Amélioration des services, fidélisation et gestion des talents, gestion du changement… Une enquête de Hewitt Associates montre que les missions de la RH tendent à s'élargir. La grande majorité des DRH européens disent aimer leur entreprise. 71 % des personnes interrogées approuvent la suppression des restrictions sur le marché du travail pour les personnes venant de pays non membres de l'Union européenne. Amélioration des services, fidélisation et gestion des talents, gestion du changement… Une enquête menée par Hewitt Associates, cabinet international de services en ressources humaines, et réalisée pour le compte du Club européen des ressources humaines, révèle que les départements RH sont en train d'étendre leurs missions au sein des grandes entreprises européennes, en modifiant la manière dont ils fournissent leurs services. D'après l'enquête qui a touché 53 entreprises, l'amélioration des services est incontestablement la principale préoccupation pour les départements RH (7 entreprises sur 10 l'ont souligné). Vient ensuite la fidélisation des talents. Ces deux priorités témoignent du besoin de prendre en compte la modernisation des politiques du personnel et du mode de gestion des ressources humaines. Au dernier rang des priorités RH figure la mise en œuvre d'une politique de gestion des risques en matière de personnel. Ils interviennent à tous les niveaux de l'entreprise pour l'augmentation de la performance Ces résultats semblent traduire un glissement de l'attention des RH, dont les objectifs sont de plus en plus axés sur une efficacité professionnelle accrue et sur des thèmes stratégiques pour l'entreprise, bien au-delà des considérations de court terme sur les coûts et l'administration. L'enquête révèle également un haut degré de satisfaction des directeurs RH par rapport à leur travail, de loyauté envers leur employeur et de confiance en leur directeur général. Ainsi, 74 % des sondés ont affirmé aimer leur entreprise et leur fonction, tandis que 4% seulement aimeraient abandonner les RH et changer de fonction. 13 % voudraient rester dans les RH mais changer d'entreprise. «Le baromètre de cette année met en avant le fait que les RH sont de plus en plus attachées à faire face aux grands impératifs économiques et apportent à cet égard une contribution directe. Le degré de confiance élevé des directeurs RH vis-à-vis de la direction et du personnel de leur entreprise constitue le point de départ idéal pour faire progresser le processus de transformation des RH en Europe. Les conditions sont réunies pour un changement décisif : autrefois considérées comme un administrateur de coûts, les RH vont désormais intervenir dans la dynamisation des performances à tous les niveaux de l'entreprise. Les RH éprouvent néanmoins encore des difficultés à intégrer les différents aspects de leurs activités dans un modèle qui conjugue les besoins financiers et les besoins en personnel. La capacité limitée, telle que reconnue par des professionnels RH, à s'adapter aux attentes des travailleurs renforce le risque de ne pas réussir à refléter l'évolution rapide des modèles culturels, des attitudes et des comportements des employés. En outre, la faible priorité accordée à la gestion prévisionnelle des effectifs pourrait freiner la capacité des RH à anticiper et à mettre en adéquation les futures évolutions de l'entreprise au regard des facteurs démographiques internes et externes», commente Leonardo Sforza, directeur des affaires européennes et de la recherche chez Hewitt Associates. Toujours selon le baromètre RH de l'an dernier, la gestion des talents reste l'activité RH qui exerce l'impact le plus important sur les performances de l'entreprise. Les participants à l'enquête s'attendent à ce que les RH donnent une place encore plus grande à la gestion des talents au cours des trois prochaines années, ce qui reflète l'importance croissante d'une réussite durable du développement et de la rétention du capital humain. Ils veulent plus de flexibilité en matière de licenciements La majorité des participants (53 %) émettent un avis positif sur l'Union européenne (UE). 37 % considèrent que l'UE exerce un impact neutre, et seulement 10 % un impact négatif. En général, l'impact est ressenti plus positivement sur l'économie du pays (58 %) et sur leur propre entreprise (54 %) alors qu'il est ressenti comme moins prononcé sur les sondés eux-mêmes (48 %). Les domaines dans lesquels l'Union européenne est appelée à intervenir davantage sont principalement liés à la suppression des conditions juridiques rigides en termes de licenciement et concernent également les mesures de protection de la sécurité financière des travailleurs licenciés. La mobilité des travailleurs est l'autre domaine dans lequel on attend de l'UE qu'elle joue un rôle plus important. La suppression des restrictions sur le marché du travail pour certains groupes de personnes issues de pays tiers est approuvée par 71 % des personnes interrogées, tandis que 75 % s'opposent à un accès entièrement libéralisé au marché du travail européen pour les pays non européens. En termes d'activités d'entreprise, la suppression des barrières nationales empêchant les fusions et acquisitions transfrontalières est encouragée par 67 %. Les personnes interrogées sont partagées quant à l'accès au marché du travail des citoyens issus des nouveaux Etats membres de l'UE : 49% sont opposés aux restrictions, 39 % sont d'accord pour les maintenir en place. «L'opinion favorable et le soutien des directeurs RH au projet d'intégration européenne, mais en revanche pas pour les institutions européennes en tant que telles, montre que l'UE doit mieux répondre aux attentes des chefs d'entreprise et des travailleurs si elle veut réduire l'écart entre les attentes et la réalité tel qu'il ressort de l'enquête», déclare Leonardo Sforza.