Rarissimes autrefois, les cursus de formation dans le domaine sont aujourd'hui plus nombreux. Le niveau des cadres en RH a évolué : au moins un bac+ 2 pour les tâches administratives et un niveau «cadre supérieur» pour gérer toute la fonction. N'est pas DRH qui veut : l'expérience du terrain reste une condition sine qua non pour réussir dans le métier. Que l'on aborde la gestion des carrières, le recrutement, la paie ou la relation avec les syndicats, on se tourne inéluctablement vers la direction des ressources humaines. Cette fonction a sérieusement évolué. Exit le chef du personnel confiné à des tâches sans aucune valeur ajoutée de surveillance et de sanction. Aujourd'hui, une bonne gestion des collaborateurs, cadres ou employés, est un gage de succès pour l'entreprise. A ce titre, le directeur des Ressources humaines (DRH) estampillé «moderne» est devenu incontournable dans l'organisation. C'est un stratège qui anticipe les changements. Son rôle est d'adapter les salariés aux besoins de l'entreprise, en prenant en compte la richesse des hommes, leurs capacités de changement et d'évolution ainsi que leur apport à l'entreprise. Le DRH parle de gestion prévisionnelle des emplois et compétences et confectionne, au même titre qu'un contrôleur de gestion, un tableau de bord, à cette différence près que son tableau d'indicateurs, lui, est social. Autre changement notable : alors que le chef du personnel est placé le plus souvent sous l'autorité du directeur administratif et financier, le DRH, lui, relève directement de la direction générale. Pour bien mener sa mission, il s'appuie, au regard de la taille et des objectifs de l'entreprise, sur plusieurs postes. Bac + 4 ou 5 pour les tâches à valeur ajoutée Dans sa direction, on retrouve souvent un gestionnaire de la paie, un chargé des recrutements, un responsable de la gestion des compétences, des juristes… On y recense au moins une dizaine de métiers. Il y a donc de la place à prendre : une rapide observation des offres d'emploi publiées dans la presse le prouve. Comme l'amateurisme n'a plus sa place dans les RH (ressources humaines), le niveau de formation exigé est en hausse. Il est de bac+2 pour certains postes, notamment pour les tâches administratives, et la maîtrise de l'outil informatique est indispensable. Pour des tâches à valeur ajoutée comme l'ingénierie de la formation, la gestion des compétences ou le recrutement, le niveau de formation devient plus élevé. Le plus souvent, un Bac +4 ou 5 est requis. Pour accéder à une direction, «la connaissance des différents rouages de l'entreprise est fortement recommandée», souligne Abdelfattah Bekkali, directeur de formation à Segepec (groupe d'établissements scolaires). Au niveau académique, les formations spécifiques aux ressources humaines commencent généralement au troisième cycle. Toutefois, une bonne partie des outils peuvent être acquis dans les cycles inférieurs. Pour ceux qui ne peuvent pas aller à l'étranger, les écoles supérieures privées de la place, de même que l'Iscae (Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises) ou l'Ecole Hassania des travaux publics, se sont bien positionnés dans le domaine. Preuve que les ressources humaines sont de plus en plus prises en considération par les formateurs, la première école supérieure dédiée exclusivement à la discipline a été fondée par le groupe Segepec. Du responsable développement à l'auditeur RH, son programme donne accès à plusieurs métiers. La formation continue proposée par les cabinets de conseil en ressources humaines offre aussi beaucoup d'opportunités. Il est possible d'opter pour une formation complète diplômante ou pour des modules spécifiques en fonction des gaps que l'on désire combler. La fonction exige beaucoup de rigueur et de la psychologie Le plus important à signaler est que la fonction n'est pas fermée. Quelle que soit sa formation de base, on peut y trouver une place. S'il faut des compétences pointues pour un poste à caractère juridique ou pour s'occuper de la gestion de la paie, de solides compétences managériales permettent de prétendre à d'autres missions. Diplômée en chimie et industrie et dotée d'une maîtrise en sciences humaines, Amina El Badraoui est devenue responsable du recrutement à Managem. «Mon penchant pour le relationnel m'a beaucoup aidée. Ma mission exige également une parfaite maîtrise de l'organisation de l'entreprise pour pouvoir identifier ses besoins en compétences», souligne-t-elle. C'est un exemple parmi tant d'autres. On a ainsi vu aussi des spécialistes du marketing devenir DRH grâce à la promotion interne ou après avoir travaillé dans des cabinets de conseil en RH. En somme, en plus de la formation de base, l'expérience du terrain est indispensable. La fonction demande également beaucoup de rigueur et d'organisation mais aussi de la psychologie car c'est un domaine où la dimension sociale a toute son importance.