Appelé à acquérir davantage de portée, l'exercice de la fonction des ressources humaines se heurte essentiellement à des problèmes d'étroitesse de marge de manœuvre. 84 entreprises, dont 59,5% multinationales et 40,5% nationales, constituent l'échantillon formé pour la réalisation de la dernière étude en lice concernant la fonction des ressources humaines au Maroc. Réalisée par le cabinet Diorh, elle s'est préalablement fixée comme objectif de lever le voile sur un certain nombre d'aspects liés à l'exercice de cette fonction, évaluer son niveau de développement, en dénombrer les acteurs, les enjeux et les perspectives. D'emblée, l'enquête révèle que l'effectif du personnel affecté à la gestion des ressources humaines dépend étroitement de la taille de l'entreprise. Plus l'entreprise est grande, plus la fonction RH acquiert de l'importance. Une mission appelée à prendre davantage d'étendue en dépit des difficultés rencontrées dans son exercice. Pour les entreprises multinationales, elles se matérialisent outre par «une inadéquation entre les prestations exigées et les moyens mis à disposition», par une énorme difficulté à «disposer des compétences nécessaires à la réalisation des projets RH». Les entités marocaines se heurtent quant à elles à un autre type de problèmes liés notamment «à une marge de manœuvre limitée par des statuts obsolètes et à une insuffisance des effectifs affectés à la fonction». Toutes les deux ont par ailleurs un souci en commun, celui de dépasser le manque patent au niveau de l'implication de l'encadrement. Seuls en effet 36 % des DRH estiment être réellement impliqués et engagés dans la stratégie de l'entreprise. Chose qui met en doute «l'impact du positionnement des DRH dans les comités de direction et leur participation réelle à la définition de ladite stratégie», selon les termes de l'enquête. Une telle situation a lieu même si le directeur des ressources humaines est généralement membre du comité de direction. Le profil dégagé de l'enquête montre qu'il s'agit fréquemment d'un Marocain de sexe masculin, dont l'âge varie entre 35 et 45 ans et ayant une formation Bac+5 minimum. Les autres titulaires du département présentent des caractéristiques différentes, selon qu'ils assurent des fonctions administratives ou de développement. Les premiers ont une formation Bac+4 à 5 ans sans spécialisation initiale en ressources humaines. Les seconds ont une formation équivalente à un Bac+2 à4 sans obligation de spécialisation initiale dans le métier des ressources humaines. L'essentiel reste de se roder aux rouages du métier et d'en améliorer l'effet.