Quand la vie professionnelle prend le pas sur le reste, on culpabilise et on finit par devenir moins efficace au travail. Pour ne pas traîner au bureau, il convient de bien hiérarchiser ses tâches et de savoir déléguer. Pauses prolongées, discussions futiles, coups de fil prolongés… lutter contre ces voleurs de temps permet de s'occuper «utile». Hassan B. est un cadre commercial dynamique. Entre les réunions internes, les visites en clientèle et les voyages de prospection, il ne sait plus où donner de la tête. Ses résultats sont excellents, même si sa direction ne cesse de fixer des objectifs toujours plus élevés. En retour, il est financièrement à l'aise. Seul problème (et gros problème !), il ne dispose pas de plages horaires suffisamment larges pour en profiter : il rentre très tard le soir et consacre peu de temps à sa famille. Comme ce commercial, beaucoup de cadres vivent cette situation. Certains mêmes, comme ce responsable d'un journal, avouent rêver de leur travail la veille du bouclage. Pour ne rien arranger, l'essor des nouvelles technologies de l'information et de la communication a fait qu'il n'y a presque plus de frontière entre la vie professionnelle et la vie privée : on peut travailler partout et n'importe quand. Le risque de déséquilibre s'accroît pour ces surbookés que l'entreprise considère aujourd'hui comme des cadres dynamiques. «Et cela, très souvent, l'entreprise n'en prend pas conscience, déplore un consultant en RH. La notion de temps de travail, telle qu'elle est encore appréhendée, laisse peu de place à une organisation personnelle rationnelle, alors que l'aménagement par les employés de leurs horaires de travail, quand cela est possible, afin de pouvoir gérer leurs contraintes privées, ne signifie nullement qu'ils négligent leur mission». Dans une société moderne où l'homme et la femme sont tous deux sur la brèche, la notion d'organisation devient vitale, d'autant que le trop-plein d'activité perturbe, bien évidemment, l'harmonie de la vie de famille ce qui nuit, en retour, à l'efficacité du travail. Forte convergence entre équilibre et efficacité Dans notre environnement, les entreprises et les chercheurs ne se sont pas encore penchés sur la relation équilibre/stabilité du ménage/efficacité, mais «on présume qu'il y a une forte convergence», assure un psychologue. Aux Etats-Unis par exemple, il a été prouvé, sur la base d'une enquête très fouillée couvrant plusieurs catégories socio-professionnelles et un large éventail de professions, que les couples menant une vie équilibrée avaient moins de problèmes professionnels. L'étude porte sur des ménages dans lesquels les deux partenaires travaillent. Il n'en demeure pas moins que les résultats sont aussi valables pour les couples qui ne comptent qu'une seule personne en activité et les célibataires. Bref, chercher les enfants à l'école ou les emmener chez le médecin, veiller sur la propreté de la maison, surtout quand la femme de ménage vous laisse tomber sans crier gare, répondre à d'autres sollicitations d'ordre social… Tout peut être source de stress, surtout quand on est tenu par des objectifs professionnels. Se laisser enfermer dans ce cercle infernal est destructeur. La solution standard, pourtant, n'existe pas. Tout réside dans la capacité du sujet à se prendre en main: on connaît mieux ses contraintes personnelles qu'un psychologue ou un coach, même si leurs services sont utiles. Le travail donne un sens à la vie. On se doit donc d'investir le temps et l'énergie nécessaires pour atteindre les résultats escomptés. De là à lui consacrer tout son temps utile, il y a un pas à ne pas franchir. Ce n'est bon ni pour soi ni pour l'entreprise. Ne pas renvoyer à plus tard ce qu'on peut faire tout de suite La première démarche à entreprendre pour garder l'équilibre, c'est de fixer ses priorités aussi bien sur le plan professionnel, familial, que social. Tout cela commence par une bonne maîtrise de son temps de travail. C'est la base de l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Pour ce faire, il convient d'abord d'identifier les facteurs qui entraînent les pertes de temps. Les réunions informelles ou sans objet valable, les pauses prolongées, les discussions futiles avec les collègues, sont autant de voleurs de temps qu'il faut éradiquer. Les coups de fil entrants, surtout quand l'interlocuteur ne sait pas abréger la conversation, sont aussi de nature à provoquer des perturbations. Il ne s'agit pas de s'enfermer dans une tour d'ivoire, mais personne ne vous reprochera votre distance si elle est motivée par votre seule conscience professionnelle. Une fois ces éléments pris en considération, on hiérarchise régulièrement ses tâches, en prenant garde de ne pas renvoyer à plus tard ce que l'on peut faire tout de suite. La délégation est aussi importante, à chaque fois que c'est possible. Il y a plusieurs petites astuces permettant d'optimiser son temps, sans pour autant tomber dans le service minimum (voir page suivante). Une personne épanouie est une personne productive