Le projet de zone franche d'Agadir se précise. Jeudi 10 octobre, le dossier était au coeur d'un débat présidé par Ahmed Hajji, wali de la région. 11 filières prioritaires peuvent être développées. Le meeting de tous les acteurs de la région était précisément à l'occasion de la présentation de l'étude de positionnement et de placement pour la création de la zone franche d'Agadir. Cette étude a été menée par le cabinet NAOS Consulting pour le compte de la société MEDZ, filiale de CDG Développement, chargée de la conception, l'aménagement ainsi que la gestion de la zone. La séance de travail était destinée à valider la vocation de la zone franche et identifier les facteurs clés de réussite du projet. 11 filières prioritaires regroupées autour de 2 plateformes et cinq districts cohérents pourraient être développées et couvrir à l'horizon 2025 un potentiel foncier de 135 ha, précisent les intervenants chargés de l'étude. La première plateforme préconisée dans ce concept devrait être dédiée à l'agro-industrie. L'aspiration est d'implanter une ''Agro Valley'' qui serait un hub d'exportation de l'industrie agroalimentaire à forte valeur ajoutée. Mais comment attirer dans la région de nouvelles entreprises dans ce domaine quand on sait que les fleurons de l'exportation régionale sont bien implantés à proximité de leurs fermes depuis des décennies et n'en bougeront surement pas. La zone franche d'Agadir pourrait-elle être assez attractive pour drainer les grosses pointures internationales de la cinquième gamme ou toute autre niche de l'industrie de transformation des fruits et légumes. L'idée est en tout cas encore à creuser concernant les entreprises qui pourraient être tentées de s'implanter dans cette ''Agro Valley'' L'autre pôle qui pourrait être développé dans cette première plateforme, serait une ''Health & Beauty Valley qui abriterait des entreprises spécialisées en cosmétique bio et chimie verte, eut égard au potentiel de production de la région en matière de produits du terroir. Au niveau de la deuxième plateforme préconisée dans ce projet de zone franche, le Souss Massa pourrait développer un nouveau bassin sectoriel de l'industrie légère dédiée à l'export. Et ce à travers les filières de l'automobile, le textile et le cuir ainsi que l'économie circulaire. Cette dernière pourrait offrir une position novatrice à la région avec un label développement durable. Des prérequis s'imposent Pour réaliser ces ambitions, un grand nombre de prérequis transverses et spécifiques sont nécessaires, soulignent les représentants du cabinet d'étude. Il s'agit notamment de la mise à niveau du port d'Agadir ou la mise en place d'un nouveau complexe industro-portuaire. En matière d'infrastructures il est aussi indispensable d'aligner le schéma directeur du port à l'implantation de la zone franche, est-il indiqué. Concernant le volet formation, plus de 21.000 profils sont à former pour capter le potentiel industriel identifié. Dans ce contexte, il apparait nécessaire que les établissements de formation et la communauté d'affaire travaillent plus en adéquation pour répondre aux besoins en ressources humaines estimées mais aussi pour retenir les talents dans la région. Annuellement ce sont 1000 jeunes cadres fraichement diplômés des établissements de la région qui sortent sur le marché du travail mais peu arrivent à y trouver du travail. En ce qui concerne le lieu d'implantation de la zone franche, une assiette foncière d'une superficie de 300 ha est déjà aujourd'hui soustraite du foncier de la nouvelle ville de Tagadirt, à 18 km d'Agadir, dans la commune de Drarga. A noter également que la première tranche de la zone franche concernera près de 50 hectares. Elle est attenante au Parc Haliopolis dédié à l'industrie de transformation des produits de la mer.