L'inflation a augmenté de 2.2% sur les quatre premiers mois de 2018 en glissement annuel. L'indice des prix alimentaires est surtout tiré par une hausse encore plus forte des boissons alcoolisées et tabac. Sous l'effet d'une forte remontée des cours du pétrole et d'une dépréciation du dirham par rapport au dollar, la prévision initiale d'une hausse de 1.5% pourrait être dépassée. C'était prévu, cela pourrait aller au-delà de la prévision : l'inflation, mesurée par l'indice des prix à la consommation (IPC), est en train de monter. Au mois d'avril, l'IPC a augmenté de 0,3% par rapport au mois précédent et de 2,7% par rapport à avril 2017 (glissement annuel). Si l'on prend les quatre premiers mois de 2018, l'inflation, en glissement annuel, a enregistré une hausse de 2,2%. Les statistiques du HCP montrent que ce sont les produits alimentaires qui ont connu les fortes hausses : +3,7% au mois d'avril par rapport à avril 2017 et +2,7% sur les quatre premiers mois en glissement annuel. Petite précision toutefois : cette forte progression de l'indice des prix alimentaires est surtout tirée par une hausse encore plus forte des boissons alcoolisées et tabac (+12,8%). Les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées en revanche n'ont crû "que" de 2,3%, ce qui est malgré tout un rythme de croissance élevé. Mais l'impact des boissons alcoolisées et tabac devrait se dissiper dans les mois à venir ; et déjà l'inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et ceux à tarifs publics, n'a été que de 0,8% au mois d'avril en glissement annuel. La remontée des prix se profilait dès le début de l'exercice en cours S'agissant de l'indice des produits non alimentaires, sa variation a été de 1,6% en glissement annuel sur les quatre premiers mois de l'année. Dans le détail, selon le HCP, ce sont les carburants (+2,8%), la restauration et l'hôtellerie (+2,2%), l'enseignement (+2%) qui ont pesé dans l'évolution de cet indice. Plus généralement, et après une année 2017 où l'inflation était de 0,7%, la remontée des prix se profilait dès le démarrage de l'exercice en cours. Les conjoncturistes avaient en effet prévu que l'inflation serait de 1,5% pour l'année 2018, mais visiblement cela pourrait aller au-delà. Pour deux raisons au moins. D'une part, la hausse des cours du pétrole, et, d'autre part, l'impact qui serait induit par la flexibilisation du régime de change. Et l'augmentation du prix du pétrole, dont nul ne sait vraiment jusqu'où elle ira (le Brent de la Mer du Nord étant presque à 80 dollars le baril), pèserait d'autant plus sur les prix intérieurs que le dirham, en ce moment du moins, s'est déprécié par rapport au dollar, monnaie de facturation du pétrole.