Promulguée en novembre 2015, la réglementation thermique est encore non applicable . Des décrets d'application ne sont toujours pas publiés. La double cloison et le double vitrage sont les systèmes les plus répandus au Maroc. L'acte de bâtir ne répond plus seulement aux exigences réglementaires en matière de sécurité, mais va au-delà de ces aspects en intégrant l'efficacité énergétique. La réglementation thermique dans le bâtiment neuf a été promulguée en novembre 2015. Elle fixe des normes thermiques minimales concernant les toitures, les murs extérieurs, les fenêtres, les planchers et les vitrages. Ces prescriptions varient selon la localisation de la construction sur le territoire national puisque les exigences sont plus ou moins élevées selon le climat environnant. Une année d'adaptation avait été prévue avant son entrée en vigueur. Mais jusqu'à présent la loi n'est pas appliquée, non seulement à cause des décrets d'application qui se font toujours attendre, mais également du fait d'«un manque de formation des ingénieurs en bâtiment qui sont plus formés en ingénierie de béton qu'à l'efficacité énergétique», explique un opérateur du marché. Néanmoins, des opérateurs du marché des matières premières ont lancé plusieurs solutions pour se conformer à la réglementation, à l'instar de LafargeHolcim qui, entre autres produits innovants, a mis sur le marché des chapes destinées aux toitures, terrasses et planchers, en plus d'un type de brique de béton. De même pour Tolba Verre qui propose une large palette de double vitrage ou encore Orobrique qui propose depuis quelques années un système de construction isolant calqué sur les techniques de construction utilisées dans les anciennes kasbah. Cette réglementation induit un surcoût pour le promoteur, qu'il répercute de toute évidence sur le client final. Réduction de la facture énergétique Toutefois, l'utilisation de matériaux permettant l'isolation thermique essentiellement a l'avantage de réduire la facture énergétique. D'où l'intérêt d'y investir. Un mal pour un bien ! Le prix peut aller de 200 DH/m2 jusqu'à 800 DH/m2, selon des promoteurs, en fonction de l'emplacement et du zoning climatique. Selon Chakib Essaidi, responsable prescription et support technique chez Menara Holding, «le système d'isolation thermique dominant au Maroc est la double cloison avec un isolant à l'intérieur». Les promoteurs utilisent du liège ou encore du polystyrène en «sandwich» entre les murs. Cela sert aussi bien pour l'isolation thermique qu'acoustique. Des isolants sous forme de laine minérale ou de roche sont également utilisés. «Cette dernière est rarement utilisée, en dehors des conduites d'eau. Cela dit, c'est la laine de verre, connue pour ses capacités à absorber le son, qui est souvent appliquée», détaille un promoteur à Rabat. De même, l'utilisation du double vitrage est largement répandue dans les constructions neuves au Maroc, à un prix moyen de 500 DH/m2. Plusieurs sociétés du bâtiment et matériaux de construction ont innové en la matière. C'est le cas notamment de Menara holding qui propose aujourd'hui des agglos à base de pierre ponce, une roche volcanique acide à faible densité. «En plus de ses caractéristiques techniques performantes, ce matériau préserve l'environnement puisqu'il présente un bilan carbone quasi nul, permet de réaliser des économies car il est moins cher de 5 à 10% que le système traditionnel et offre l'avantage de la rapidité dans la mise en œuvre», détaille M.Essaidi. [tabs][tab title ="Des charges élevées pour isoler les anciennes bâtisses"]Si les nouvelles constructions peuvent bénéficier de la mise en place de matériaux servant à l'isolation thermique et acoustique, qu'en est-il des anciennes? En fait, cela reviendra plus coûteux pour un particulier de refaire ses façades, toitures… En moyenne, le coût peut monter jusqu'à 2000 DH/m2 parce qu'il faudra refaire les cloisons notamment. Cela en plus d'une perte en superficie. Des solutions adéquates sont disponibles sur le marché. Par exemple, Menara Holding propose pour le secteur tertiaire, notamment les universités et les hôpitaux, un nouveau produit qui ne nécessite ni démolition des murs, ni reconstruction. «Il s'agit d'un enduit isolant, à base de pierre ponce, directement applicable sur les murs avec une épaisseur de 12 cm et qui dispose d'une conductivité thermique efficace», explique Chakib Essaidi, responsable prescription et support technique du groupe. Son prix varie de 90à 100 DH/m2.[/tab][/tabs]