Elles s'insurgent contre les accusations de détournement de la clientèle des hôtels. Concernant le paiement de la taxe de séjour communal, elles ne veulent pas être classées dans la même catégorie que les hôtels 5 étoiles luxe, centres et palais des congrès. Alors que les avis divergent sur les raisons de la baisse de fréquentation des hôtels, les patrons des maisons d'hôtes et des riads sont en colère. Ils réfutent vigoureusement les nombreuses accusations de détournement de la clientèle des hôtels et de travail informel. A les en croire, les maisons d'hôtes subissent au même titre que les hôtels la baisse des nuitées enregistrée en ce début d'année. «Certes, la remontée des statistiques des maisons d'hôtes vers le ministère et l'Observatoire du tourisme n'est pas encore parfaite, mais un grand effort a été fait pour ce qui est du classement de ces structures, dont près de 700 situées, à Marrakech et dans sa région, sont classées et travaillent donc en toute transparence», explique Philippe Bourgeois, trésorier de l'Association des maisons d'hôtes de Marrakech et du Sud (AMHMS). Environ 300 autres attendent d'être classées. 80 % de leurs ventes sont réalisées sur internet Quand on sait que ces maisons ont en moyenne quatre à cinq chambres, leur capacité représenterait moins de 4 000 lits, et est donc inférieure à celle des Centres des œuvres sociales (COS) des entreprises et des administrations, fait-on remarquer. Exonérés d'impôts, ces centres accueilleraient des groupes nationaux et même étrangers (réunions d'entreprises, séminaires…). «Si détournement de la clientèle il y a, c'est de ce côté qu'il faut chercher ainsi que du côté des appartements qui se louent grâce au bouche à oreille et ouvertement sur internet», explique un voyagiste. Serges Meadow, DG de Riads du Maroc, agence spécialisée en hébergements dans des hôtels de charme, est aussi de cet avis et souligne que «les maisons d'hôtes font face à la baisse des nuitées depuis au moins quatre mois en raison de la conjoncture internationale». On oublie souvent que les maisons d'hôtes ont contribué amplement à rehausser la notoriété de Marrakech, notamment par l'adoption et la maîtrise des ventes sur internet qui représentent plus de 80% de leur chiffre d'affaires. Ceci étant, on sait qu'à Marrakech comme ailleurs, l'hébergement informel existe bel et bien. Les autorités sont, ces jours-ci, en train de mener une opération de sensibilisation, avant que les services du ministère du tourisme ne prennent le relais pour un contrôle plus sévère. Les maisons d'hôtes approuvent la remise en ordre, mais avancent d'autres revendications. Ainsi, l'AMHMS veut que la taxe touristique soit en conformité avec leurs prestations. En effet, la disposition relative à la taxe de séjour communale promulguée dans le BO du 3 décembre 2007 classe les maisons d'hôtes dans la même catégorie que les hôtels 5 étoiles luxe, centres et palais des congrès, pour lesquels la taxe est fixée de 15 à 30 DH par personne et par nuit. Le montant exact est à la discrétion de la ville. Or, estime l'association, 80% des maisons d'hôtes facturent la chambre entre 400 et 900 DH, ce qui est loin des prix des palaces. Comme les accords avec les entités émettrices se font en octobre, l'AMHMS se demande comment intégrer cette taxe, sachant que les prix ne peuvent être modifiés.