L'élimination précoce de l'équipe nationale de football lors de la CAN 2008 n'a pas affecté les ventes. Comparativement à 2007, le marché va doubler de taille. Samsung, LG, Philips, les grandes marques très optimistes. N'importe quel commercial sait que les ventes dépendent essentiellement du moral du client. Du coup, on s'attendait à un refroidissement des ventes sur le marché des téléviseurs suite à la débâcle de l'équipe nationale de football à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2008. Même si les Lions de l'Atlas ont rangé maillots et godasses dès le premier tour, les ventes n'ont pas été très affectées, du moins pour la grande majorité des marques. Les grandes marques prédisent une année 2008 exceptionnelle pour les ventes Selon tous les témoignages recueillis auprès des constructeurs et revendeurs, Siera est l'une des rares à avoir accusé le coup. Abdeljalil Lahlou, DG de Siera, le confirme. «La CAN 2008 était une opportunité commerciale unique mais le résultat décevant de l'équipe nationale a freiné nos ventes. Nous avons certes écoulé des stocks sur certains types de produits, mais nous aurions pu vendre davantage». Du côté de Samsung, qui a, depuis un an, amorcé une stratégie commerciale agressive sur le créneau du plat, le temps est au beau fixe. Pour Youssef Bennani, DGA de Falcon High-tech Electronics, «comparé aux mêmes mois des années passées, janvier 2008 est le meilleur depuis l'installation de la marque au Maroc». Il faut dire que l'importateur a connu une hausse de 140% par rapport à janvier 2007. Selon ce responsable, la CAN aurait pu, certes, doper davantage les ventes, mais les achats se sont faits bien avant les matches. Les téléspectateurs désirant suivre leur équipe dès le début ont ainsi profité des promotions lancées depuis le début du mois. Le même constat est fait par les revendeurs. Pour Brigitte Lopez, responsable au Comptoir de l'électroménager, les ventes dépassent les prévisions de plus de 63%. Visiblement, l'électroménager brun et plus particulièrement les téléviseurs à écran plat ont le vent en poupe. Déjà , la plupart des grandes marques s'accordent à prédire une année 2008 exceptionnelle pour les ventes. Ainsi, Samsung table sur une demande globale, toutes marques confondues, de 150 000 écrans plats (LCD majoritairement) et chez Sony on parle même de 176 000 unités qui trouveraient preneur. Ces chiffres sont très ambitieux si l'on sait qu'en 2007 il ne s'est vendu que 70 000 postes de ce type. Karim Alami, DGA de Sony au Maroc, annonce déjà la couleur et compte porter ses ventes de 17 600 postes à 22 000 en 2008, soit une hausse de 25%. Cette marque revendique la troisième place du secteur avec 10% de parts de marché en 2007. Elle suit LG qui en est à 15% et devance Philips auquel le cabinet d'étude de marché GFK attribue la quatrième place. Les responsables de cette marque n'ont cependant pas donné suite à notre demande de confirmation. D'après la même étude, Samsung est en tête avec 45% de parts de marché. La marque coréenne tient cette position depuis deux ans, affirme Youssef Bennani. Comme tous les autres dirigeants de société ou responsables de maison de distribution, il mise sur les écrans plats pour consolider les positions de sa marque. Cette évolution est irréversible. «On est dans une phase charnière. En Europe, les LCD représentent déjà 70% du parc. On en est encore loin au Maroc. Mais cela donne une idée du potentiel du marché», analyse Abdeljalil Lahlou. En effet, sur les 500 000 postes vendus en 2007, seulement 14% sont des écrans plats (LCD et plasma dans une moindre mesure). Le tube cathodique en voie de disparition Mais comme on s'en rend compte chez tous les distributeurs, les prix des postes à tube cathodique ont chuté vertigineusement. Les cons-tructeurs sont tout simplement en train d'abandonner cette technologie. Dans le même temps, le LCD se démocratise en devenant plus abordable. En tout cas, les revendeurs sont formels, en dépit de la différence de prix (2 500 DH aujourd'hui pour un 29" classique contre 8 000 DH pour un 32" LCD), les consommateurs, même ceux qui n'en ont pas les moyens, hésitent de plus à en acheter un téléviseur à tube cathodique craignant de se retrouver, un an plus tard, à migrer vers l'écran plat.