La 18e édition du Tanjazz pose ses malles au Palais des institutions italiennes à Tanger du 14 au 17 septembre. Au programme, les nouvelles voix du jazz se réunissent pour des concerts d'exception. Tanjazz a 18 ans. Il est aujourd'hui majeur et prêt à s'envoler après avoir décroché son label UNESCO. Durant ses dix-huit années d'existence, Tanjazz a fait voyager son public dans les cinq continents, lui a fait découvrir le jazz aux sauces latines, africaines et hindoues, lui a révélé l'univers jazz au féminin et dévoilé de jeunes pousses, qui ont fleuri par la suite sur d'autres scènes plus connues. Stacey Kent, Robin McKelle, Cecile McLorin Salvant, que de noms entendus sur les scènes du Tanjazz, avant de briller ailleurs. Le fondateur du festival, Philippe Lorin, ce chasseur de voix invétéré, affirmait d'ailleurs que «[mon] plaisir est de voyager, de naviguer, d'explorer et de trouver des pépites musicales hors des chemins balisés». C'est en ce sens que la 18e édition se revendique d'emblée comme défricheuse de talents, en levant le voile sur les nouvelles voix les plus prometteuses du jazz. Le programme le confirme. L'ouverture du Tanjazz a démarré sur la prestation magique de la trompettiste et vocaliste autrichienne Michaela Rabitsch qui se plaît à voguer dans un univers aux multiples influences. Avec son guitariste Robert Pawlik, elle a ravi le public avec des touches de flamenco, de feu cubain et d'un groove balkan. On a également aimé La Negra, étonnante voix flamenca qui puise dans des racines africaines et latines pour offrir le meilleur du jazz à la Cour d'honneur. Un menu plantureux Ceux qui ont assisté à la 17e édition du Tanjazz ont découvert la magnifique voix d'Andreas Motis, révélée par le Barcelonais Joan Chamorro. Cette année, le jazzman nous dévoile une autre perle : Rita Payes, qui passe pour l'une des belles promesses pour les années à venir et qui se produira vendredi sur la scène BMCI Palais. Dans la Cour d'honneur, Morgane Ji vous en mettra plein la vue... et l'ouïe ! La chanteuse réunionnaise puise dans ses origines améro-indiennes pour accoucher d'une voix polymorphe, tour à tour sensuelle, animale ou guerrière. Peu après, vous allez être bluffé par Vocal Tempo et leur prestation sans instrument ! Les cinq jeunes vocalistes qui viennent directement de Cuba forment un orchestre aux sons impeccables: trompette, contrebasse, batterie, percussions et chant. A découvrir également samedi dans la Cour d'honneur. Samedi, la scène BMCI Palais recevra Daniel Čačija, «Meilleur jeune chanteur» 2013, selon le magazine américain Down Beat. Ce pianiste croate rendra hommage à Mark Murphy, voix légendaire du jazz, disparu en 2015. Le soir même, la Marocaine Samia Tawil se produira dans la Cour d'honneur, pour déclamer ses chants de liberté sur un RnB métissé aux accents cuivrés et funky. A découvrir également Teema et Noam Vazana, un audacieux binôme arabo-hébreu, partageant la richesse de leurs traditions musicales dans le Bistrot des artistes, vendredi et samedi. Sur la même scène, se produira Izah, une jeune chanteuse et auteur-compositeur anglo-ibérique, qui n'a aucun mal à marier son blues à la soul espagnole. Le résultat vaut le détour et sera servi vendredi. On y retrouvera également Janis Peruzzi, une habituée aux scènes de jazz du Maroc et dont l'amour des musiques orientales la fait passer du flamenco au gharnati, en rendant hommage à Fairouz. Son world-jazz très actuel sera sur scène vendredi et samedi au Bistrot des artistes. Pour swinguer en beauté, David Costa Coelho présentera un superbe show inspiré de Broadway, soutenu par des musiciens qui mêlent humour et dynamisme scénique, les vendredi et samedi au TANJAzz Club. A l'Auditorium, CrossFire sera sur scène vendredi et samedi pour une prestation de guitares acoustiques, avec un son roots aux textes engagés. Bobby & Sue est un duo guitare et piano, récompensé par de nombreux prix. Ils interpréteront à leur façon les standards blues, jazz, soul et folk, vendredi et samedi à l'Auditorium. La clôture de la scène BMCI Palais se fera avec la chanteuse poète et dramaturge Filomena Campus Quartet. Attendez-vous donc à une prestation imagée d'un jazz tantôt bouffon, tantôt poétique. Douce récompense pour le précieux public du dimanche !