Un malentendu entre l'Anam et les médecins a été levé au sujet de l'utilisation des protocoles français. L'Agence nationale de l'assurance maladie (Anam) et la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) ont finalement trouvé une solution au différend qui les opposait depuis quelques semaines au sujet des protocoles thérapeutiques. Appelés également référentiels de prise en charge des maladies, ces derniers sont censés codifier, pour chaque maladie, les méthodes de traitement notamment les examens et les médicaments à prescrire. Ce dispositif permet d'harmoniser les démarches de traitement et de prise en charge des maladies notamment les 141 pathologies retenues dans le panier de soins de l'Amo (Assurance maladie obligatoire), de maîtriser les coûts de santé et d'éviter les erreurs médicales. C'est en 2005 que l'Anam avait confié l'élaboration de ces protocoles à la SNSM qui regroupe quelque 45 sociétés savantes représentant les spécialités médicales existantes. Depuis 2006, une vingtaine de groupes spécialisés par pathologie ont planché sur les protocoles qui devront être validés par l'Anam et le ministère de la santé. Cependant, un événement est venu entretemps perturber le processus. En effet, l'agence a signé une convention avec la Haute autorité sanitaire française (HASF) en vue d'utiliser les protocoles thérapeutiques français. Une action que les médecins n'ont apparemment pas appréciée. «Nous ne sommes pas contre l'expertise de cette instance, mais il nous faut élaborer des référentiels adaptés à notre réalité socio-économique. Les praticiens nationaux sont mieux placés pour l'élaboration des référentiels car ils connaissent mieux l'évolution épidémiologique du pays, les besoins et les moyens en matière de santé», explique le Pr. Motaouakil. Il ajoute que selon la convention qui lie la SMSM et l'Anam, cette dernière ne doit pas intervenir dans le travail d'élaboration des protocoles, mais simplement établir la liste des affections pour lesquelles les bonnes pratiques médicales doivent être établies, procéder à la commande de ces protocoles, assurer l'évaluation d'application de ces protocoles et les actualiser. A l'Anam, on parle plutôt d'un simple problème de communication. Pour les responsables de l'agence, la convention avec l'instance française avait pour objectif de savoir ce qui se fait ailleurs. Par conséquent, la SMSM n'utilisera pas les protocoles français, mais pourrait se référer à la bibliographie élaborée par la HASF. Une fois le malentendu dissipé, les travaux ont repris. Les premiers protocoles seront prêts d'ici la fin 2007 et concerneront les maladies les plus fréquentes et qui posent le plus de problèmes de prise en charge.