L'offre mondiale dépasse la demande, entre autres, en raison des importantes exportations chinoises. Le groupe a compensé la baisse des prix par la hausse des volumes sur tous ses marchés. La diversification des produits lui a été bénéfique. Le Groupe OCP récolte les bienfaits de la diversification de ses débouchés et de l'élargissement de son offre commerciale. Les agrégats de structure et de résultats de l'exercice 2016 se sont maintenus malgré des conditions de marché défavorables. En effet, l'offre toujours excédentaire, liée à des exportations chinoises importantes -bien qu'en baisse en 2016- et à la consommation des stocks constitués en 2015 a pesé sur le niveau des cours, le faisant fondre d'environ 20%. En conséquence, le chiffre d'affaires du groupe est passé de 47,7 milliards de DH en 2015 à 42,4 cette année, en baisse de 11%. L'office a compensé tant bien que mal l'effet prix par un effet volume, mettant à profit une demande mondiale qui demeure forte dans l'ensemble (augmentation de la consommation des engrais soutenue par la baisse de leurs prix). «Le groupe a capté la croissance de la demande en phosphate en 2016, et ce, à travers une augmentation des capacités tout au long de la chaîne de valeur», affirme Mostafa Terrab, président directeur général. Les volumes à l'exportation d'OCP ont ainsi significativement augmenté sur tous ses marchés. Vers l'Afrique, les expéditions ont augmenté de 70%, atteignant 1,7 million de tonnes en 2016. Le redressement de la demande provenant de l'Amérique Latine, et plus précisément de l'Argentine et du Brésil, a stimulé également les exportations, dont les volumes ont augmenté de 0,9 million de tonnes. En plus de cette diversification géographique, la résilience du groupe provient de l'élargissement de la gamme de produits, avec des formules adaptées aux besoins des fermiers. A ce titre, le chiffre d'affaires a largement bénéficié de la hausse des ventes de produits de spécialité, représentant 25% des exportations d'engrais en 2016, et enregistrant une hausse de 45% par rapport à l'année précédente. «Ceci grâce aux importants efforts menés par l'OCP dans le développement de sa gamme de produits de spécialité, et notamment en Afrique via de nombreuses initiatives : carte de fertilité des sols, partenariats public-privé...», explique-t-on auprès de l'office chérifien. Le groupe a investi 13,2 milliards de DH en 2016 Dans le sillage de la baisse du chiffre d'affaires, le résultat d'exploitation de 2016 s'est contracté à 6,6 milliards de DH contre 13,9 en 2015. Cependant, la marge brute a légèrement diminué en 2016, atteignant 28,9 milliards de DH, contre 33,6 en 2015, soit 68% du chiffre d'affaires contre 70% l'année dernière, reflétant ainsi l'impact positif de la baisse des coûts des matières premières. Bien qu'ils soient en décrochage, «ces niveaux de profitabilité de l'OCP reflètent la bonne performance du groupe dans une industrie où les marges ont décliné de façon significative. Ce maintien de la profitabilité découle de l'efficacité de la politique de réduction des coûts et des améliorations apportées tout au long de la chaîne de valeur, ainsi que de la stratégie d'approvisionnement en matières premières», explique le management de l'OCP. En effet, les coûts de production à la tonne ont diminué pour tous les segments de produits en 2016 : roche, acide phosphorique et engrais. Dans ces conditions, l'EBITDA (résultats avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) a atteint 12,7 milliards, contre 17,6 en 2015. La marge d'EBITDA s'est, pour sa part, établie à 30% en 2016 contre 37% en 2015. Côté investissement, l'OCP a poursuivi l'exécution de son programme de développement industriel avec à la clé des investissements de 13,2 milliards de DH en 2016. Ainsi, la première phase du programme a été réalisée conformément aux prévisions. De ce fait, l'office a augmenté la capacité mine, pour atteindre 18 Mt de roche à l'export. Aussi, la seconde unité intégrée à Jorf Lasfar (JFC-2), qui fait suite au lancement de JFC1 en 2015, est opérationnelle avec une capacité additionnelle de fertilisants de 1 Mt. De plus, le groupe a lancé les opérations de séchage à Jorf Lasfar (afin de traiter la roche venant du slurry pipeline) et a mis en service la première unité de dessalement à Jorf Lasfar au cours du premier semestre 2016.