La charte de responsabilité sociale a été adoptée alors que le concept était encore émergent dans le monde. Neuf engagements et 35 objectifs ont été fixés, en convergence avec les normes publiques internationales. Le label RSE offre plusieurs avantages aux entreprises labellisées. Le secteur privé au Maroc, à travers la CGEM, est engagé dans la question sociale et environnementale. Depuis longtemps, la confédération patronale œuvre à promouvoir les bonnes pratiques et pousse les entreprises à adopter un comportement anticipatif des mutations de l'environnement socio-économique. Cette orientation a été matérialisée par l'adoption, en décembre 2006, d'une charte de responsabilité sociale et, en juillet 2007, d'un label RSE. Il faut dire que le Maroc a été pionnier en la matière car le concept était encore émergent à cette date et ce, à l'échelle internationale. «Notre charte s'était basée lors de sa rédaction sur des principes universels. Il s'agit des objectifs énoncés à l'attention des entreprises par les normes publiques internationales, des conventions fondamentales et des recommandations des institutions telles que l'OCDE, l'OIT et l'ONU», explique Said Sekkat, président de la commission RSE et Label au sein de la CGEM. Ce n'est que 4 ans plus tard que la norme guide ISO 26000 a été publiée et avec laquelle la charte s'est trouvée en pleine convergence. En tout cas, cette charte est structurée autour de 9 engagements comprenant 35 objectifs. Elle s'articule autour du respect des droits humains, l'amélioration des conditions d'emploi et de travail et les relations professionnelles, la protection de l'environnement, la prévention de la corruption, le respect des règles de saine concurrence, le renforcement de la transparence du gouvernement d'entreprise, le respect des intérêts des clients et des consommateurs, la promotion de la responsabilité sociale des fournisseurs et sous-traitants et le développement de l'engagement sociétal. Et c'est en respectant l'ensemble de ces engagements qu'une entreprise peut obtenir le label RSE, qui reste une distinction par laquelle la CGEM reconnaît la pleine conformité des stratégies et des opérations des entreprises avec l'ensemble des principes et des objectifs définissant la charte. Une évaluation est donc obligatoire, elle s'effectue sur la base d'un audit et se réalise sur trois niveaux de conformité : «D'abord à travers une revue documentaire, ensuite par des entretiens individuels ou des focus groupes avec les dirigeants, les salariés et les principales parties prenantes externes de l'entreprise, et enfin les visites des sites», ajoute M. Sekkat. Une fois le label décroché, l'entreprise le garde pour une durée de 3 années renouvelables dans les mêmes conditions et avec les mêmes étapes d'évaluation que la première. Cela dit, des évaluations de suivi annuelles sont opérées par la CGEM, en vue de s'assurer de la poursuite des engagements pris. Quoi qu'il en soit, les entreprises ayant décroché le label sont engagées dans un long processus d'amélioration, d'innovation et d'instauration de pratiques adaptées à leur contexte et leurs spécificités et selon leurs moyens financiers et humains. Au delà d'une simple distinction, le label RSE offre plusieurs avantages aux entreprises labellisées, ainsi que des facilités de la part des organismes institutionnels publics et privés avec lesquels la confédération a signé des accords (BMCI, CAM, BCP, CNSS...). Ainsi, les entreprises tirent profit d'un traitement personnalisé, d'une facilitation des procédures, d'une tarification spéciale, d'un assouplissement en matière de contrôle et inspection et d'une célérité dans le traitement des dossiers. [tabs][tab title ="Plusieurs étapes à suivre pour l'obtention du label"]Les entreprises souhaitant obtenir le label RSE de la CGEM doivent au préalable être membres de la confédération pour pouvoir prétendre à une évaluation. Pour cela, il faut envoyer une demande d'attribution du label à la CGEM (formulaire téléchargeable sur le site). Suite à cela, l'entreprise devra sélectionner un tiers expert indépendant parmi les prestataires accrédités et établir un contrat d'évaluation avec lui. Une copie dudit contrat doit être envoyée à la CGEM. C'est à ce moment que le tiers-expert réalise son diagnostic à travers un recueil d'informations, une analyse documentaire, des entretiens, des visites sur site... Ainsi, l'évaluateur rédige le rapport qu'il soumet à l'entreprise pour approbation. Après la formalisation des engagements et du plan d'actions qui indique les mesures correctives, l'entreprise transmet le rapport accompagné des engagements à la CGEM, qui examine les documents et soumet le cas de l'entreprise au comité d'attribution du label.[/tab][/tabs]