Les bonnes perspectives de production et le report des stocks entraînent la baisse des cours mondiaux. Les amateurs d'huile d'olive peuvent se rejouir. Son prix, qui avait culminé pendant près d'une année au niveau des grandes surfaces à 50 DH le litre pour la qualité vierge extra – quand elle n'était tout simplement pas introuvable – revient à des cours raisonnables. Pourtant, pour la campagne en cours, la production d'olives devrait s'établir à 750 000 t, au même niveau que la campagne précédente. Au vu des conditions climatiques qui ont prévalu tout au long du cycle, on aurait pu espérer mieux mais les pluies automnales ont tardé et n'ont pas eu d'impact sur le fruit, arrivé presque à maturité, et sa teneur en huile. De même les vents violents d'octobre ont causé la chute prématurée, localisée, des fruits, obligeant les oléiculteurs à les triturer avant terme. Les prix à la production s'acheminent donc vers une fourchette de 2,50 à 4 DH le kilo. 1,9 kg/hab/an à peine contre 22 kg en Grèce Malgré tout, l'évolution du prix de l'huile qui absorbe la majeure partie de la production sera déterminée par la situation qui prévaut dans les autres pays producteurs. A ce niveau, le Conseil oléicole international, qui a tenu sa 94e session annuelle en novembre à Madrid prévoit une hausse de la production de 8,5%, à 2,8 millions de tonnes, dont 76% pour l'Europe. Deux facteurs caractérisent la campagne. D'une part, la production en Espagne principalement et dans les autres pays méditerranéens est importante, alors qu'au cours de la campagne précédente la demande étrangère avait fait flamber le marché intérieur marocain. D'autre part, il y a encore sur le marché mondial des stocks de la campagne écoulée en raison des prix élevés pour le consommateur. En définitive, les cours mondiaux de l'huile d'olive se sont établis à 2 000 euros/t, contre 3 500 à 3 700 à la même période de l'année dernière. Sur le marché intérieur, les prix à la consommation ne dépasseront pas 30 à 35 DH, compte tenu d'une TVA de 10 %. Pour les industriels, cette taxe favorise le secteur traditionnel (mâasras) pourtant peu regardant sur la qualité. Benchaïb Hamid, producteur d'olives et d'huile de la région de Berrechid, déplore, pour sa part, que la politique actuelle d'encouragement à l'implantation de grandes superficies d'oliviers (reconversion) n'ait pas été accompagnée d'efforts sur la promotion de la consommation domestique (1,9 kg/an contre 22 en Grèce). Autre facteur, dès que les prix augmentent, on se rabat sur l'huile de table. Pour maintenir la demande, Abdelouahab Bouayad, président de l'Adeho (Association des producteurs et exportateurs d'huile d'olive), estime que le prix du litre d'huile d'olive ne doit pas dépasser 2 fois à 2 fois et demi celui de l'huile de table.