Il représente 41% des exportations de confection Mis à mal par les Asiatiques, il y a peu, le tee-shirt retrouve des couleurs Le jean made in Morocco reste imbattable grâce à la maîtrise du finissage. Les exportations textiles continuent sur le bon rythme avec lequel elles avaient entamé l'année 2006. A fin août, elles se sont élevées à 19,4 milliards de DH dont 18,8 milliards vers le seul marché européen. Une hausse de 13,7% par rapport à la même période de l'année précédente. C'est dire si le Maroc a pu, en dépit de la concurrence des pays asiatiques, qui lui a valu une baisse des commandes entre janvier et juin 2005, maintenir ses parts au sein des pays de l'Union européenne et fidéliser ses fournisseurs. Même si, il est vrai, une telle performance est en grande partie imputable au retour des quotas sur les produits chinois, décidé en juin 2005 par l'Union européenne et les USA. Pour la confection, secteur-phare des exportations de textile, c'est le pantalon qui constitue le produit le plus prisé. Ce n'est pas une nouveauté puisque le pantalon made in Morocco s'est toujours bien exporté sur le marché européen. En revanche, la nouveauté porte sur sa progression sur le marché américain. En effet, sur cette destination, les exportations de pantalons ont doublé par rapport à la même période de 2005, passant de 30 à 59 MDH. Globalement, le pantalon (homme et femme) représente 24% des exportations textiles marocaines et 41% des exportations de la filière confection. L'autre produit stratégique, le tee-shirt, a subi, lui, et de manière plus prononcée, les effets de la concurrence asiatique. Mais, aujourd'hui, grâce aux mesures de sauvegarde décidées par les USA et l'Union européenne, l'heure est, semble-t-il, à la reprise. Les exportations de tee-shirts ont atteint, à la fin août 2006, près de 2 milliards de DH dont 1,85 milliard sur le marché européen. Autre fait marquant, le tee-shirt marocain fait une entrée en force sur le marché américain puisque les exportations sont de l'ordre de 25 MDH à la fin août 2006 contre 4 millions pour la même période de 2005. Enfin, pour le jean (denim dans le jargon des professionnels), les statistiques ne sont pas disponibles mais l'Amith précise que, «sur ce créneau, le Maroc est imbattable». Ce produit s'exporte très bien et n'est nullement concurrencé par les pays asiatiques qui, selon les professionnels, ne possèdent pas la maîtrise du finissage. Pour les opérateurs du secteur, le jean a encore de beaux jours devant lui car c'est un produit d'avenir pour le Maroc, la filière étant totalement intégrée depuis le tissage jusqu'au produit fini. L'Espagne, deuxième client européen du Maroc après la France Outre les produits qui s'exportent bien, les statistiques janvier-août 2006 révèlent que les exportations marocaines de textile ont renforcé leur positionnement sur le marché espagnol. Le Maroc représente aujourd'hui 30% dans les importations ibériques en articles textiles, contre 26% en 2005. Une amélioration qui s'explique, selon certains opérateurs, par les relations historiques avec les donneurs d'ordre espagnols, et ensuite par la satisfaction aux exigences de réactivité et de délais. Aujourd'hui, l'Espagne est le deuxième client européen du Maroc après la France. Sur l'Hexagone, les exportations de confection et de bonneterie se sont maintenues par rapport à l'année dernière. La confection a totalisé un export de 4,17 milliards de DH et la bonneterie un peu plus de 2 milliards. Par ailleurs, en raison des efforts de promotion et de prospection menés par les opérateurs marocains, la part des produits textiles marocains a progressé sur le marché italien. Plusieurs entreprises italiennes sont ainsi revenues vers le Maroc après s'en être détournées. Pour le marché américain, enfin, l'évolution des exportations textiles marocaines est sans nul doute une retombée de l'accord de libre-échange avec les USA. Décrue La chemise a perdu du terrain Pour la chemise, les pyjamas, les slips et caleçons fabriqués au Maroc, les beaux jours sont finis. Ces trois produits sont en perte de vitesse depuis plusieurs années. Pour la chemise, la régression se justifie par le fait qu'il s'agit d'un produit basique qui n'obéit pas à un effet mode et tendance. Aujourd'hui, les industriels favorisent la production de produits élaborés et à forte valeur ajoutée. Les exportations de chemises ont enregistré une baisse de 13% sur les huit premiers mois de 2006 par rapport à 2005, passant de 824 MDH à 719 millions. Pour les pyjamas, les slips et les caleçons, c'est la concurrence des pays asiatiques qui explique l'effondrement des exportations. Ainsi, certains marchés comme l'Allemagne, l'Italie et le Portugal ont été abandonnés par les exportateurs marocains. Des petits volumes continuent à être exportés vers la France et la Grande-Bretagne.