Les enquêtes récentes que nous avons menées auprès des Directions Juridiques, notamment au Maroc, nous ont permis de constater que le dimensionnement et la structuration des effectifs de l'équipe juridique était devenue l'une des préoccupations majeures des Directeurs Juridiques, qu'il s'agisse pour eux de faire face à une augmentation constante de l'activité ou (et souvent «et») à des problématiques de réduction de coût. Axel Jurgensen Associé et Responsable Afrique, Day One Or, le dimensionnement de la fonction juridique est souvent difficile à appréhender, en raison de la spécificité de la fonction, de la difficulté à mesurer sa valeur ajoutée pour le Groupe, et d'une mauvaise compréhension de la réalité de la pratique. Alors, comment déterminer le bon dimensionnement de la Direction Juridique ? La première étape d'un bon dimensionnement consiste à mesurer la charge de travail réelle en ETP (Equivalent Temps Plein) de la Direction Juridique à partir des demandes traitées par chaque juriste en matière contractuelle, contentieuse, de conseil, de management, et administrative. Il s'agit ici d'analyser avec le juriste l'ensemble des tâches qu'il est amené à effectuer pour répondre aux demandes de ses clients et d'estimer de manière objective, puis de comptabiliser, le temps nécessaire à l'accomplissement de l'ensemble de ces tâches. A partir de cette analyse, il sera possible d'optimiser l'activité de la Direction Juridique en réorganisant les missions selon les axes suivants : – Le push down : ce qui devrait être délégué à un niveau infra, c'est-à-dire à des juristes plus juniors ou à des paralegal ; – Le push away : ce qui devrait être progressivement transmis, à travers la mise en place de modèles et formations adéquates, aux clients internes et aux opérationnels, car il s'agit de tâches récurrentes, simples et/ou sans enjeux notables ; – Le push out : ce qui devrait être externalisé dans le futur à des conseils, car nécessitant un haut niveau de technicité ou un regard (pour ne pas dire une signature) externe ; – Le pull in : ce qui n'est pas aujourd'hui géré par le Directeur Juridique ou les responsables juridiques et devrait faire partie de leurs attributions, en raison notamment du caractère hautement sensible et stratégique ; – Le digitize it : ce qui pourrait être géré par des outils numériques nouveaux ou existants ; – Le stop it : ce qui devrait être purement et simplement arrêté. Cette analyse permettra, in fine, de quantifier précisément le nombre d'ETP nécessaires à la réalisation optimale par la Direction Juridique de ses missions stratégiques telle qu'attendue par le Top Management, et d'objectiver les prévisions d'évolution d'ETP par rapport au business plan de l'entreprise et à ses objectifs à 3-5 ans, tel qu'attendu par la Finance.