Le plan emploi du gouvernement table sur 200 000 insertions entre 2006 et 2008. 13 000 insertions sont déjà réalisées dans le cadre de l'emploi salarié. L'ANAPEC lance un plan de développement pour accompagner l'initiative du gouvernement. Les mesures de promotion de l'emploi, décidées par le gouvernement et qui ont fait l'objet d'un contrat progrès, signé entre l'Etat et l'ANAPEC (Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences) pour la période 2006-2008, commencent à donner des fruits. Ayant pour objectif d'insérer quelque 200 000 demandeurs d'emploi sur la période 2006-2008, ces mesures sont au nombre de trois : le contrat d'insertion, l'amélioration de l'employabilité à travers deux mécanismes qui sont la formation à la carte et la formation qualifiante ou de reconversion, et l'appui à la création des toutes petites entreprises (TPE). Les deux premières mesures, qui concernent l'emploi salarié, devraient générer 105 000 insertions, et la troisième, qui porte, elle, sur l'emploi indépendant, à travers la création de quelque 30 000 TPE, vise l'insertion de 90 000 salariés (à raison de 3 salariés par TPE). Selon le directeur général de l'ANAPEC, Hafid Kamal, les deux premières mesures, lancées depuis janvier 2006, ont donné lieu, à fin avril, à 13 000 insertions, dont 5 500 dans le cadre du premier emploi (embauche d'un jeune diplômé) ; l'objectif pour 2006 étant de placer 30 000 salariés. Création de 30 000 TPE entre 2006 et 2008 A ce rythme-là, l'objectif pourrait même être dépassé à la fin de l'année. Compte tenu de la faiblesse d'encadrement dont souffrent les entreprises, la mesure concernant le premier emploi aurait cependant pu donner et donnerait sans doute plus de résultats en 2006 si le gouvernement avait pensé à temps à amender la loi de 1993 sur la formation-insertion afin de faire bénéficier les entreprises de l'exonération des charges sociales au-delà de 4 500 DH. Mais ce n'est que partie remise, puisqu'un amendement de cette loi est prévu pour 2007. Concernant l'appui à la création des TPE, la mise en œuvre de la mesure ne démarre que ce mois, car il a fallu au préalable mettre en place un dispositif adéquat pour son fonctionnement : élaboration et validation du manuel de procédures, conception du système d'information, ouverture d'une quinzaine de guichets dans le cadre de conventions de partenariat avec les fondations Zakoura, Al Amana, etc. L'objectif, à terme, selon l'ANAPEC, étant de parvenir à mettre en place une soixantaine de guichets (cf. www.lavieeco.com). Enfin, s'agissant de la mesure relative à l'amélioration de l'employabilité, le démarrage est déjà effectif depuis la mi-avril pour ce qui est de la formation à la carte, avec des besoins exprimés pour 2 500 personnes, émanant en particulier des centres d'appel, de l'enseignement privé, de l'hôtellerie, du secteur de la logistique. Quant au deuxième versant de cette mesure, celui de la formation qualifiante ou de reconversion (FQR), son démarrage est prévu pour juin prochain. Normal, explique le directeur général de l'ANAPEC, la concrétisation de cette mesure est tributaire de la mise en place de comités régionaux de pilotage, les seuls commanditaires de cette FQR. Pour assurer, dans les meilleures conditions, son rôle d'intermédiation au service de la promotion de l'emploi, l'ANAPEC s'est engagée dans un plan de développement s'étalant sur deux ans (2006-2008) et bâti autour de quatre axes, dont l'extension de son réseau, qui comprend aujourd'hui 24 agences et qui devrait atteindre à terme 44 agences et la professionnalisation des prestations et des services, notamment pour le placement à l'international et l'appui aux difficilement insérables. Disposant déjà d'un corps de 180 conseillers en emploi, d'un portefeuille clients constitués de plus de 12 000 entreprises et d'un fichier de 100 000 candidatures régulièrement actualisé, l'ANAPEC, avec son plan de développement, table sur les énormes potentialités qui s'offrent aujourd'hui pour relever le défi de l'emploi. Et ces potentialités, selon Hafid Kamal, ont pour noms, en particulier, l'INDH, la régionalisation, les grands chantiers structurants comme ceux de Bouregreg, Tanger-Med, les stations balnéaires, le programme autoroutier, le plan Emergence… Pourvu que cette fois-ci soit la bonne. Pratique Entreprises, comment faire des économies Le dispositif d'appui à l'emploi initié par le gouvernement et géré par l'ANAPEC s'articule autour de trois mesures-phare : 1) Le contrat d'insertion : il cible la population de jeunes diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Pour encourager les entreprises à recruter au sein de cette population, l'Etat leur accorde des exonérations fiscales et sociales qui se déclinent comme suit : – Pour un salaire mensuel inférieur ou égal à 2 000 DH, l'employeur ne paie ni IGR, ni CNSS, ni TPF et le candidat n'est pas tenu de s'inscrire pendant un temps à l'ANAPEC ; – Entre 2 000 et 4 500 DH, pas d'IGR, pas de CNSS, ni TPF mais inscription obligatoire pendant 6 mois à l'ANAPEC ; – De 4 500 à 6 000 DH, seul l'IGR est exonéré (pour le moment) et l'inscription à l'ANAPEC pendant 6 mois est également exigée. 2) Appui à la création des TPE : la mesure vise les demandeurs d'emploi inscrits à l'ANAPEC et porteurs de projets dont l'investissement est égal ou inférieur à 250 000 DH. Les projets sont sélectionnés par des comités constitués auprès des CRI et un accompagnement du projet est assuré sous deux formes : l'Etat soutient le candidat à hauteur de 10 000 DH et lui facilite l'accès au crédit qu'il peut obtenir sans intérêt, avec un délai de grâce de 3 ans, payable sur 6 ans, dans la limite de 15 000 DH. La CCG garantit le prêt bancaire, à hauteur de 85 %, pour le compte de l'Etat. De même, le statut juridique de la SARL a été simplifié puisque son capital a été ramené de 100 000 à 10 000 DH. 3) Amélioration de l'employabilité : cette mesure se décline en deux dispositifs : – la formation à la carte : l'entreprise ou l'association qui a des besoins en ressources humaines à combler choisit elle-même l'opérateur de formation dans telle ou telle discipline ; – la formation qualifiante ou de reconversion : dans ce cas, ce ne sont pas les entreprises mais les comités de pilotage régionaux qui, pour des besoins potentiels, choisissent les opérateurs de formation anticipant ainsi des demandes qui émaneront de tel ou tel secteur (Tanger-Med, Casa-Shore, station de Saà ̄dia, etc., figurant parmi les cibles de cette mesure)