La Justice, un pouvoir indépendant au Maroc ? Pas tout à fait sûr. Le samedi 20 août 2011, une centaine de juges se sont déplacés de différentes régions du Maroc, pour participer à l'Assemblée générale constitutive du « Club des juges du Maroc », à l'Ecole nationale de l'industrie minérale (ENIM) de Rabat. Une organisation qui « veut œuvrer pour garantir les libertés des citoyens à travers l'indépendance de la justice ». « Nous voulons faire savoir qu'il y a des juges qui se battent dans ce sens » déclare à Lakome.com, Mohamed Anbar membre du Comité préparatoire. A la surprise de tout le monde, l'adjoint du directeur de l'ENIM, interdit aux magistrats l'accès à l'école. « L'ENIM nous a fait savoir qu'elle a reçu des instructions orales du ministère de l'Intérieur, pour nous interdire de tenir l'assemblée dans des locaux qu'on a pourtant loué » assure Mohamed Anbar avant de poursuivre : « Nous avons respecté toutes les procédures juridiques en vigueur. On nous prive de notre droit, pourtant garanti par l'article 111 de la constitution » qui stipule que les juges ont le droit de créer des associations. Privés des locaux, les juges ont tenu leur assemblée générale constitutive dans la rue, devant l'établissement sous un soleil de plomb. Après l'approbation des statuts, les magistrats ont procédé à l'élection des instances de l'association : bureau national, bureau exécutif, président et vice président du Club des juges du Maroc. Yassine Mkhalli a été élu président du Club, et Mohamed Anbar son vice-président. Le reste des membres du bureau sera désigné dans la soirée de ce samedi. Dans ses statuts, le Club des juges du Maroc veut « défendre le pouvoir judiciaire et son indépendance, défendre les garanties fondamentales des droits et liberté des citoyens, rassembler les juges du Maroc et défendre leur droits et leur indépendance ». Photo: Le président du Club des juges du Maroc, Yassine Mkhalli, dans l'assemblée général de l'association, tenue dans la rue après avoir été interdite par le ministère de l'Intérieur.