Revoilà Salaheddine Mezouar ! Après le retard enregistré dans l'élaboration de la lettre de cadrage de la prochaine Loi de Finances (LF), le ministre des Finances a présenté enfin les grandes lignes du budget 2012. Lors du conseil de gouvernement tenu le 11 août, S. Mezouar a décliné les scénarios élaborés par son département. Le scénario Mezouar Le taux de croissance devrait osciller entre 4,7% et 5,2%, et ce grâce aux secteurs non agricoles qui connaitront une croissance entre 5 à 5,5%. Selon les prévisions des analystes du département des Finances, le taux d'inflation ne dépassera pas les 2%, avec une hypothèse du baril de pétrole à 100 dollars. Lors de sa présentation, le ministre n'a pas révélé comment il compte trouver les ressources nécessaires pour boucler un budget avec une masse salariale de 95 milliards de DH et une charge de la compensation de 40 milliard de DH. Par contre, S. Mezouar a mis l'accent sur la «nécessité de préserver les acquis relatifs aux équilibres macroéconomiques». Respectant ainsi les conseils du Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport concernant le Maroc, où le Fonds avait salué «les choix macro-économique prudents du pays» et demandé que le Maroc continue à faire de même pour les années à venir. IDE en baisse de 15% Les prévisions de S. Mezouar se trouvent contredit par les chiffres du Haut commissariat au plan (HCP). Dans son budget économique exploratoire de 2012, le HCP estime la croissance du PIB en 2012 à 4,5%. De son côté, le Centre marocain de la conjoncture (CMC) table sur une croissance de 4,1% pour 2012. L'optimisme de Mezouar devrait se vérifier lors des prochaines semaines. La présentation de la première monture de la LF 2012 devrait éclairer un peu plus sur le détail des indicateurs qui ont permit au ministère des Finances de construire ces scénario. Spécialement, les prévisions des transferts MRE, les recettes touristiques et les Investissements direct étrangers (IDE). Ce dernier levier de l'économie marocaine connait d'ailleurs un essoufflement inquiétant. Selon les derniers chiffres de l'Office des changes, les recettes des IDE ont atteint 10,9 milliards DH à fin juin 2011, soit en baisse de 15% par rapport à la même période de l'année dernière et une baisse de 31% par rapport à la moyenne du premier semestre des années 2006 à 2010. Ce qui revient à un manque à gagner pour notre économie de 4,92 milliards de dirhams. Photo: Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances.