Le cabinet royal marocain annonce ce lundi avoir terminé son enquête et retient «l'entière responsabilité» de Hafid Benhachem, le Délégué général de l'administration pénitentiaire. Selon le communiqué du cabinet royal marocain, l'enquête «approfondie» annoncée samedi par Mohammed VI a «permis de localiser la défaillance au niveau de la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion et de retenir son entière responsabilité. L'enquête a conclu que ladite administration, lorsqu'elle a été sollicitée par le Cabinet Royal, a transmis par inadvertance des informations erronées de la situation pénale de l'intéressé, qui faisait partie d'une liste de 48 détenus de nationalité Espagnole. En conséquence Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes Instructions à l'effet de procéder à la révocation du délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion.» Le contenu de «l'enquête» et l'identité des «enquêteurs» n'ont pas encore été rendus publics. Ce nouveau communiqué du cabinet royal soulève de sérieuses interrogations : le jour de la fête du Trône le cabinet royal avait affirmé que c'est le roi Juan Carlos qui avait demandé la grâce de 48 prisonniers. La Maison royale espagnole avait d'ailleurs affirmé la semaine dernière à Alif Post que la liste des bénéficiaires avait été préparée par l'ambassade d'Espagne à Rabat. Que vient faire alors là-dedans l'administration pénitentiaire marocaine ? Alors que Mohammed VI refuse d'assumer la responsabilité de la grâce qu'il a octroyée à Daniel Galvan, Hafid Benhachem va servir de bouc-émissaire. Avec son limogeage, le cabinet royal espère sans doute mettre fin à la polémique tout en rejetant la faute sur la «veille garde» du régime, Hafid Benhachem étant l'ancien directeur de la Sûreté nationale du temps de Hassan II et de Driss Basri.