Une organisation de défense des droits de l'homme appelle à manifester le 20 septembre prochain devant la Cour d'Appel de Casablanca en solidarité avec l'avocat Mohammed Messaoudi à l'occasion du début de son procès pour « outrage à la Cour et obstruction au bon déroulement de l'audience ». Le communiqué diffusé par le « comité du détenu » ayant siège à Casablanca, invite « l'ensemble des avocats du barreau à soutenir Maitre Messaouadi » et exprime « sa totale solidarité et son soutien inconditionné à la défense de l'accusé suite aux multiples harcèlements qui l'ont visé » par ceux que le communiqué qualifie de « pontes de la corruption et d'architectes des procès sommaires ». Le comité de défense considère que « l'acquittement de Monsieur Messaoudi sera avant tout une victoire de tous les bâtonniers intègres et de l'ensemble des voix libres qui militent pour la promotion des droits de l'Homme.. » Dans un entretien avec Lakome.com, Messaoudi a confié que l'affaire remonte à 2011 lorsqu'il défendait des militants sahraouis dans le cadre du « groupe Tamek » dont les membres avaient été poursuivis pour « atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat » après une visite effectuée au camp de Tindouf en 2009. Maitre Messaouadi a précisé que lors de la séance du 07 janvier 2011, il avait plaidé devant la Cour pour la nécessité de garantir un procès équitable, chose qui selon lui, avait manqué lors de cette audience. La salle étant archicomble, l'avocat s'est trouvé contraint de s'installer à proximité du représentant du parquet, ce qui a conduit le Ministère Public à enregistrer une plainte contre lui. Suite aux protestations de l'avocat, la séance avait été suspendue. Par la suite, la Présidence du Tribunal a rédigé un procès-verbal dans lequel elle accuse Messaoudi d'outrage à la Cour et d'obstruction au bon déroulement de l'audience ». Selon Messaoudi, la plainte avait été classée par le bâtonnier des Avocats du barreau de Casablanca, Abdellatif Bouachrine. Mais le Ministère Public ne l'a pas entendu de cette oreille et a déféré le dossier auprès de la Chambre de Consultation de la Cour d'Appel. La première audience s'est tenue le 02 décembre 2011 et a été reportée à une date ultérieure. Le 10 du même mois, la défense de Messaouadi adresse un mémorandum au Tribunal sur la base duquel le dossier sera classé pour la seconde fois. Mais l'avocat a été encore une fois été surpris de sa convocation le 14 juin 2013 denier avant de voir l'audience reportée à deux reprises, au 28 juin puis au 20 septembre prochain. Messaoudi qualifie cet acharnement du Ministère Public à son encontre comme un « l'harcèlement » condamnable qui le vise particulièrement en tant que militant et défenseur des droits de l'homme.