Selon le dernier rapport de Washington sur la traite des êtres humains, la prostitution bat son plein en Arabie Saoudite... et l'exploitation des filles marocaines ne cesse de croître. Chaque année, le Département d'Etat américain a l'habitude de publier un rapport sur la situation de la traite des êtres humains dans le monde. Dans sa dernière version, les propos sont peu amènes à l'égard de la moitié des pays arabes qui figurent parmi les pires endroits de la planète où se pratique la prostitution et l'exploitation au travail. Washington classe ces pays en trois catégories. Sept pays arabes se retrouvent dans la dernière catégorie, la plus critique : l'Algérie, le Koweït, le Soudan, l'Arabie Saoudite, la Syrie, le Yémen et la Libye. Aucun pays arabe ne figure dans la première catégorie. Les autres apparaissent dans la seconde. Il s'agit des Emirats Arabes Unis, du Qatar, d'Oman, de l'Irak, de l'Egypte et la Jordanie. D'autres pays comme le Bahrain, le Maroc, la Tunisie et le Liban figurent dans cette seconde zone mais demeurent sous étroite surveillance, car susceptibles de rejoindre la dernière catégorie. L'administration américaine menace de sanctions les états figurant en bas de liste. Par ailleurs, le rapport attire l'attention sur l'accroissement de phénomènes tels que le mariage des mineurs ou les unions factices cachant des formes d'exploitation infantiles ou de mauvais traitements à l'égard des femmes. Le rapport indique que l'application par certains pays comme l'Arabie Saoudite d'une législation stricte en matière de lutte contre la prostitution, n'a pas empêché l'amplification de ce fléau. Le département d'Etat US laisse entendre que les femmes en provenance d'Asie et d'Afrique à destination de l'Arabie sont contraintes au travail domestique dans des conditions insupportables. En essayant d'échapper à leur calvaire, beaucoup seraient ensuite kidnappées et forcées à se prostituer. Accroissement de l'exploitation des Marocaines Le rapport a également noté l'habitude qu'ont certains Saoudiens à contourner les «contrats de mariage temporaire» dans des pays comme l'Egypte et le Yémen devenus de véritables « safe heaven » en termes d'exploitation de femmes et de jeunes filles prostituées. Le rapport a par ailleurs souligné l'accroissement de l'exploitation des filles marocaines au besoin de la prostitution dans des pays arabes comme les Emirats arabes unis, le Bahreïn, la Syrie, la Jordanie, la Libye. Aujourd'hui, ce phénomène semble s'étendre également à certaines parties de l'Europe. Le Département d'Etat américain reproche également à la Chine, à la Russie et à l'Ouzbékistan d'être laxistes dans leur politique de lutte contre la traite des êtres humains. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Jeudi dernier, le Kremlin a «dénoncé» le contenu du rapport tandis que Pékin a relevé son caractère «arbitraire».