En 2005, les relations entre le Maroc et la Chine ont vu la concrétisation de plusieurs conventions qui ont connu une application concrète sur le terrain. En 2005, les relations traditionnelles entre la Chine et le Maroc se sont développées sur une voie saine et stable. D'abord sur le plan commercial, il y a lieu de signaler que 4200 Marocains ont visité la Chine durant l'année écoulé, soit pour faire du commerce, soit pour des raisons touristiques. C'est le signe le plus patent du dynamisme des relations économiques au grand bonheur des Chinois. En effet, les Marocains reviennent toujours de la Chine en laissant à leurs homologues des carnets de commande assez bien fournis. D'ailleurs, les chiffres de la balance commerciale entre les deux pays sont assez éloquents. Ainsi, en 2004, la Chine a exporté plus de 6,6 milliards de DH vers le Maroc, alors que les échanges dans le sens inverse ne se sont montés qu'à 441millions de DH. Il s'agit, en cumulé, d'une progression de l'ordre de 35%, ce qui est naturellement dû aux importations en provenance de la Chine. D'ailleurs, l'énorme potentiel est de plus en plus exploité, notamment par les banques qui sont les premiers à vouloir profiter de la manne. La BMCE Bank, par exemple, a ouvert un bureau en Chine depuis près de trois ans maintenant, alors qu'Attijariwafa bank vient de lui emboîter le pas en 2005. Cependant, en 2005, la Chine a essayé de se rattraper en accordant au Maroc quelques aides. En mai et en septembre derniers, le gouvernement chinois et le gouvernement marocain ont signé deux accords de coopération technique et économique, qui permettent au Maroc de bénéficier de deux dons d'un montant total de 30 millions de Yuans soit l'équivalent de 31,5 millions de DH. En outre, l'Assemblée populaire nationale de Chine a accordé aux deux Chambres du Parlement marocain un don en matériel de bureau d'un montant d'un million de Yuans RMB. Sur un autre plan, les sociétés chinoises prennent part activement à l'édification des infrastructures au Maroc. Transtech Engineering Corporation (TEC), une société chinoise de construction, ayant réalisé les travaux du tunnel ferroviaire Borj Moulay Omar en 2004 qui ont mérité de hautes appréciations, a obtenu cette année un nouveau contrat pour la liaison ferroviaire Tanger-Ras R'mel. En outre, China National Overseas Engineering (COVEC), China International Water & Electric Corporation (CWE) et CBMI Construction Co. Ltd. ont obtenu respectivement des contrats pour l'aménagement hydroélectrique de Tanafnit-El Borj, le génie civil du barrage de Tanafnit et la cimenterie de Settat. De même, sur le plan diplomatique, la coopération bilatérale a été fructueuse dans tous les domaines. Les échanges de visite de haut niveau se sont multipliés. Du côté chinois, le Président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN), WU Bangguo, le Vice-premier Ministre HUI Liangyu, l'Auditeur général LI Jinhua, le Vice-ministre du Commerce, YU Guangzhou, et le Directeur général adjoint de l'Administration d'Etat pour la protection de l'environnement, PAN Yue, ont visité le Maroc. Du côté marocain, le Secrétaire d'Etat chargé du développement rural Mohamed Mohattane et d'autres officiels se sont rendus en Chine. D'ailleurs ces échanges politiques sont souvent l'occasion du renforcement des relations économiques. Au cours de la visite du Président du Comité permanent de l'APN, WU Bangguo, au Maroc en début de septembre, la société chinoise Sinochem Corporation et l'Office Chérifien des Phosphates ont signé un accord en vertu duquel la Chine achètera annuellement au Maroc 800.000 tonnes d'engrais phosphatés pour la période 2007-2011. Les deux parties ont signé également un mémorandum d'entente pour la réalisation, au Maroc, d'un projet de joint-venture pour la fabrication de l'acide phosphorique. Bien entendu, un grand potentiel reste encore à exploiter dans l'augmentation des échanges commerciaux entre les deux pays. Les deux parties ont beaucoup à faire pour que le commerce bilatéral se développe davantage, notamment si le Maroc veut équilibrer la balance. Les Chinois préfèrent s'installer Si les Marocains partent visiter la Chine, les Chinois, eux, préfèrent s'installer au Maroc. Il suffit d'aller à Derb Omar, dans le marché le plus achalandé, pour voir l'importance de la communauté chinoise. Et s'ils sont de plus en plus nombreux, ce n'est pas pour déplaire aux Casablancais. Mondialisation et ouverture obligent, le développement de l'économie marocaine bien que lente, n'est pas non plus étrangère à ces installations. Il faut dire que les produits présentant souvent, malgré les critiques, un bon rapport qualité/prix répondent à la demande des consommateurs marocains. Certes, ces produits chinois constituent, dans une certaine mesure, une concurrence aux produits locaux, mais cette concurrence n'est pas du tout une catastrophe. Par ailleurs, la présence des Chinois se voit également à travers les investissement. Aujourd'hui, les investissements de la Chine dans le domaine de pêche au Maroc s'élèvent à 150 millions de dollars. Les joint-ventures sino-marocains dans la pêche disposent de 70 navires employant plus de 2000 employés marocains. En outre, les sociétés chinoises sont présentes dans d'autres activités : fabrication de motocycles, production de câbles et d'acier, des moules, des télécommunications, etc. Lors de sa visite au Maroc en mai 2005, le Vice-ministre chinois du commerce, YU Guangzhou, s'est entretenu avec les responsables marocains concernés sur l'issue du textile. Il s'est engagé à renforcer la formation des cadres marocains dans le domaine du textile, donner une impulsion aux échanges et à la coopération entre les professionnels et les entreprises des deux pays et encourager les entreprises chinoises à investir au Maroc.