Nouvelles technologies du BTP L'utilisation des nouvelles technologies du bâtiment est devenue une nécessité pour la réduction des coûts de construction. Cependant, les investisseurs hésitent à s'y lancer du fait des contraintes culturelles et des conditions de marché. Certains en appellent au gouvernement qui ne veut pas entendre parler d'aide dans ce domaine. Tous les acteurs du bâtiment s'accordent à dire que, sans l'utilisation des nouvelles technologies, il sera difficile d'atteindre les objectifs ambitieux de production des villas économiques et des appartements à 120.000 dirhams. la production de ces logements à grande échelle nécessite le recours à de nouveaux matériaux ouvrant la porte du préfabriqué. Cependant, toutes les tentatives d'introduire ces technologies dans le BTP marocain se sont traduites par des échecs. "Elles font face à deux obstacles", selon Rachid Jamaï, président de Winvest group, l'un des principaux acteurs du secteur immobilier. Selon lui, la culture d'une part et les conditions du marché d'autre part, rendent improbable toute percée des nouvelles technologies. En effet, procéder à des modifications après l'acquisition de leur appartement est presque devenu une règle pour les propriétaires marocains. Peu importe que ces aménagements touchent à la structure globale de l'immeuble ou pas, ils les feront quand même. Or, les matériaux en question sont d'une résistance telle que l'on peinerait à y fixer un clou. De plus, il s'agit souvent de bloc, qu'il est presque impossible de réduire de moitié sans la mobilisation de gros moyens. Au final, les acquéreurs marocains se détourneront très certainement, selon Rachid Jamaï, des appartements. Pour preuve, il évoque certaines tentatives, puisque des pionniers s'y sont lancés en y laissant quelques plumes. Les résidences Andalousia à Derb Ghallef, Casablanca, ont été construites suivant ces nouveaux procédés. Mais les investisseurs italiens qui avaient installé l'usine de préfabriqués ont dû plier bagage après avoir réalisé environs 2000 logements. De même, à Hay Mohammedi et à Kenitra les mêmes expériences ont connu le même sort. En second lieu, Rachid Jamaï évoque les conditions du marché. Selon lui, de telles usines nécessitent un investissement d'au moins 80 millions de dirhams. Cependant, il faudrait construire au moins plus de 8000 logements, pour les amortir. La question qui se pose est de savoir si ce nombre peut être atteint vu les contraintes culturelles. Pourtant, A Tamansourt, la nouvelle ville non loin de Marrakech, le groupe Jamaï emploie bien ce type de matériau. Et les résultats sont plutôt concluants. De même, actuellement aux Emirats Arabe Unis, le promoteur affirme y être associé avec des hommes d'affaires locaux dans des projets de construction de villas de plus de 2 millions de dollars, lesquelles sont faites à partir de ces nouvelles technologies. De plus, partout dans le monde aujourd'hui, ces nouvelles technologies ont permis de réaliser des gains importants. Mais, ce n'est pas assez pour le président de Winvest group. Ce dernier n'hésite pas à en appeler le gouvernement pour réussir à les mettre en œuvre. "Sans une grosse commande de l'Etat qui devrait être de l'ordre de 8000 à 10.000 logements à base des nouvelles technologies", les investisseurs ne s'y lanceront pas. Mais la réponse de Toufiq Hjira est sans appel : il appartient aux investisseurs locaux de prendre des risques. S'ils ne s'y mettent pas, des étrangers le feront à leur place.