Les 100 qui ont fait 2005 Najat El Gass est ce qu'on peut appeler à juste titre « une militante féministe » ! Depuis 1990, cette Juriste s'est fixé pour objectif d'améliorer la situation juridique de la femme marocaine. 16 ans plus tard, elle se félicite de voir toutes ses revendications aboutir. « Cela fait des années que je me bas pour la réforme de la Moudawana, on l'a obtenue. Je me suis ensuite battue pour la réforme du code de la nationalité et on l'a obtenue… Maintenant, il va falloir que je trouve une autre raison de militer », signale t-elle avec humour. Licenciée en droit en 1977, Najat El Gass a été sensibilisée à la cause de la femme au sein même de sa famille. Non pas que celle-ci était militante, « c'est même tout le contraire, j'ai grandi au sein d'une famille où l'homme a beaucoup plus de valeur que la femme », précise t-elle tout sourire. En 1990, après une vingtaine d'années de carrière en tant qu'avocate, Najat El Gass commence à publier plusieurs articles et recherches sur la situation juridique de la femme au Maroc : « Ecrire c'est une manière de me libérer de toutes ces frustrations. J'ai choisi de le faire à travers les journaux parce que je voulais cibler la masse plus que l'élite », dit-elle. El Gass aura toutefois touché plus l'élite que la masse. Son livre, «Opinions sur la situation juridique de la femme marocaine», publié en 2002 et présenté au Souverain en 2004, aura été pour beaucoup dans la réforme de la Moudawana puisque pris en compte par la commission chargée de sa révision. Une fois la Moudawana réformée, Najat El Gass déclenchera le débat sur le code de la nationalité lors d'une émission télévisée. En juillet 2005, le droit à la nationalité marocaine est donc accordé aux enfants d'une mère marocaine et d'un père étranger. Une semaine plus tard, Najat El Gass revendique ce même droit à l'étranger marié à une marocaine… Comme quoi, quand on est militant dans l'âme, les causes ne font pas défaut !