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Global Rights : Dix ans de combat pour les droits humains des Marocaines
Publié dans Le Soir Echos le 30 - 03 - 2010

Stephanie Willman Bordat, directrice régionale au Maghreb de Global Rights ( à droite), en compagnie de Saïda Kouzzi, juriste membre de l'équipe.
Global Rights fête cette année 10 ans de présence au Maroc. Quel est le bilan de ses activités ? 
Global Rights fête cette année 10 ans de présence au Maroc. Quel est le bilan de ses activités ? 
Global Rights est une ONG internationale dont le siège est à Washington. Elle existe dans le monde depuis 32 ans et est implantée dans plusieurs pays. Elle a ouvert une antenne au Maroc en mars 2000. L'ONG internationale vise, à travers cette présence, à promouvoir les droits de la Femme. Contrairement aux autres ONG internationales, nous ne travaillons pas directement avec la population mais plutôt avec les associations locales. Nous n'effectuons pas d'études ni d'enquêtes ni n'élaborons de rapport sur la situation des droits de la Femme. Notre rôle n'est pas de dénoncer quiconque. Nous menons un travail de collaboration avec les associations de la société civile. Nous les conseillons et les orientons. Nous leur offrons une formation pour renforcer leurs capacités à opérer un travail de lobbying auprès des pouvoirs publics. En somme, ce sont les associations qui sont sur le devant de la scène pour toute action de sensibilisation, de plaidoyer ou de dénonciation alors que Global Rights est derrière elles pour les encadrer. En 2003, nous avons élargi notre champ d'intervention pour toucher la Tunisie et l'Algérie. Notre antenne au Maroc est devenue ainsi le bureau du Maghreb. 
Nous travaillons avec les associations de développement local, les coopératives féminines, les associations et ONG des droits de l'Homme, de microcrédit…ce sont des centaines d'associations et acteurs susceptibles de s'intéresser à la question de la femme.  
Quelle a été votre première action sur le terrain ?
Au départ, suite à une étude de terrain sur les priorités des associations locales, nous avons décidé de travailler sur la décentralisation du mouvement féminin en menant des actions de collaboration entre les associations urbaines et rurales. Le but étant de partager leurs expériences et de conjuguer leurs efforts pour la même cause. Nous avons mis en place un programme de formation sur les droits humains de la femme. Nous avons élaboré des manuels, une sorte de guides pédagogiques destinés aux animatrices des associations locales pour leur faciliter la tâche. Plusieurs régions ont été ciblées dont Tanger, Casablanca, Rabat, Marrakech-Tensift-El Haouz, Zagora, Agadir et Ouarzazate. Le manuel parlait également de la Moudawana. Le but étant d'expliquer aux femmes analphabètes le contenu de ce texte. Cependant, c'est la désillusion. On a beau prêcher la bonne parole aux femmes marocaines sur leurs droits accordés par la nouvelle Moudawana et les conventions internationales signées par le Maroc mais une fois devant la justice, elles se heurtent à la réalité. Nous avons alors mené un travail de proximité auprès des avocats et des juges pour renforcer leurs capacités à travailler avec les femmes. Et également identifier les problèmes du système législatif. D'où l'idée de rédiger un plaidoyer pour changer la loi notamment celle relative à la violence faites aux femmes. Nous avons récolté les propositions des femmes, de la police, de la gendarmerie, des juges…et avons élaboré le plaidoyer. Les associations partenaires ont effectué des visites aux parlementaires pour leur faire part de cette initiative et leur volonté de voir la loi modifiée. Les parlementaires leur ont proposé de rédiger, elles mêmes, un projet de loi et se sont engagés à le défendre au Parlement. Nous avons alors initié une caravane dans toutes les régions du pays pour l'élaboration de cette loi en faisant impliquer aussi bien les associations, que les juges, la police, les avocats, les juristes…le but étant de proposer une loi inspirée du vécu pour plus d'efficacité. Le texte est actuellement en cours de finalisation et sera prêt avant l'été.
Global Rights accorde un grand intérêt aux droits de la Femme marocaine. Quelles sont les raisons du choix de ce domaine d'intervention ? 
Les trois axes d'expertise de Global Rights au niveau mondial sont «la défense des droits humains de la femme», «la lutte contre la discrimination raciale» et «la promotion de l'accès à la justice». L'ONG ne disposait pas auparavant de bureau spécifique pour son programme de promotion des droits de la Femme. Le choix s'est porté alors sur le Maroc pour accueillir cette antenne.
Pour quelles raisons ?
Peut-être pour soutenir le mouvement féministe né autour de la bataille sur le Code de la famille. A cette époque, la polémique sur les droits de la Femme battait son plein. Les associations œuvrant dans le domaine des droits de la Femme pullulent. Les ONG féminines subissaient la pression des islamistes et avaient besoin d'un soutien pour faire aboutir leur lutte. Peut-être également en raison de la transition démocratique du Maroc et les réformes politiques et constitutionnelles engagées par le pays à cette époque. A noter que le programme Global Rights pour le Maroc en 1999 est financé par l'USAID suite à un appel d'offres lancé par cette agence américaine de développement international. 
Quel est le montant des investissements engagés par Global Rights au Maroc depuis 2000 jusqu'à aujourd'hui? 
(Longue hésitation….). Tout ce que je peux vous dire c'est que Global Rights dépense moins que les autres ONG internationales. Notre budget est très modeste…
…Juste une estimation du montant global ?
Il est difficile de donner un chiffre global. Tout ce que je peux vous dire est que le budget d'un seul projet lancé dans les trois pays du Maghreb à savoir le Maroc, la Tunisie et l'Algérie varie entre 100.000 et 300.000 dollars. 
Des projets lancés dans trois pays nécessitent des investissements colossaux. Quels sont vos sources de financement ?
Au départ, c'est l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) qui finançait nos projets. Depuis 2007, nous ne recevons plus de subventions du gouvernement américain. Actuellement, nos bailleurs de fonds sont l'Ambassade de la Grande-Bretagne et l'Ambassade des Pays-Bas à Rabat ainsi que la Fondation Gates et le ministère des Affaires étrangères norvégien. 
Question personnelle. Vous êtes avocate. Vous pouviez réussir un bel avenir en tant qu'avocate à Paris, où vous résidiez auparavant. Pourquoi avez-vous choisi de vous investir dans le domaine associatif au sein de Global Rights Maroc ? 
Le combat que mènent les femmes au Maroc contre la violence notamment est également un combat personnel. J'étais également violentée par mon petit ami. J'ai choisi le Maroc parce que j'aime ce pays où j'ai passé cinq ans de ma vie durant la période 1990 et 1995. J'ai fait des études supérieures à la faculté de Droit à Rabat. Ce n'est qu'en 1995 que j'ai décidé de m'installer à Paris pour poursuivre mes études et décrocher un doctorat en Droit. Je n'ai jamais eu d'ambitions dans le domaine d'avocat, au contraire je voulais toujours militer dans le domaine associatif. Je me suis intéressé au Maroc après avoir lu un livre de Susan.S.Davis intitulé «Women's lives in a Moroccan village». C'est mon projet de vie.


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