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Mme Najat Razi, Présidente de l'Association Marocaine pour les Droits des Femmes, Coordinatrice de l'Observatoire “Oyoune Nissaiya”:
Journée internationale de la Femme : Un siècle de lutte de par le monde
Publié dans L'opinion le 05 - 03 - 2010

Renforcer les acquis du Maroc par un engagement durable et des mécanismes institutionnalisés et opérationnels
Mme Najat Razi est présidente de l'Association Marocaine pour les Droits des Femmes, créée en avril 1992, et qui s'est tracée pour objectifs la lutte contre la violence à l'égard des femmes.
Elle compte à son actif la création d'un centre d'écoute "Centre Fama", l'élaboration de guides sur l'écoute, la nouvelle Moudawana, le harcèlement sexuel... et la déclaration de l'observatoire marocain sur la violence contre les femmes. Mme Najat Razi passe ci-dessus en revue les acquis des femmes au niveau national, évalue le bilan des réalisations et aborde les perspectives d'avenir.
A propos de la journée
commémorative du 8 mars
En tant que militante pour les droits des femmes, cette journée commémorative est l'occasion de fêter les acquis des femmes en la matière, au niveau national, mais aussi d'évaluer et de réfléchir sur le bilan des réalisations et sur les perspectives.
En général, côté associatif, c'est une journée de solidarité et de manifestation face à une situation qui existe dans toutes les sociétés qui reconnaissent difficilement le rôle des femmes dans la scène publique. Mais aussi, pour annoncer la présence du tissu associatif, sa participation et la force des femmes en tant qu'acteurs de changement.
Le 8 mars rend également hommage aux femmes, aux hommes qui luttent pour les droits des femmes et aux gouvernements qui s'impliquent dans le processus de promotion des droits des femmes. Et enfin, pour insister sur les avancées qui existent sur le plan international et mesurer le degré d'avancement dans les politiques publiques.C'est une lutte, au sens large, contre la violence, pour légalité et pour le respect des droits des femmes en tant que citoyennes.
Beijing + 15
Cette année, la Journée Internationale de la Femme coïncide avec la 54ème session du comité de la femme au niveau des Nations Unis. La coalition, terme approprié vue l'expérience marocaine réussie dans le domaine associatif, principalement dans le volet “droits de femmes”, se prononce dans cette forme de coordination dans le travail collectif. A New York, cette coalition de quinze ONGs actives au Maroc, présente un rapport commun, avec les mêmes dépliants, les mêmes slogans et les mêmes supports. Beijing + 15 permet au tissu associatif d'exprimer ses revendications, ses points de vue et sa vision auprès des instances concernées, des ONGs internationales, mais aussi de s'enrichir des expériences des gouvernements du monde entier.
La coalition
Cette coordination entre différents organismes de la société civile nationale, surtout quand il s'agit d'évènements sur le plan international, permet de gérer positivement la diversité des associations. Cette évolution dans le travail du mouvement associatif féministe marocain est positive. En plus, la présence et la persévérance sur le terrain des militantes qui accompagnent les changements opérés au niveau du pays, partagent et construisent avec les nouvelles générations, sont louables. C'est une réalité rarement observée dans les expériences internationales.
A savoir qu'une nouvelle coalition pour la refonte du Code Pénal intitulée: «Printemps de la dignité» sera bientôt annoncée par les associations militantes pour les droits femmes et les associations de droits humains. Ces ONGs vont intervenir au niveau du plaidoyer pour le changement radical et global du Code Pénal, en faveur du respect du principe de l'égalité, de la «non discrimination» et de la protection des femmes contre la violence.
Les acquis au niveau national, entre réalisations et contraintes
Toutes les militantes ne peuvent être qu'optimistes devant les réalisations et les avancées palpables au niveau de la condition des femmes, sur le plan économique, social et juridique. Surtout les mesures prises au niveau institutionnel et politique pour garantir plus de participation et une reconnaissance des droits des femmes et de l'égalité. Les acquis politiques en premier lieu.
Seulement, ces acquis sont-ils conformes à la réalité de la femme marocaine? L'Observatoire “Oyoune Nissaiya” relève la présence de lacunes et d'obstacles, qui empêchent la femme marocaine de garantir le respect de ses droits et qui la mettent dans des situations de vulnérabilité surtout au niveau social et économique.
La réalité est alarmante compte tenu du taux d'analphabétisme toujours élevé, de la non autonomisation des femmes au niveau économique, de son statut social encore géré par une tutelle familiale ou induite par des mentalités qui considèrent la femme toujours mineure ou inférieure. Ce qui incite les associations à travailler encore plus, à persévérer et à inciter le gouvernement à réviser les politiques publiques et surtout instaurer des mécanismes qui pourraient donner des réponses à ces obstacles et lacunes.
Un rapport consistant
Un rapport gouvernemental ne peut que refléter le côté positif et les avancées plus que le rapport parallèle des ONGs. Chaque acteur a un rôle bien défini. Le gouvernement essaie de démontrer qu'il y a vraiment une volonté politique, une implication et un respect de ces engagements internationaux, ce qui n'est pas à contredire. C'est vrai qu'il y a des efforts au niveau du gouvernement et des gouvernements précédents pour mettre en œuvre les engagements internationaux. Mais, le rapport parallèle essaie toujours de voir l'autre face de la médaille. Le rôle des ONGs est de montrer les lacunes et les difficultés à affronter, de critiquer et bien sûr, de donner les points de vue au niveau des mesures de l'évolution et du changement. On reconnaît qu'il y a plusieurs initiatives et réalisations en cours mais les résultats ne sont pas encore palpables et ne nous permettent pas de confirmer que nous sommes sur la voie du respect de nos engagements au niveau international ni que nous appliquons le plan d'action. Il est vrai qu'on a changé les lois, mais il y a encore des problèmes au niveau de leur application, induite par les mentalités… Il est vrai qu'on a déclaré la levée des réserves mais jusqu'à présent, rien n'a été fait au niveau officiel, ni enregistré ni publié dans le bulletin officiel. Pour nous, cette lenteur, reflétée dans la réalité est à questionner. On souhaite vivement un engagement stable qui dépasse les gouvernements et qui engage l'Etat marocain, au niveau des discours politiques et des déclarations officielles.
Le programme TAMKINE
Le 8 mars, le programme TAMKINE sera présenté par la ministre de Développement social, de la Famille et de la Solidarité, en séance plénière à New York. C'est un programme qui constitue la continuation de la stratégie nationale. Les ONGs seront là pour souligner leurs points de vue en tant que société civile et pour organiser des activités sur les thèmes d'actualité, surtout la violence et la levée des réserves de la CEDAW.
Violence basée sur le genre
L'observatoire Ouyoune Nissaiya, avec toutes ses composantes, a pour champ d'action la thématique de la violence fondée sur le genre. C'est une violation des droits humains des femmes, entravant sa participation à la vie publique et à son intégration dans le processus de développement. Chaque année se mesure son ampleur, par le biais de la rédaction d'un rapport sur le phénomène, la description de ses manifestations, de ses effets sur la femme, sur son entourage familial et sur la société.
La violence à l'égard des femmes n'est ni une affaire privée ni une affaire individuelle, c'est une affaire publique et une responsabilité de l'Etat. L'objectif de l'observatoire, c'est de le dire à travers des actions et des arguments. Si le rôle des centres d'écoute est de soutenir les femmes victimes de violence et de les renforcer par les services rendus, si le rôle des associations était de briser le silence autour de ce thème, le rôle de l'observatoire est de constater l'ampleur et la gravité de ce phénomène, et, de mesurer ce qui se fait par l'Etat au niveau des politiques publiques face à cette violence. L'important, c'est de voir s'ils sont vraiment appliqués, opérationnalisés au niveau des mesures et des procédures dans les institutions publiques.
Les perspectives
Au niveau politique, il y a des progrès, le Maroc est sur la voie d'un choix en faveur des droits des femmes. Il a déclaré des orientations politiques positives qui permettent d'instaurer des stratégies et des politiques publiques auxquelles la société civile aspire. Bien sûr, en tant que force de proposition et non seulement de critique, cette dernière contribue à ce travail. Ce qui reste à savoir, c'est si cette déclaration politique est une orientation politique ? Si c'est le cas, il faudrait engager des ressources humaines, matérielles et une infrastructure pérennes et durables.
Tracer l'Histoire
du mouvement féministe
dans l'Histoire du Maroc
La force, au niveau du mouvement associatif féministe réside dans sa diversité et dans sa volonté de coordonner et de travailler en réseau. Ce choix, à travers le cumul d'expériences, permet de se consolider, de consolider les associations féministes créées dans toutes les régions du Maroc et de tracer une histoire de ce mouvement.
Travailler en réseau permet de tracer la voix du mouvement et de faire son histoire dans l'Histoire du Maroc.


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