BIO EXPRESS Mohamed Soual, très bientôt la cinquantaine, a l'âge de l'indépendance du pays. Ingénieur de formation, ce natif de Casablanca est de tous les combats du Maroc. Homme d'action et de cœur, il a embrassé la cause des pauvres et des démocrates dès la fleur de l'âge. Membre du comité central du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), il est secrétaire général de son Conseil économique et social. C'est également un militant pleinement engagé dans l'action associative. Fort d'un caractère d'acier, il clame haut et fort ses idées et ses engagements, ceux d'un militant sincère. La date du 7ème congrès national du PPS a été fixée pour les 7,8 et 9 Avril 2006 lors de la 18ème session du comité central, tenue le 29 Octobre dernier. Ce congrès se tiendra avec quelques mois de retard sur le calendrier statutaire. Ce retard est dû pour l'essentiel à la volonté de tenir le congrès en conformité avec les dispositions nouvelles introduites par la loi sur les partis politiques. Cependant ce congrès se tiendra dans des circonstances exceptionnelles. Il intervient alors que le Maroc aura fêté le cinquantième anniversaire de l'indépendance qui comme vous le savez, fera l'objet d'un bilan sur lequel travaille une équipe pluridisciplinaire sous la conduite du conseiller de SM le Roi, Monsieur Meziane Belfquih. Il intervient également à un moment où notre pays aura opéré sa catharsis sur les années de plomb et il aura lieu à presque une année d' échéances décisives pour le devenir de notre pays, où après l'alternance dite consensuelle, arrivera l'heure de l'alternance tout court. C'est dire tout le chemin parcouru depuis 1998. Ces nombreux éléments font que le 7ème congrès du PPS ne sera pas qu'une simple étape statutaire de la vie du parti. Ça sera la première fois depuis le quatrième congrès ou l'enjeu ne sera pas lié à des enjeux de leadership personnel ou d'appréciations doctrinales ou politiques. Le rapport adopté lors de la dernière session du comité central l'a été à l'unanimité et la vingtaine d'interventions qui s'y sont effectuées ont versé pour l'essentiel dans le même sens. Aussi, tout le monde au sein du parti ou tout au moins tous les camarades du CC sont conscients que le congrès doit être l'occasion de réaffirmer notre identité centrée sur les valeurs de la liberté et de la justice, sur la préparation d'un véritable décollage économique et social qui profiterait à l'ensemble des couches de la population et en particulier ses franges défavorisées. Ce congrès sera également l'occasion pour décliner un véritable contrat avec nos concitoyens dont les préoccupations essentielles seront centrées sur la réhabilitation des valeurs du travail, de l'éthique et de la moralisation de la vie politique. Il doit, en outre, être une occasion de proposer une politique intelligente dans laquelle de larges couches de la population se reconnaîtront faisant apparaître notre parti comme un choix fondamental pour les électeurs. Le congrès arrêtera certainement les modalités dans lesquelles le parti nouera les alliances électorales en vue des échéances de 2007. Enfin, ce congrès ne se réduira pas à sa tenue sur les 3 journées fixées, mais sera l'occasion d'un véritable débat national partant d'aujourd'hui jusqu'aux élections. Constitution Effectivement à nouvelle ère, nouvelle constitution est une devise que le PPS a fait sienne. Le PPS recommande également que cette constitution s'élabore en parfaite symbiose avec le souverain. La réforme doit porter sur un certain nombre de dispositions qui doivent rendre plus fluide la conduite des affaires publiques dans notre pays dans un sens où l'engagement et la responsabilité auront du sens. Ces réformes doivent porter sur les responsabilités de l'institution du premier ministre et le lien organique que cela a avec les choix démocratiques des électeurs et la responsabilité de la majorité vis à vis de ces mêmes électeurs. La responsabilité du gouvernement vis à vis de la majorité issue des élections doit être réaffirmée y compris dans la régularité de ses délibérations et de ses prérogatives. Elles portent aussi sur la 2ème chambre. Notre parti, comme beaucoup d'acteurs et d'observateurs, considère que les prérogatives et le fonctionnement de cette chambre constituent davantage un facteur de blocage que de vitalité démocratique. Aussi, considère-t-on que sa suppression et l'activation du conseil économique et social, une disposition constitutionnelle, constituent des éléments de clarification et d'amélioration des performances des institutions. Une disposition supplémentaire a trait à la place que la langue amazigh doit avoir dans les éléments constitutifs de l'identité nationale. Alliance Il faut être clair. Le courage politique et l'honnêteté intellectuelle commandent de considérer, que pour des raisons historiques et socioculturelles, si la gauche démocratique dans notre pays constitue une force morale incontestable elle n'est pas une majorité électorale. Si par ailleurs l'on est convaincu, et le PPS l'est, que les missions de l'alternance dite consensuelle sont toujours d'actualité, il convient d'admettre que le choix stratégique de la Koutla démocratique demeure valable. L'alliance dès lors entre ce bloc et le palais relève des missions de salut public. C'est notre analyse stratégique. Cependant nos partenaires de gauche et en particulier l'USFP doivent une fois pour toutes clarifier leurs positions, et le flou qui entoure certaines de leur clin d'oeil vis à vis d'autres forces politiques doit être dissipé. Les déficits sociaux et les retards considérables accumulés par notre pays dans divers domaines font de la koutla et son noyau social-démocrate autour de la colonne USFP/PPS un choix fondamental dans la rationalisation du champ politique. Une alliance au delà de cet axe ne participe pas à pousser vers l'émergence d'un autre pôle que l'on peut qualifier un peu sommairement de droite. Le PJD, la mouvance harakie, le RNI ainsi que le résidu des partis dits administratifs peuvent constituer ce pôle. La compétition démocratique et l'alternance se déroulera dès lors entre ces deux pôles à la condition de se présenter face aux électeurs en tant que tels et de consacrer le pouvoir arbitral de la monarchie dans le sens de l'apaisement et la normalité de ce processus. Cette clarification mettra fin au paradoxe qui veut que la majorité morale et programmatique est condamnée à demeurer une minorité électorale. C'est dans ce contexte qu'il convient d'apprécier les propositions du dernier conseil national de l'USFP. Koutla Tout atermoiement vis à vis du rôle de la Koutla finira par pousser le parti de l'Istiqlal vers une alliance avec le PJD et cette alliance répondra davantage à des considérations électorales qu'à un véritable souci de sortir notre pays de l'ornière du sous développement. En outre, un schisme complet et total risque de survenir entre ce que l'on appelle l'élite technocratique et l'élite politique ajoutant une crispation au clivage totalement artificiel qui en découle.