évolue l'époque où la «haine» viscérale entre le PJD et l'USFP était presque le signe évident de l'existence d'un clivage à la fois clair et déterminant dans le champ politique à l'ancienne ? La question n'a rien d'hypothétique, tant et si bien que c'est actuellement un ton plus conciliateur, faute d'être encore mieux pour l'instant, qui marque les échanges publics entre les deux partis. Dernier message en date est celui émis par Abdelouahed Radi. Premier secrétaire adjoint du parti socialiste, et président de la première chambre, ce dernier a été l'invité, mardi 25 octobre, de l'émission « Hiwar » animé par Mustapha Alaoui. Radi n'a pas hésité à « dédramatiser la relation conflictuelle (de principe) entre son parti et celui de Saâd Eddine Othmani ». A une question sur un éventuel rapprochement avec le PJD, le plus ancien des parlementaires du royaume, n'exclut pas « des pourparlers après les élections ». Qui mènent à des alliances ? Loin s'en faut, précise Radi. Il y a un pas que le n° 2 de l'USFP ne franchit pas, du moins, pour l'instant. Question de tactique ? Si rien n'est exclut, rien en revanche, n'est acquis. Loin d'y voir la seule volonté d'Abdelouahed Radi de conjuguer les stratégies politiques aux termes des alliances et équilibres au service de l'hémicycle, ce «déblocage», a déjà trouvé dans un autre membre de l'USFP, Driss Lachgar, un autre partisan. Chef du groupe parlementaire des socialistes, Lachgar s'est «taillé» l'habit d'un anti-islamiste intraitable. Or c'est bien lui qui déclare à «Al Ousbouya Al Jadida», que rien n'est exclu en politique. Il a précisé qu'il n'était plus «interdit» de côtoyer les barbus de la politique. Un revirement de taille, si l'on considère les tensions qui ont toujours fait la chronique des relations entre les deux partis. Il y a à peine deux mois, «la guerre des festivals» qui a opposé les deux camps a défrayé la chronique et fait le miel d'une certaine presse. Toutes les armes y ont été permises, à telle enseigne qu'il était inconcevable, vu l'acidité des propos, qu'un apaisement soit possible après l'orage. Il y a fort à parier que « le préalable » idéologique n'est guère tenu en garde-fou, pour les uns et les autres à la fois, dans chacun des choix futurs. En se gardant d'insulter l'avenir, Abdelouahed Radi n'a émis qu'une condition, somme toute classique pour les démocrates, pour s'asseoir autour de la même table que le PJD : la partie en face ne doit bénéficier d'aucun tripatouillage électoral. Une manière de reléguer l'idéologie au second plan, au profit de la rigueur éthique démocratique. Remarque d'un membre du bureau politique : « Souvenez-vous, Mohamed Elyazghi a déjà assisté au 4ème congrès du PJD. Saâd Eddine Othmani à celui du 7ème de l'USFP. Abderrahmane Youssoufi, nommé en 1998 premier ministre, s'est entretenu avec le même parti en vue de l'intégrer à son équipe ». Il n'a eu droit qu'à un soutien critique, on s'en souvient encore. Ce n'est que partie remise ? L'avenir nous le dira.