Moyen-Orient Avec quelque vingt millions de voyages de plus de trois nuits, les pays du Moyen-Orient constituent un véritable réservoir de touristes où la destination Maroc peut puiser pour compenser la régression de plus en plus accentuée des flux touristiques émanant de l'Europe et de l'Amérique. Eclaircissements. Malgré la conjoncture internationale défavorable à l'activité touristique depuis le 11 septembre 2001, les flux touristiques en provenance du Moyen-Orient ont connu une progression de 7,8 %, soit 72.855 touristes en 2001 au lieu de 67.614 en 2000. Ainsi, l'Arabie saoudite qui représente 45,2 % des flux touristiques émanant du Moyen-Orient à destination du Maroc, a été à l'origine de 32.954 touristes, soit une augmentation de 3,8 % par rapport à l'année 2000. Les autres pays de la région ont, eux aussi, connu des progressions de l'ordre de 13,8 % pour l'Egypte, 10,6 % pour les Emirats arabes unis, 10,3 % pour le Koweït, 12,8 % pour le Liban, 37,3 % pour Oman et 26,9 % pour Bahreïn. Néanmoins, ces taux relativement élevés ne signifient aucunement une quelconque augmentation de la part de marché de la destination Maroc. Celle-ci représente en effet moins de 0,5 % de l'ensemble des flux touristiques émanant des pays du Moyen-Orient. Cette part était de 1,5 % avant 1990. Le même constat peut être fait concernant les arrivées au titre des quatre premiers mois de l'année en cours. Les dernières statistiques du département du tourisme révèlent que le volume des arrivées était de 20.563 touristes, soit une augmentation de 10,2 % comparativement à la même période de l'année 2001. Les 1.896 touristes de plus ne sauraient nullement compenser les pertes du marché français (8.975 touristes), allemand (9.409 touristes) ou celui des Etats-Unis (21.723 touristes). C'est dire que dans l'état actuel des choses, le marché touristique du Moyen-Orient n'arrive toujours pas à retrouver ses parts de marché d'autrefois ou à compenser les parts des flux touristiques des autres marchés dits traditionnels. Or, cette région du globe est reconnue pour ses touristes dépensiers et où toutes les destinations concurrentes se déploient intensément pour augmenter leur part de marché. Ce qui n'est pas actuellement le cas du Maroc. En effet, en se référant au plan d'actions marketing préconisé et particulièrement aux objectifs fixés en volume au titre du plan triennal 2002-2004, ces derniers ont été estimés à 80.500 touristes pour 2002, 92.500 pour 2003 et 106.000 touristes pour 2004. Soit une progression annuelle de 15 %. Pour l'Arabie saoudite, les estimations ont été respectivement fixées à 40.000 arrivées (+15 %), 50.000 (+25 %) et 62.500 touristes (+25 %). Pour atteindre ces objectifs il est préconisé une publicité d'image en vue de renforcer “l'image de marque de la notoriété du Maroc en tant que destination touristique offrant des produits diversifiés et adaptés”. La presse et la télévision sont les principaux médias à utiliser pour un budget prévisionnel de six millions de dirhams. Concernant la commercialisation, un budget d'un million de dirhams est prévu pour entreprendre des actions de partenariat avec les souscripteurs de voyages en vue de “consolider la commercialisation des produits existants” et de “développer davantage de créneaux porteurs tels que le tourisme familial, le balnéaire Nord, la thalassothérapie, la chasse, etc.” Par ailleurs, une enveloppe budgétaire d'environ un million de dirhams est également prévue pour les besoins des manifestations touristiques, à savoir Arab World Travel à Beyrouth, Mediterranean Travel Fair au Caire, Kuweit Inter Travel au Koweït, Arabian Travel Market à Dubaï… etc. Quant au matériel publipromotionnel, il est mentionné dans le plan précité, la confection de totems, affiches et manuels de ventes qui serviraient pour les besoins de démarchage et de promotion. Mais aucun budget n'a été précisé pour ce volet promotionnel dont le matériel utilisé dans ce marché potentiel ne répond aucunement aux attentes des touristes ciblés. Il est à rappeler qu'une délégation de l'Office national du tourisme (ONMT) est implantée en Arabie saoudite (Jeddah) depuis le début des années 1990, mais celle-ci se trouve paralysée par l'absence de toute stratégie promotionnelle à même d'augmenter les flux touristiques qui n'arrivent pas à atteindre le seuil de 50.000 touristes saoudiens ou 100.000 touristes de l'ensemble des pays de la région. Tout reste donc à faire. C'est dans ce sens qu'on ne peut qu'applaudir à l'initiative d'ouvrir une nouvelle délégation à Dubaï que les décideurs voudraient ériger en pôle couvrant tout le Moyen-Orient. S'agit-il d'un réel redéploiement ou simplement d'un effet d'annonces comme le laisse supposer l'autre pôle prévu en l'occurrence celui des Etats-Unis et du Canada dont le super délégué a été désigné en la personne d'Abdelhamid Boumediène, sans toutefois recevoir à ce jour l'accord du ministère des finances ? Quant à Tayeb Khattab, le nouveau chef du pôle arabe désigné et ex-chef du département de promotion de l'ONMT, il ne cesse de répéter, à qui veut bien l'écouter, que sa nouvelle fonction lui a été imposée et qu'une fois sur place à Dubaï, ce sera le farniente total. Du vrai redéploie