Conserves de poisson Jusque-là, les industriels de conserves de poisson se contentaient de la transformation de la ressource. Aujourd'hui, ils veulent accéder à la pêche côtière pour soutenir leur activité car leur rang dans les exportations en dépend sur les marchés internationaux. L'Union nationale des industries de la conserve de poisson (Unicop) l'a fait savoir dans une lettre ouverte au ministre de tutelle. L'Union générale des industries de la conserve de poisson (Unicop) n'est pas du tout satisfaite. Et elle tient à le montrer. Dans sa lettre ouverte au ministre de l'Agriculture et des pêches maritimes, elle met en avant un certain nombre de doléances qu'elle souhaite voir résolues si on veut sauver l'industrie de la conserve de poisson. Parmi les priorités de cette activité à forte valeur ajoutée, l'UNICOP met en avant l'accès à la pêche côtière et la concurrence sur le marché international. Deux points cruciaux qui, s'ils ne trouvent pas une solution à temps pourraient saper le rendement de l'activité de cette industrie qui brasse annuellement un chiffre d'affaires de l'ordre de 3,2 milliards de dirhams (estimation 2004). "Nous voudrons accéder aux ressources pour maîtriser notre activité de transformation", note Mohamed Jamali, président de l'Unicop. Ce vœu formulé par les professionnels de l'industrie de la conserve, une fois réalisé les aiderait à ne pas faire face à des arrêts de transformation qui pourrait se produire au cas où les armateurs cessaient leur activité pour une raison ou une autre. Comme c'était le cas récemment lorsque ces derniers ont subi une augmentation du coût du gasoil. " Nous voudrons accéder à l'amont de notre activité comme d'autres secteurs d'activité en ont bénéficié comme le textile ou l'industrie automobile", poursuit le président de l'Unicop. Au niveau de la concurrence internationale si l'évolution des exportations de conserves au Maroc a plus que doublé en 10 ans avec une augmentation de plus de 50 % entre l'année 2000 et 2004, cette performance risque de s'estomper si rien n'est fait. Et pour cause, les faiblesses du secteur de la conserve sont nombreuses. Outre l'irrégularité dans les captures, il faut mentionner l'état des bateaux de pêche marocains qui sont loin d'être compétitifs. À titre indicatif, si les bateaux concurrents savent exactement la variété de poisson qu'ils comptent de ramener à la terre ferme une fois partie à la pêche, ceux du Maroc se contentent de ce que la mer leur offre. "Donc, c'est sans aucun discernement que la flotte côtière nous débarque à quai un mélange de poissons pélagiques (sardine, maquereau et anchois)", souligne-t-il. Et d'ajouter : "cette situation est due à l'absence de l'utilisation du froid à bord". À ces problèmes que connaît ce secteur, il faut aussi y ajouter l'état des infrastructures de débarquement et de manutention des captures qui laissent à désirer. Dans ces lieux, les normes sanitaires minimales sont rarement respectées. Et pourtant, l'UE est intransigeante sur les 4 degrés de températures que les poissons exportés doivent conserver. Comme si ces carences ne suffisaient pas, les industriels du secteur de la conserve se disent préoccupés par la multiplicité des intervenants pour l'autorisation d'exercer. Ils ont face à eux trois entités qui veulent toutes jouer ce rôle. Il s'agit en l'occurrence de la Direction de l'élevage, répression des fraudes (EACCE), MPM/DIP, Wilaya, services d'hygiène, protection civile.