La DGSN a sa propre brigade de lutte contre la criminalité informatique. Son dernier trophée, l'arrestation du présumé hacker, Farid Essabar, à Rabat soupçonné d'avoir piraté plusieurs sites web de firmes américaines. Qui est cette brigade ? Quelle est sa mission ? Comment opère-t-elle pour déceler les infractions liées aux NTIC ? Le piratage informatique bat son plein au Maroc. Les "défaceurs" ou les "hakers"bien de chez nous poussent comme des champignons, à Casablanca, à Rabat, à Fès…, frappent partout, au Maroc comme à l'étranger, et surfent clandestinement à la recherche de défis et autres conquêtes à mettre à leurs actifs. Ils ont des prêtes-noms, des pseudos, des noms de guerre et constituent une communauté à part entière connectée à la longueur des journées sur la toile pour s'introduire dans les sites web les plus protégés. De chez soi, ou dans des cybercafés, les “hackers” prouvent qu'ils ne manquent pas de mérite et tentent tant bien que mal de vanter leurs réalisations dans des forums de discussions du genre :"connecte-toi sur le site de telle ou telle entreprise, je l'ai anéanti, ou encore plus soft : " j'ai effacé la page d'accueil de tel ou tel portail web…". Des dizaines de centaines de sociétés, d'administrations publiques et d'ordinateurs domestiques sont ainsi attaqués tous les jours par ces passionnés de la toile, des criminels vis-à-vis de la loi marocaine, pourchassés quotidiennement par les services de sécurité marocains. À la DGSN, une brigade spéciale de lutte contre le piratage informatique, constituée d'ingénieurs et d'experts en la matière, est née, il y a quelques mois. Elle mène une guerre sans relâche pour déceler d'une part les infractions directement liées aux nouvelles technologies de l'information dans lesquelles l'outil informatique est l'objet même du délit, et d'autre part les infractions dont la commission est liée ou facilitée par les NTIC et pour lesquelles l'informatique n'est qu'un moyen, comme le précise Bouchaïb Rmail, coordonnateur des services centraux à la DGSN dans l'entretien qu'il a accordé à LGM. C'est une brigade, dit-on à la DGSN, jeune ( style BCBG ), très active dans son domaine, et qui siège au sein même de la direction générale de la sûreté nationale. Ils n'ont rien à envier aux hackers eux-mêmes en matière de connaissance informatique et leur mission se résume en une seule phrase : traquer les hackers là où ils sont. Rien que pour cette année, elle a à son actif plusieurs arrestations de pirates marocains. C'est une structure policière à compétence nationale qui ratisse très large et ses prérogatives sont définies clairement par des textes de loi appropriés et un arsenal juridique renforcé depuis 2003 (lire entretien). Ses membres ont effectué plusieurs stages de formation au Maroc comme à l'étranger sur les réseaux informatiques pour faire face au développement du piratage informatique et suivre l'évolution de cette nouvelle délinquance. Selon Bouchaïb Rmail, la création de cette brigade reflète les préoccupations des autorités marocaines face à l'existence de cette forme de criminalité liée à la croissance rapide des nouvelles technologies de l'information.