Conjoncture économique nationale Même si les performances économiques du Royaume sont globalement jugées positives, le rapport de Bank Al Maghrib (BAM) relève des défaillances redondantes dans le système de gouvernance des finances publiques, la mise à niveau des entreprises, la persistance des surliquidités bancaires et la lenteur imprimée aux réformes par le gouvernement. En présentant le rapport annuel au Souverain, le gouverneur de Bank Al Maghrib a, d'emblée, souligné que l'exercice 2004 s'est caractérisé par le constat indiquant que " globalement, les performances économiques et financières réalisées sont positives et consolident les fondements de la stabilité macroéconomique du Royaume". Mais, connu pour son franc-parler, Abdellatif Jouahri n'a pas manqué d'épingler certaines " rigidités structurelles " qui ralentissent la performance du comportement des facteurs et agents économiques nationaux. En effet, le gouverneur de BAM relève que " ces performances sont loin d'être satisfaisantes eu égard aux enjeux et défis internes et externes auxquels le Maroc sera confronté à moyen terme ". Le Gouvernement doit redoubler d'efforts, Abdellatif Jouahri a mis le doigt sur le constat que la croissance demeure insuffisante pour combler les attentes en matière de lutte contre le chômage et la pauvreté. Il a appelé les secteurs public et privé à " redoubler d'efforts afin d'attirer plus d'investissements. L'accélération de la croissance nécessite, en effet, la création d'un environnement favorable à l'investissement, tant national qu'étranger ". L'ex-ministre des Finances a adressé un message fort à l'appareil exécutif en exhortant le gouvernement " à mettre les bouchées doubles en matière de réformes " préconisant " une plus grande célérité dans la réalisation de ces dernières tout en veillant à leur cohérence d'ensemble et à leur mise en œuvre ordonnée ". Ce sont les conditions posées par les recommandations du rapport de Bank Al Maghrib pour que " la compétitivité de l'économie puisse être améliorée, la relance des exportations favorisée et que le Maroc puisse se transformer en plate-forme attractive pour les investissements et tirer ainsi parti de son intégration dans l'économie mondiale ". Le rapport préconise également aux opérateurs privés de " rattraper le retard pris dans la mise à niveau pour pouvoir faire face aux dangers de la mondialisation ". La réallocation des ressources vers les branches qui recèlent un potentiel de développement et offrent des avantages comparatifs fait également partie des recommandations du rapport. Les indicateurs macroéconomiques sanctionnant l'année 2004 révèlent un taux de croissance de 4,2% du PIB et une inflation contenue à un taux de 1,5%. Le taux de chômage a baissé pour s'établir à 10,8% de la population active. Quant au déficit budgétaire, il s'est aggravé pour atteindre 3,2% du PIB. " La hausse enregistrée à ce niveau est davantage liée à l'accroissement des charges de fonctionnement et de compensation et, dans une moindre mesure, de celles de l'équipement, le service de la dette étant resté pratiquement inchangé ". Autre recommandation de Bank Al Maghrib: améliorer la concurrence et la gouvernance. Au plan monétaire, le dirham, dont les rumeurs circulant sur une éventuelle dévaluation n'ont pas été confirmées jusqu'ici, a enregistré une dépréciation de 1,9% de son taux de change par rapport à l'euro et s'est apprécié de 8% face au dollar.