Sahara : déjà plus de 7 000 séquestrés de Tindouf ont rejoint le Maroc Avec le ralliement de Hammati Rabbani, autre personnalité de premier plan de la direction du Polisario, qui fut, entre autres, un très respecté ministre de la Justice et des affaires religieuses de la RASD, l'hémorragie reprend de plus belle dans les rangs du mouvement séparatiste. Les statistiques les plus fiables attestent que plus de 7000 citoyens sahraouis sont rentrés au Maroc des camps de Tindouf tout au long des deux dernières décennies. Beaucoup de citoyens sahraouis, ralliés ou vivant depuis toujours dans nos provinces sahariennes, voient en ces dizaines de hauts et moyens cadres ralliés, des conseillers et des négociateurs potentiels et hautement redoutables, le jour venu, avec la direction pro - algérienne du Polisario. Pour peu qu'on leur donne l'occasion de se prendre enfin en charge. Quelques centaines de hauts et moyens cadres fondateurs du Polisario , de hauts dignitaires et Chioukhs des tribus sahraouies, toutes sensibilités confondues, se trouvent au Maroc, depuis l'aube des années 80 . Au lendemain de l'appel Royal lancé, dès cette époque, par Feu Hassan II "La patrie est clémente et miséricordieuse", l'hémorragie avait commencé même si l'Algérie et sa progéniture ont toujours trouvé les mots et opéré les manœuvres nécessaires pour occulter la question . En deux décennies, ils sont aujourd'hui plus de 7000 Sahraouis qui ont osé prendre le risque de fuir les camps de séquestration placés sous haute surveillance des forces mercenaires encadrés par l'armée algérienne. Dans leur majorité écrasante, ils ont abandonné famille et enfants, défiant toutes les formes de menaces et d'intimidations pour réussir leur traversée du désert et rejoindre par de multiples moyens la mère patrie. Certains via le territoire mauritanien , d'autres en transitant par les îles Canaries , d'autres encore en abandonnant leur mission dont ils étaient chargés dans plus d'une capitale étrangère. Au point de faire dire à un ex- opposant de la gauche marocaine de la trempe d'Abdellatif Laâbi , membre fondateur du mouvement Ila - Al Amam ( et par ricochet ex-sympathisant de la thèse séparatiste aux cotés d'un certain Abraham Serfati ) " qu' " il n' y a pas un seul mouvement de libération national dans ce monde qui ait vu la moitié de sa direction historique rejoindre l'ennemi " *. Au moins une trentaine de ces personnalités historiques du Polisario ralliées ont occupé des postes clefs au sein de la direction du mouvement séparatiste et de la république chimérique depuis leur proclamation aux tout débuts des années 70. Ils ont ainsi assumé des responsabilités stratégiques qui vont de la Sécurité militaire aux Affaires étrangères , du mouvement des femmes sahraouies au ministère de la Justice et des affaires religieuses en passant, bien évidemment, par la direction des opérations militaires les plus significatives, des batailles les plus meurtrières, sans compter l'action de nombre d'entre eux dans les opérations de lobbying diplomatique en assurant la représentation des structures du Polisario et de sa RASD dans différentes capitales mondiales. Même des Chioukhs que le Polisario avait initialement désignés pour le représenter dans les longues et laborieuses opérations d'identification menées sous l'égide des Nations Unies en vue de déterminer le corps électoral habilité à participer au fameux référendum d'autodétermination des populations du Sahara tout au long des années 80. Même ceux qui avaient reçu comme consignes de nier totalement toute appartenance sahraouie à leurs parents de l'intérieur ont fini par rallier la mère patrie. Qu'est – il advenu finalement de tous ces cadres du Polisario depuis leur ralliement ?. Certains sont certes devenus Walis , d'autres sont députés, d'autres encore ont été ministres, mais pour la plupart , force est de reconnaître qu'ils sont réduits au silence sinon à l'impuissance. Pourtant beaucoup de citoyens sahraouis, ralliés ou de l'intérieur, nombre de citoyens marocains, de toutes les tendances politiques et sensibilités, voient en ces dizaines de hauts et moyens cadres ralliés, des négociateurs potentiels et hautement redoutables, le jour venu, avec la direction pro - algérienne actuelle du Polisario. Pour peu qu'on leur donne l'occasion de se prendre enfin en charge. Le ton fort adopté par les derniers des ralliés, l'ancien ministre de la Justice et des affaires religieuses, Hammati Rabbani, constituerait-il déjà le prélude à une nouvelle orientation politique marocaine allant dans ce sens ?. Au moment où le gouvernement et les classe politique appellent à la mobilisation du front intérieur pour déjouer les menaces qui guettent l'intégrité territoriale du Royaume , donner l'occasion aux ralliés de se placer en premier ligne , devrait être la plus grande des priorités . * Réponse d'Abbellatif Laâbi à la lettre de Mohamed Abdelaziz publiée par notre confrère " Tel Quel "