Ce football national que l'on veut promouvoir et préparer à un destin professionnel a été sérieusement ébranlé par un seul forfait d'un club de l'élite du Groupement et, du coup, cette instance s'est retrouvée au banc des accusés pour n'avoir pas su prévoir et, bien sûr éviter, cette déflagration. Il est vrai qu'un forfait intervenant dans le dernier tiers du Championnat, c'est-à-dire au moment de l'entame de l'ultime sprint pour le titre ou la lutte pour le maintien, assombrit toute une saison en brandissant le spectre du forfait général synonyme de total chamboulement de toutes les données et c'est ce qu'ont enfin compris les dirigeants du Groupement qui ont promis aide et assistance au Raja de Beni-Mellal coupable de la trahison citée plut haut. En fait, ce forfait était comme l'arbre qui cachait la forêt de la misère et de la désolation du football national incapable de se doter des moyens les plus élémentaires pour permettre aux clubs d'honorer convenablement leur saison et préserver à la compétition un semblant de régularité. Le Groupement, trop laxiste, a permis trop de situations aussi graves que désarmantes quant à la gestion des clubs et on ne compte plus les irrégularités flagrantes ternissant à longueur de saison le championnat. Se voilant la face, lesdits responsables de ce GNF ont consciemment ou inconsciemment encouragé les dirigeants de quelques clubs en difficultés financières ou infrastructurelles constantes et permanentes de recourir à tous les subterfuges pour honorer, si l'on peut dire, leur engagement en Championnat. Pourtant il y avait triche à chaque fois qu'un club concerné par une grève de ses joueurs titulaires disputait la rencontre du dimanche avec une formation constituée de réservistes sinon carrément de juniors. De même qu'autoriser un club dont le stade est en rénovation à recevoir durant toute la saison à l'extérieur nuit considérablement à l'égalité des chances des équipes. À force donc de se nourrir d'entorses aux règlements et de transgressions à l'éthique sportive, ce football national a récolté les fruits amers de sa permissivité et le prix à payer est désormais très cher car c'est la remise en cause totale de ses fondements tant il s'est avéré que ses fondations sont fragiles. Le professionnalisme dont on a beaucoup parlé cette saison paraît comme un leurre tout comme l'aspiration à l'organisation de la Coupe du monde en 2010 est illusoire. Commençons d'abord par faire le ménage et balayons devant les portes de nos clubs et de nos respectables instances de fortune (ou d'infortune) avant de projeter des rêves mirobolants.