"De la jalousie et beaucoup de nostalgie", voilà ce qui a poussé les anciens élèves du lycée casablancais Moulay Idriss 1er à s'organiser en association pour tirer leur lycée du délabrement qui l'a fait sombrer. Créée il y a presque une année en juin 2004, l'Association des anciens élèves du lycée Moulay Idriss 1er de Casablanca (ALMC) s'est fixée pour objectifs de "maintenir et resserrer les liens d'amitié entre ses anciens élèves, mais surtout d'entreprendre toute action pouvant améliorer les conditions d'études et de travail au sein de l'établissement". Le premier pas a été fait dans ce sens avec une première action menée l'été dernier qui a consisté à repeindre le lycée en entier et entamer une partie des aménagements notamment à l'intérieur des salles de cours. Ils sont aujourd'hui au nombre d'une trentaine à avoir effectivement rejoint l'association et la "chasse aux anciens" continue. A l'origine un père qui, conduisant un matin son fils à l'école, souhaite lui montrer le lycée de son père. Le lycée Moulay Idriss 1er à la mine grise était dans un état de délabrement frappant. "Cet ancien du lycée avait simplement honte devant son fils. Son premier réflexe était de contacter certains anciens du lycée avec qui il avait gardé le contact pour leur proposer de faire un geste pour le sauver du délabrement", raconte ce membre de l'association. "Notre lycée a formé des personnes actives à plusieurs niveaux sur la scène nationale. Plusieurs anciens du lycée occupent aujourd'hui des postes importants. C'est vous dire la qualité de la formation que nous avons reçue ici", se plait à préciser cet ancien du lycée Moulay Idriss 1er, membre et président honoraire de l'ALMC. Nostalgique, il précise que "vers la fin des années 70 et le début des années 80, le lycée Moulay Idriss 1er était un lycée exemplaire à tous les niveaux. C'est un lycée qui est précurseur dans plusieurs domaines. Aujourd'hui, il sombre dans un état incroyable de délabrement. Les élèves se mettaient trois à trois sur les bancs. L'hiver ,l'eau des pluies stagne dans la cour et filtre même à l'intérieur des classes du rez de chaussée… ". Loin de s'arrêter aux paroles, les anciens élèves sont passés à l'action pour faire revenir leur lycée à ses années de gloire. L'association qui œuvre sous le thème "le lycée nous appartient, appartient à ceux qui nous ont précédé et à ceux qui nous suivront" a opté pour un fonctionnement original et plein de sens. Les membres de l'association procèdent donc par parrainage. "Chaque classe du lycée portera le nom du membre de l'association qui va la parrainer en prenant en charge financièrement le coût de son aménagement complet et son équipement", explique le président de l'association qui précise que le coût de la rénovation d'une classe ne dépasse pas 8000 dirhams en moyenne. "Trois fois rien pour faire revivre le lycée", lance-t-il. D'autres lycées casablancais et autres dans tout le Maroc sont, tout autant délaissés que le lycée Moulay Idriss 1er et plus encore attendent certainement de pareilles initiatives de leurs anciens élèves…