L'Ambassadeur de La Jordanie Nabil El-Sharif L'ambassadeur du Royaume Hachimite à Rabat, nous a livré cette interview dans sa première sortie médiatique. La Gazette du Maroc : après l'accession du Roi Abdellah II au trône Hachimite de Jordanie, quels sont les changements que votre pays a connus ? Nabil El-Sharif : Effectivement, La Jordanie est un Etat d'institutions, c'est vrai que certains se sont posés beaucoup de questions sur l'avenir du Royaume après le décès du Feu le Roi Hussein. Mais on a toujours répliqué que les institutions de l'Etat fonctionnent comme auparavant d'autant plus que Sa Majesté le Roi Abdellah II est un grand dirigeant qui possède une grande expérience politique. Aujourd'hui, la Jordanie marche avec un rythme rapide et rassurant. Il se traduit par de grands changements dont notamment celui du renforcement des intérêts des citoyens. Personne ne peut dire que la Jordanie est retournée à la case départ, bien au contraire notre pays a accéléré le processus de développement. Dans le domaine économique, la Jordanie a réalisé un taux de croissance supérieur aux années précédentes, en même temps la Royaume a réussi un saut quantitatif dans tous les secteurs. Ce qui traduit la volonté de Sa Majesté de rendre la Jordanie un Etat moderne dans tous les sens et de lui donner une nouvelle image qui sied à son rôle stratégique dans la région.. LGM : quelle est la situation actuelle des relations maroco-jordaniennes ? N.E.S : à vrai dire, nos relations bilatérales avec le Maroc ont commencé depuis l'indépendance des deux pays. Ce sont des relations historiques qui ont été développés et fondées à l'époque de feues leurs majestés Le Roi Hussein et Le Roi Hassan II. Quand Sa Majesté le Roi Abdellah II a accédé au trône à la même période que son frère Mohammed VI, les relations et la coopération bilatérale ont été renforcées dans tous les secteurs. L'amitié et la considération personnelles ont consolidé davantage ces relations. Il s'en est suivi un accroissement des échanges et la convergence des positions à l'égard des grands événements au niveau régional, arabe et international. Je crois que nous sommes obligés de faire beaucoup d'efforts pour arriver au niveau des ambitions des deux dirigeants dans le deux pays frères. Je peux vous dire que la haute commission mixte maroco – jordanienne qui s'est réunie récemment donnera un nouvel élan aux relations bilatérales. Une rencontre qui a été ponctuée par la signature des 15 accords et protocoles de coopération bilatérale dans le domaine de l'énergie, l'agriculture, l'industrie et le commerce. Ceci booste effectivement le niveau de développement des échanges. Et pour ce faire la Jordanie a pris l'initiative d'annuler le visa pour les citoyens marocains qui veulent visiter le pays. Une décision qui encouragera le flux des hommes d'affaires, la promotion du secteur privé, et l'encouragement des échanges culturels entre les deux pays. Je pense qu'après un mois l'accord de libre échange entre les pays arabes et les pays méditerranéens sera adopté par le Parlement marocain. Chacun de nos pays a une expérience remarquable dans ce genre de partenariat. Nous avons, pour notre part, une meilleure connaissance du marché américain, comme vous avez une longue expérience dans le marché européen. Ce qui nous incite à renforcer les relations économiques entre les deux pays afin d'en tirer le maximum de profit LGM : Existe-t-il une stratégie pour monter des projets communs entre les secteurs privés marocain et jordanien ? N.E.S : Le plus important est que les gouvernements doivent faciliter les contacts et les procédures. Néanmoins, le secteur privé reste le véritable initiateur de contact. C'est un sujet qui a été d'ailleures abordé lors des réunions de la haute commission, ce qui a encouragé une délégation d'hommes d'affaires marocains à programmer une visite à Amman avant la fin de cette année. Sincèrement la conjoncture économique locale, régionale et internationale impose aux deux parties un nouveau concept de coopération qui donne la priorité au secteur privé. Aujourd'hui, l'intérêt commun des deux royaumes est de contnuer dans cette approche. D'autant plus que la plupart des investissements jordaniens au Maroc ont réalisés de grand succès. Il y a environ 50 hommes d'affaires jordaniens au Maroc.