Trois garçons sous les vents étésiens. Trois peintres bourrés de talent qui sont la relève assurée des Arts plastiques au Maroc. Ils se nomment Anzaoui, Ben Azzouz et Yebari. Ils exposent à la Galerie Delacroix, à Tanger. A Assilah, il y a une tradition qui voudrait que les Arts plastiques fassent partie de la vie de tous les jours. Au moins depuis que le festival d'Assilah existe, il y a de cela presque trois générations. Sur les murs, dans les ruelles passées à la chaux blanche, dans les intimités des demeures, la peinture et ce qui en découle, sculpture, photographie…sont des activités entrées dans les moeurs des Zwalech. Depuis presque trente ans, les jeunes de la ville océane ont vu défiler des artistes des quatre coins du monde. Cela crée un mode de vie et de pensée. Rien de plus normal que trois enfants de la ville soient aujourd'hui les porte-étendards d'une nouvelle expression picturale au Maroc. Nourris de la variété de ce qu'ils ont vu, goûté, ingurgité comme sensibilité d'ici et d'ailleurs, ils ont, chacun selon ses affinités, creusé plus loin les sillons de leur art. Et quand on allie capacités d'introspection, acuité du regard, volonté de se faire un réceptacle pour ce qui nous entoure, avec en prime une réelle fibre artistique, une sensibilité certaine et beaucoup de talent, nous sommes forcément devant trois grands peintres en devenir. Mohamed Anzaoui, Souhail Ben Azzouz et Mouad Yebari forment un trio atypique qui arpente chaque jour le dallage de l'atelier d'Assilah à quelques encablures du port, sur la promenade de la ville, dite El Paseo. Trois sensibilités différentes, chacune alimentée par son propre vécu qui s'associent dans un concert à six mains pour coucher sur la toile, des rêves, de l'amour, des attentes, des conversations intimes comme autant de variations sur le thème de la vie. Avec beaucoup de simplicité, une grande exigence à l'égard de soi et de son art et une rigueur certaine. Et quand on marie tous ces ingrédients à l'humour (il faut connaître les trois larrons, ils sont des robinets à blagues qui partent en vrille pour un rien), on a au final beaucoup de créativité, moins de prétention et surtout une humilité qui force le respect. Anzaoui, Ben Azzouz, Yebari, trois noms à retenir pour demain. Ce sont là des valeurs sûres. Peintres d'Assilah : Anzaoui, Ben Azzouz, Yebari Du 16 avril au 15 mai 2005. À la Galerie Delacroix, Tanger. 86, rue de la liberté.