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La gauche marocaine : quel avenir ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 28 - 02 - 2005


Débat
Faire une radioscopie de la gauche revient, immanquablement à revisiter son histoire, et surtout penser à son avenir. Survivra-t-elle à l'alternance consensuelle ? Voilà la question.
La gauche a eu un passé, aura-t-elle un avenir ? Suscitée par l'association Alternatives, la rencontre à laquelle ont participé plusieurs responsables de la gauche devait présenter les tenants et aboutissants d'une réflexion qui donne l'impression d'être en panne. Or, c'est le moment où le pays a davantage besoin d'une “alternative réaliste et crédible”, que les contre-offensives passéistes se font de plus en plus entendre. Devant l'ussure, supposée ou réelle, de ses idées et de ses choix opérationnels, comment la gauche marocaine saura-t-elle survivre à une alternance consensuelle qui, au demeurant, doit être mise à l'actif d'une certaine gauche, la plus représentative certes, du Maroc nouveau ?
Constat sans complaisance
Durant les années 60, 70 et 80 la gauche avait pignon sur rue au Maroc. Opposant une certaine vision, aussi patriotique que progressiste, elle incarnait, de l'avis de tous les observateurs, "l'autre stratégie possible et surtout nécessaire de créer l'avenir". Sans revenir sur toutes les péripéties qui ont engendré l'emblématique gauche marocaine, on retiendra surtout que : primo, l'histoire de la lutte politique, institutionnelle ou aventuriste se confond avec celle de la gauche. Secundo, un long et laborieux processus a amené la gauche, dans sa composante globalement social-démocrate aux commandes. La gauche a-t-elle su, contre vents et marées, marquer de son empreinte l'évolution du pays? Comme réponse, Driss Ben Ali, le président d'Alternatives retient que le sentiment qui règne actuellement est que "la gauche s'est dissoute et ses idéaux enterrés". Il y aura toujours, bien indemnes des, "âmes charitables" qui espèrent le contraire. Néanmoins, étant dans un pays en pleine mutation, qui devra impacter positivement sur la manière de voir de la gauche, on fait face, au contraire à "un certain bricolage idéologique" qui n'est, pour des raisons d'histoire et de perspectives, plus de mise. Plus : "l'usure sans précédent des idéologies, des significations et des certitudes d'autan l'amène à se remettre en question". Le constat tombe comme un couperet : la crise de la gauche est davantage constitutive donc structurelle qu'adaptative. Ce qui incite les plus pessimistes à affirmer que "faute de donner encore un sens à l'idées de changement, la référence à l'idéologie de gauche s'est dégradée." Dans ce même ordre d'idée, les gens de la gauche ne savent plus à quel saint, "réel" ou "inventé" se vouer. Au mieux, le recul politique, sur les exigences d'une politique solidaire et moderniste, est souvent présenté pour "un changement". Au pire : l'action des progressistes et autres socialistes perd toute signification.
Est-ce à dire que c'est un destin que seule l'histoire résoudra l'équation ? Toute société, selon la pensée de gauche, ne se pose que les questions auxquelles elle affine la réponse. Ainsi la gauche a toujours un avenir, selon alternatives. Encore faut-il qu'elle soit capable de se démarquer par des idées originales, des positions claires et "un projet de société qui puisse réanimer l'espoir et redonner goût à la politique".
La réalité, certes complexe, du pays n'est pas pour faciliter une telle réhabilitation : d'une part, les adeptes du discours populiste et islamiste gagnent du terrain, et sont donc en train d'évincer la gauche de ses fiefs " sociologiques "et d'autre part, " les technocrates sont les héros du moment". Entre embourgeoisement et carriérisme, la gauche perd et son âme et son "peuple".
Irrémédiablement ? Partant de l'idée qu'il n'y a de pessimisme que relatif, la gauche actuellement a deux atouts majeurs : le système politique est susceptible de "faire le virage vers la gauche". L'essentiel, surtout : la nature du régime n'étant plus sujette aux clivages, le moment de confiance mutuelle est plutôt propice à une vision réaliste, mariant sens critique et engagement durable.
"Ni populisme primaire, ni néo-nihilisme", rétorque Ismaïl Alaoui, le S. G du PPS. La gauche à bel et bien un bel avenir. D'abord, car il est "absolument" consubstantiel a ses idées : liberté, égalité et promotion de l'être humain.
Les voies du réel
Pour I. Alaoui, l'humanité "nous enseigne que ces idéaux sont dans une réalisation permanente". Même s'il y aura toujours “une gauche plus à gauche que la gauche”. Apparemment très soucieux de tomber dans un déterminisme, de mauvais aloi, le seul chef de parti de gauche qui a fait le déplacement au lieu de la rencontre n'a pas manqué de critiquer un certain "utopisme" qui fait peu de cas de la réalité. Une pratique "idéelle" qui fait le miel de ceux " qui refusent de militer et de mettre la main dans la pâte ". D'où le nécessaire exercice, intellectuel certes mais pratique surtout, de “prendre acte de la complexité de la réalité”.
Autre mise au point : pour Ismaïl Alaoui, force est de "relativiser" la diabolisation de la gauche qui fait actuellement recette : "La gauche ne s'est pas dissoute ". Elle aura même "imposé sa vision dans la gestion des affaires". D'un état " tribunicien ", les partis de la gauche sont passés à la gestion. Donc, au changement. La gauche résume I. Alaoui "aura l'avenir que nous voudrions qu'elle ait". Volontarisme ou engagement ? Pour l'heure, "les clivages classiques sont tous brisés" selon Nizar Barakat, de l'Istiqlal. De la notion de la propriété à la mondialisation, un certain " brouillage idéologique " obnubile les visions, et donc, influence " la dimension des différences ".
" Le Maroc pour N. Barakat a beaucoup changé ", et
" l'ancrage du pays dans la transition démocratique" est plus qu'une réalité "quantifiable", mais un choix de non retour. Avec évidemment son lot de défis : chômage, panne de la mise à niveau, vieillissement etc. D'où la nécessité de réussir la transition afin de réhabiliter la politique. Faute de quoi, toute crise de confiance des citoyens dans les institutions entraînera inéluctablement une dépolitisation de la société et prêtera le flanc "à la démagogie et au populisme". Le pacte de Monchoa, contracté en 1978, entre la monarchie espagnole et tous les composantes politiques est à méditer. A plus d'un titre : l'objectif démocratique ne pouvant à lui seul être un projet de société, force est de prêter plus d'attention au social et à l'économique. La force, politique et sociologique à même de mener ce combat, ne "peut être que la koutla. A deux conditions d'ailleurs : rompre avec la politique du consensus mou" et "ormer un pôle social-démocrate" qui transcende les clivages idéologiques classiques.
Radioscopie
Une réflexion sur la gauche au Maroc, cependant, peut-elle faire l'économie de tout le débat qui a, à un certain moment de son évolution, traversé la gauche dans le monde ? "Quand bien même la gauche dans notre pays vit au rythme de questionnement cruel, note Abderrahmane Lamrani, de l'USFP, le débat n'apporte rien de nouveau à celui déjà vécu par la gauche de par le monde". En premier lieu "la gauche a fait de l'idéologie structurée autour de l'acteur politique, l'histoire etc.. son socle identitaire".
Une fois l'évolution ayant secoué "l'ingénierie intellectuelle socialiste", des questions lancinantes se sont posées. Ensuite, la gauche est devenue actuellement "synonyme des droits économiques et sociaux". La gauche, ayant perdu son identification positive avec l'idée du progrès, doit repenser sa relation avec le temps et sortir d'une auto-satisfaction qui accule les réflexions sur le monde aux calendes grecques.
L'avenir de la gauche reste, somme toute, celui du devenir du "noyau dur" de certaines valeurs humanistes et solidaires. "Elle en est la garante car" c'est elle seule qu'anime une passion pour l'égalité.
Membre du comité administratif de l'USFP et chronique, Lamrani a, dans la foulée, critiqué cette propension à la Rousseau qui fait de la réforme constitutionnelle la clé de voûte de toutes les solutions, "la gauche constitutionnaliste", exagère, et perd en vue" le dosage "intelligent entre" revendications politiques et réformes sociales".
Najib Akesbi, le trublion membre de Fidélité à la démocratie n'y est pas allé de main mortes. Tirant à boulets rouges sur "l'autre gauche" en allusion à la "gauche gestionnaire" il a appelé à plus d'honnêteté et "ne pas constater la situation lamentable de la gauche". Car "elle a accouché faux", et " l'alternance -s'insurge Akesbi- a tué notre altenative ". Notre ? Celle de la gauche radicale. Car " c'était au moment où la gauche a rencontré l'histoire et est passée à côté ".
Entre un pessimisme aux allures intellectualistes que véridiques et une réelle politique, aussi réelle qu'hypothétique, la gauche doit savoir penser
"pluriellement". L'avenir est toujours à gauche. Quand cette dernière , " n'a pas les pieds solidement implantés, mais pas dans le vide ". Dixit churchil


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