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"Le Maroc est une porte d'entrée pour l'Afrique du Nord dont le Mexique pourrait profiter"
Publié dans La Gazette du Maroc le 07 - 02 - 2005

Interview exclusive du Président Vicente Fox Quesada
À l'occasion de la visite officielle du Président des Etats-Unis du Mexique, Vicente Fox Quesada, au Maroc, La Gazette du Maroc s'est entretenue en exclusivité avec le président mexicain pour revenir sur les relations bilatérales entre les deux pays, la dernière visite de Sa Majesté Mohammed VI au Mexique et l'avenir de la coopération entre les deux nations.
La Gazette du Maroc : les Etats-Unis du Mexique sont le premier partenaire économique du Maroc en Amérique latine. Le Roi Mohammed VI a effectué une visite officielle au Mexique en novembre 2004 qui a relancé la coopération bilatérale entre les deux pays, quelles sont les autres composantes de ce rapprochement accéléré?
Le Président Vicente Fox : Sa Majesté et moi-même avons établi de très bons rapports et nous avons eu un dialogue très fructueux lors de ses visites au Mexique. Aussi faut-il ajouter que ce qui est le plus important, c'est qu'à l'origine de ce rapprochement rapide et durable, il y a le grand potentiel de nos deux pays sur le plan économique. Le Mexique est le troisième importateur du phosphate marocain. D'un autre côté, nous avons trouvé beaucoup de domaines dans lesquels nos deux pays vont échanger leurs expériences. Dans ce sens, je me réfère à trois secteurs bien précis :
- Le phénomène de l'immigration pour lequel autant le Mexique que le Maroc, pour des raisons d'abord géographiques, sont au centre des pôles d'attraction migrateurs.
- La coopération dans le domaine de l'eau. Ce qui n'est pas seulement primordial pour les agendas internes de nos deux nations, mais aussi dans l'agenda mondial global.
- Nos expériences mutuelles dans le domaine du commerce international sachant que le Maroc est un “spécialiste” dans les échanges commerciaux avec l'Europe et le Mexique dans le commerce avec l'Amérique du Nord.
Vous êtes entré dans l'histoire du Mexique pour avoir conduit la première alternance politique dans votre pays depuis 75 ans lors des élections de 2000. Vous avez aussi manifesté à maintes reprises votre admiration pour le modèle marocain dans la transition démocratique pour l'édification d'une société moderne et solidaire. Quelle lecture, faites-vous de cette même dynamique dans les deux pays?
Je crois que Sa Majesté Mohammed VI tout comme moi-même, avons senti la nécessité d'initier des réformes sociales de très grande importance. Et chacun de nos pays a entrepris des réformes dans des domaines spécifiques. Dans le cas du Mexique, par exemple, nous avons lancé une loi dite de la transparence, qui oblige le gouvernement à faire connaître ses actions à la société. De cette façon, nous avons favorisé l'égalité de tous, les droits humains et mis en place des mécanismes de grande envergure pour combattre la pauvreté. En ce qui concerne votre pays, Sa Majesté a initié le même type de réformes sociales qui sont très importantes pour nos pays, dans leur exercice politique de tous les jours et dans la relation du peuple avec l'Etat.
Vous avez parlé d'une exploitation optimale des potentialités d'échanges économiques et commerciaux entre nos deux pays. Dans ce cadre, qu'apporte votre visite au Maroc et quels sont les résultats attendus après le travail réalisé par la Comission mixte.
Bien. Les deux gouvernements ont travaillé à faciliter un rapprochement entre nos deux sociétés en impliquant des hommes d'affaires et des étudiants dans ce processus. Dans ce sens, à l'occasion de la visite de Sa Majesté au Mexique, nous avons établi un mécanisme de consultations en matière d'intérêts mutuels, un accord dans le domaine de la santé animale et un autre accord de coopération entre la Confédération générale des entreprises du Maroc et le Conseil mexicain du commerce extérieur.
Lors de ma visite, nous allons dynamiser nos échanges sur le plan juridique bilatéral. Il s'agit là de la signature d'un Mémorandum de coopération en matière d'immigration. Un domaine dans lequel nous avons mis en place plusieurs bases qui permettront d'échanger nos deux expériences sans oublier d'établir un dialogue au sujet de ce phénomène avec d'autres nations, émétrices et réceptrices de flux migratoires. Ce qui nous donne une meilleure objectivité dans le traitement de ce type de sujets.
Aussi, est-il question d'un autre accord dans le domaine de la Coopération au sujet des ressources hydrauliques. Un accord dédié à la collaboration dans le domaine de la lutte contre la sécheresse, un sujet qui préoccupe nos deux pays.
Un troisième accord portera sur la Coopération académique et diplomatique qui renforcera le dialogue entre les institutions qui formeront les personnes chargées de diriger nos politiques étrangères respectives. Nous sommes au stade de la sélection de vingt étudiants pour achever leurs études supérieures au Mexique et qui seront pris en charge par notre gouvernement comme une démonstration de cet intérêt de rapprochement entre nos deux sociétés.
Lors des dernières visites diplomatiques entre le Maroc et le Mexique, les discussions ont porté de part et d'autre, sur le développement d'une série de rapports précis tant sur les plans économqiue que commercial. Quelles sont aujourd'hui les nouvelles opportunités pour le développement d'une coopération économique bilatérale quasi-inexistante?
Notre intention est que les entreprises de nos deux pays se connaissent mieux pour mettre en place des échanges d'expériences. Comme je l'ai déjà signalé, le Maroc connaît très bien le marché européen et le Mexique celui de l'Amérique du Nord. Dans ce sens, nous sommes en train de mettre en place l'ouverture d'une collaboration dans ce domaine peu exploré par nos deux nations. Mais nous avons aussi des éléments historiques qui nous unissent, une relation politique marquée par une grande entente, ce qui nous offre des conditions optimales pour développer des échanges économiques importants.
Aussi, faut-il ajouter que le Maroc constitue pour nous un bon pont entre le Maghreb et l'Afrique Subsaharienne et nous regardons tous le Mexique comme un pont d'entrée à l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et l'Amérique latine pour les hommes d'affaires marocains.
Quels sont les projets communs susceptibles d'intéresser des entreprises mexicaines et marocaines? Et comment voyez-vous l'implantation d'autres entreprises mexicaines dans le projet Tanger-Méditerranée?
J'espère que prochainement des entreprises mexicaines vont détecter ces projets susceptibles d'être menés à bien. Le Maroc est à seulement 14 kilomètres de l'Europe, et de notre côté, nous avons des accords commerciaux avec le marché européen. Le Maroc aussi. De nombreux chefs d'entreprises voient dans la proximité avec l'Europe une possibilité d'ouvrir des marchés, de faire des investissements et de localiser des acheteurs potentiels de produits vers les marchés des pays arabes qui peuvent avoir de l'intérêt pour ce qui se fait au Mexique. C'est dans ce but que je tiendrai des réunions avec des hommes d'affaires, des chefs d'entreprise et les ambassadeurs des pays arabes accrédités au Maroc. Ils peuvent faire connaître cette possibilité que le Maroc est une porte d'entrée pour l'Afrique du Nord dont le Mexique pourrait profiter.
En ce qui concerne le Sahara, comment pouvez-vous clarifier la position officielle et définitive du Mexique par rapport à cette question sachant que votre pays n'a pas encore retiré sa reconnaissance du Polisario contrairement à d'autres pays latino-américains. Sans oublier que votre pays a toujours privilégié aussi une solution négociée, politique et définitive.
Nous savons très bien que la question du Sahara Occidental n'empêche pas de développer un agenda bilatéral avec le Maroc. Et nous sommes en train de travailler avec beaucoup d'optimisme lors de cette visite à tous les niveaux de notre relation avec votre pays.
Nous avons de bonnes relations avec les parties concernées par la question du Sahara Occidental et nous favorisons, comme toujours, une solution satisfaisante à toutes les parties, avec la participation des Nations Unies. Nous avons adopté une neutralité positive à l'égard de cette question, et nous appuyons avec conviction les actions mises en place pour cette solution pacifique, avec l'accord de toutes les parties concernées sous l'égide de l'ONU. Le Mexique suivra avec beaucoup d'attention ce sujet. Mais, en ce qui concerne la reconnaissance à laquelle vous faites allusion, ceci relève des principes de notre politique extérieure. Et c'est pour cela que nous maintenons la position actuelle.


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