“Ousra Magazine” se dit “familial”, cible femme, homme et enfant, mais refuse de se laisser enfermer dans ce cercle. L'idée, comme l'explique la directrice de publication du magazine et sa rédactrice en chef, Nesma Didi, est simple : “C'est la femme qui achète Ousra qui est ensuite lu par toute la famille ... Nous avons donc une forme féminine glamour qui attire la femme mais avec un fond mixte qui sera lu par toute la famille” ... Paru en mars 2001, Ousra se veut dès son lancement un magazine d'évasion. “On ne nous achète pas pour lire les misères du Maroc. De temps en temps, il nous arrive d'évoquer quelques petits problèmes de société, mais jamais de femmes battues, jamais de viol... Nous ne traitons pas de sujets à problèmes, on nous achète pour se distraire”. Pas de “misère” donc. Pas de féminisme non plus : “Nous avons même choisi de ne pas traiter de la réforme de la Moudawana... Nous ne faisons pas du féminisme à Ousra. Il y a d'autres publications qui s'en occupent”. Les lignes rouges, Ousra n'hésite pas à les franchir. Avec une ligne éditoriale pour le moins audacieuse, le magazine ose des sujets sensibles au risque de perdre des lecteurs : “Quand nous traitons un sujet qui pourrait choquer, on l'annonce en couverture, à ce moment-là on choisit de nous acheter ou pas” explique Nesma Didi. D'ailleurs, ce n'est pas que le lecteur risque de “fuir”, Ousra a déjà été boycotté pendant deux ans et demi par quelques annonceurs pour avoir décidé de présenter, au moins deux fois par an, une série lingerie.