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Des répercussions différenciées sur les économies maghrébines
Publié dans La Gazette du Maroc le 04 - 10 - 2004


Hausse des prix du pétrole
En dépit du " scénario rose " soumis par le Fonds monétaire international, l'organisation de coopération et de développement économique et les banques centrales européennes, le prix du baril de pétrole
a atteint le seuil des 50 dollars. Une telle flambée préoccupe et met sous pression
les pays maghrébins aussi bien importateurs qu'exportateurs chacun selon ses situations économiques et sociales.
A la fin du mois d'août dernier, le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chekib Khalil, a affirmé, lors d'un point de presse tenu avec des journalistes économiques dans la capitale française, que " les prix du pétrole demeureront élevés jusqu'au début de l'année 2005 ".
Le maintien de ces prix à des niveaux élevés que nous avons observés jusqu'au début de
ce mois est venu confirmer
la justesse des prévisions
du ministre algérien. Par ailleurs,
les estimations émanant dernièrement des banques d'affaires occidentales telle que Stanley&Morgan, renforcent le sentiment que le prix du baril pourrait atteindre les 60 dollars avant la fin de l'année même si les pays producteurs recourent à injecter des quantités supplémentaires sur les marchés pétroliers dépassant au passage leur quota respectif objet d'accord de l'OPEP.
Bref, il semble que l'organisation mondiale de l'énergie et la plupart des experts se sont trompés quant à la croissance de la demande de pétrole.
Si les retombées négatives sur les pays européens sont moindres en comparaison avec les autres pays occidentaux en raison de la faiblesse du dollar face à l'euro, cette situation ne s'applique pas aux pays maghrébins et plus précisément sur la Tunisie et le Maroc.
Les économies des cinq pays de l'Union du Maghreb Arabe aussi bien importateurs qu'exportateurs, ont subi ces derniers mois les effets des prix de même qu'ils feront face au début de l'année prochaine aux conséquences de la poursuite de la hausse selon un rythme en crescendo, hausse qui poussera les responsables financiers de ces pays à revoir leurs estimations optimistes relatives aux taux de croissance, à ralentir les programmes d'investissement. Le doute plane, par ailleurs, sur la possibilité d'une relance économique au cours de l'année 2005 comme ils l'ont annoncée auparavant. Nul doute que le souci pétrolier commence à peser de son poids sur les décisions financières que prendront les gouvernements des pays maghrébins au moment où ils s'apprêtent à soumettre leurs budgets à leurs Parlements pour discussion dans les semaines à venir.
Il est certain et c'est le cas que la zizanie est le maître de la situation aujourd'hui surtout que l'inflation des prix a dominé les esprits et les comportements. Si l'inflation en dehors de l'énergie et des produits alimentaires de première nécessité est relativement maîtrisée, il n'est, cependant, pas possible de prévoir si cette situation perdurera ou non. Telle est l'opinion de Mohamed Bnini, directeur de l'agence de la promotion du commerce extérieur algérien, qui a qualifié la hausse des prix d'une “aubaine à double tranchant”.
Le Maroc et la Tunisie, les plus touchés
En d'autres termes, si ces tendances haussières des prix entraîneront des liquidités supplémentaires pour son pays (les recettes sont estimées à 34 milliards de dollars à la fin de l'année 2004), elles se traduiront par des fardeaux à travers la hausse des prix des exportations des pays industrialisés vers les pays du Maghreb.
Le Maroc demeure à la tête des pays touchés par la hausse constante des prix du pétrole et subira de plein fouet les conséquences. Les prix n'enregistreront pas de recul avant la fin de l'année pour atteindre à nouveau les 35 dollars.
Les chiffres publiés par la Banque centrale marocaine " Bank Al Maghrib " révèlent que les importations de pétrole ont augmenté de 82,7% et de 104% en valeur au cours des sept premiers mois de cette année soit 7,9 milliards de dirhams, près de 720 millions d'euros.
Certains experts financiers marocains relèvent que la pression de la facture pétrolière a acculé le gouvernement à augmenter les prix de l'essence et gasoil à partir du mois d'août dernier et ce en dépit des garanties données auparavant par le ministre de l'Energie, Mohamed Boutaleb quand il a affirmé que “les prix des hydrocarbures resteront gelés”.
Par ailleurs, il est à souligner que les importations ont enregistré une hausse de 14,5% s'approchant du seuil de 90 milliards de dirhams (un euro = 11,40 dh). D'autre part, les achats hors pétrole ont contribué à l'augmentation des dépenses en devises de l'ordre de 10% durant les sept derniers mois. En contrepartie, la hausse des exportations n'a pas dépassé les 4% ce qui a conduit à la détérioration du déficit de la balance commerciale pour atteindre 31,7% et le recul du taux de couverture de près de 5,7%.
De leur côté, des experts économiques affirment que la levée d'un certain nombre d'obstacles au niveau des prix ne semble pas à l'ordre du jour dans les mois à venir, en raison du recul des besoins commerciaux en pétrole des Etats-Unis et à cause de l'arrêt partiel du premier producteur russe Youkos de ses livraisons à la Chine, ce qui pourrait influer négativement sur la plupart des équilibres économiques marocains. Pour toutes ces raisons, le gouvernement Jettou doit intervenir pour amortir l'onde de choc à travers des instruments adaptés pour remédier aux dysfonctionnements intervenus sachant que le soutien annuel moyen accordé par le gouvernement à la facture énergétique s'élève à 6 milliards de dirhams.
Dans le même sens, une note du Haut commissariat au Plan souligne que l'intervention de l'Etat à travers l'augmentation des dépenses de la couverture du déficit ou bien par le biais de la réduction des taxes imposées sur les produits pétroliers doivent impérativement se traduire par la hausse du déficit pour passer de 0,3 à 0,4 point du Produit intérieur brut.
Pour sa part, le ministre marocain des Finances, Fathallah Oualalou, estime que tant que l'Etat intervient pour réduire le choc, les pertes demeurent limitées. Parmi les autres retombées négatives de la hausse des prix du pétrole, figure celle des prix du coût de production dans tous les domaines.
De même qu'on a enregistré une détérioration de la balance des paiements de près de 0,44 point. D'où la question suivante : comment pourrait le gouvernement marocain, qui a annoncé dernièrement des hausses des taxes et des impôts, financer le déficit accru à la lumière d'une situation économique et sociale contraignante.
Si le Maroc a augmenté les prix des produits pétroliers une seule fois, la Tunisie a procédé, pour sa part, à deux hausses successives depuis le début de l'année. Une première est intervenue au mois d'août et était de l'ordre de 5% mais cette hausse a été accompagnée et très vite d'une augmentation de 3% du salaire minimum pour combler la différence du pouvoir d'achat de près de 280.000 fonctionnaires et ouvriers.
Si la Tunisie produit actuellement du gaz et du pétrole et est considérée par les sociétés internationales opérant sur son sol comme étant un pays prometteur dans le domaine des hydrocarbures, il n'en demeure pas moins qu'elle achète une grande partie de ses besoins intérieurs sur les marchés mondiaux. La Tunisie importe pratiquement 35% de ses besoins en essence soit 227.000 tonnes et 68% de gasoil l'équivalent de 200.000 tonnes et 35.000 tonnes de gaz.
Par ailleurs et afin de combler ce déficit et faire face aux fluctuations des prix, les autorités tunisiennes spécialisées ont entrepris des démarches centrées sur des efforts exceptionnels pour la prospection de nouveaux puits en collaboration avec des compagnies pétrolières internationales comme Shell.
Cette dépendance vis-à-vis de l'énergie a incité les autorités tunisiennes à mettre sur pied des projets relatifs à la maîtrise de la consommation et à l'usage des énergies renouvelables. Dans ce cadre-là, l'Etat a promulgué, le 2 août 2004, une loi stipulant l'austérité dans l'usage de l'énergie dans les grandes sociétés consommatrices, de même qu'il a rendu la surveillance obligatoire et périodique.
Mais quelles que soient les mesures prises pour atténuer les retombées de la hausse des prix de l'énergie importée, cette hausse poursuivra sa pression sur le budget tunisien. Situation qui entraîne l'interrogation suivante: comment se comportera le gouvernement tunisien avec les derniers développements au cas où le prix du baril ne descend pas du seuil des 50 dollars ? La dernière hausse des prix intervenue dans les stations services n'a couvert que 15% de la marge de la hausse enregistrée sur le marché, c'est-à-dire quand le prix du baril était de 44 dollars. Or, ce seuil a changé de même que la hausse enregistrée n'est pas limitée à un seul dollar seulement.
L'Algérie et la Libye en exemple
Il s'agit en particulier de ces deux pays riches en pétrole et en gaz et leurs dérivés. Ce qui a poussé certains experts à affirmer que l'Algérie et la Libye ne souffriront pas beaucoup des dernières envolées des prix. Et pour cause, une partie des recettes exceptionnelles enregistrées est suffisante pour combler les trous et amortir les chocs qui pourraient engendrer des dysfonctionnements dans les indices de l'ensemble de l'économie tout en préservant les équilibres budgétaires dans les domaines économique et financier.
Le simple fait que les revenus de l'Algérie ont dépassé le seuil des 30 milliards de dollars en 2004 et ses réserves en devises avoisinent les 40 milliards de dollars signifie que son économie est à l'abri de toute secousse quelles que soient sa nature et son origine.
Ces revenus sont à même d'atténuer les effets de toutes les pressions sur le budget 2005, surtout qu'une baisse brutale et surprenante des prix du pétrole est exclue en ce moment.
Pour le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chekib Khalil, très proche des compagnies américaines de pétrole et de gaz “les éléments géostratégiques ainsi que les composantes du marché qui maintiennent les prix à des niveaux élevés n'ont pas perdu les justifications à court terme de leur existence”. Par conséquent, le ministre algérien exclut toute hausse des prix de l'essence et de la facture de l'électricité.
Concernant la première partie, les marges de la société générale de distribution “Naftal” vont augmenter sans pour autant toucher au prix de vente du litre. De son côté, le gouvernement s'activera sur le front des taxes supplémentaires qui baissent au niveau de la distribution des produits pétroliers pour qu'elles n'aient pas de répercussions négatives sur les ressources de la trésorerie. Et Khalil d'ajouter : “l'Organisation mondiale du commerce n'a pas demandé à l'Algérie de fixer ses prix intérieurs sur ceux des marchés internationaux, mais lui a seulement demandé de mettre fin à la politique de subvention à ce secteur”. On déduit de cela que l'économie algérienne ne sera pas fortement touchée par la vague des hausses même si elle augmente ses importations en 2005. Ce qui renforce cette situation c'est que l'Algérie s'est basée sur un baril à 30 dollars comme référence dans l'élaboration de son prochain budget. Si l'Algérie publie régulièrement la valeur de ses revenus en hydrocarbures, la Libye, par contre, s'abstient jusqu'à présent à donner des chiffres ne serait-ce qu'à titre d'estimation. Dans ce contexte, certaines sources proches des institutions financières internationales indiquent que les recettes de la Jamahiriya Libyenne, un pays de 5,5 millions d'habitants, pourraient atteindre les 23 milliards de dollars à la fin de cette année sans compter les revenus du secteur pétrochimique contre 36 milliards de dollars pour l'Algérie. Les recettes libyennes pourraient facilement absorber toute envolée des prix sans oublier que Tripoli a annoncé à maintes reprises dernièrement qu'elle procédera à l'augmentation de sa production.
Initiative encouragée par les Etats-Unis et l'Union européenne après la levée totale de l'embargo à la mi-septembre dernier qui frappait la Libye. Concernant ses importations, elles demeurent limitées contrairement à l'Algérie et en comparaison avec les exportations des hydrocarbures et le nombre des habitants. De ce fait, le budget de 1997 a dégagé des excédents importants. Pour toutes ces raisons, on peut dire que ces deux pays maghrébins sont capables d'absorber les chocs pétroliers et s'accaparer sans difficultés les envolées des prix même si le baril dépasse le seuil des 60 dollars.


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