Forum national du 3ème millénaire La 4ème édition du festival national du Forum des jeunes Marocains pour le troisième millénaire tient ses travaux à Bouznika. La cérémonie officielle d'ouverture s'est déroulée le jeudi 19 août sous la présidence du Premier ministre. Cette rencontre se déroule sous le signe de la "Jeunesse entreprenante" et celle au "Au service du développement local ". La mobilisation de nos forces vives en herbe s'inscrit dans la perspective de la préparation du 3ème Congrès mondial de la jeunesse qui aura lieu en août 2005 en Ecosse. Coïncidant avec la double commémoration de la Révolution du Roi et du Peuple et la Fête de la Jeunesse qui coïncide, cette année, avec le 41ème anniversaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les 500 participants de différentes régions du Royaume auxquels se sont joints une cinquantaine de jeunes de pays amis, émanant d'institutions publiques et du mouvement associatif, ont tenté d'animer les programmes de la manifestation. Ces derniers comportent la mise en place d'espaces de création culturelle et artistique, des chantiers de solidarité et de volontariat ainsi que des sessions de formations portant sur des thèmes centrés sur une revitalisation du rôle de la jeunesse dans le développement économique et social du Royaume. Ainsi, des ateliers ont traité des “Méthodologies d'élaboration et de mise en œuvre des projets d'action”, “Les mécanismes et techniques de gestion des actions locales”, “Le rôle des réseaux internationaux de jeunes dans la réalisation des objectifs de développement du millénaire”, “les jeunes et la nouvelle approche marocaine du statut de la femme et de la famille”, “Les mécanismes et techniques de gestion de l'entreprise citoyenne” et autres. Aussi, une table ronde a réuni des spécialistes sur le thème “Les initiatives citoyennes des jeunes pour la réalisation des objectifs du millénaire”. Concrètement, onze conventions de partenariat ont été scellées entre le Forum des Jeunes Marocains et nombre d'institutions gouvernementales, le PNUD et le ministère palestinien de la Jeunesse et des sports portant, toutes, sur les moyens de renforcer la coopération dans la perspective de concrétiser les objectifs du millénaire. Hawaï, Casablanca, Rabat et Glasgow : les messagers de la paix Rappelons que la métropole économique du Royaume avait abrité les travaux du 2ème Congrès mondial de la jeunesse en août 2003 où un millier de participants de tous les continents avait partagé ses expériences et pris part à des projets de développement sous le signe de l'engagement des jeunes pour le développement durable. Cette manifestation s'est achevée par l'adoption de la Déclaration de Casablanca exhortant les dirigeants onusiens à “impliquer davantage” les jeunes dans la réalisation des objectifs du millénium. Mais il faut surtout remarquer que la réussite des travaux du 2ème Congrès dans la capitale économique du Royaume a permis à notre jeunesse de prendre sa “revanche” sur les forces de l'obscurantisme et de l'extrémisme, car cet événement s'est tenu 3 mois seulement après les attentats terroristes du 16 mai 2003 qui ont endeuillé le Maroc. Cette étape fait suite à la première édition planétaire de la jeunesse du 3ème millénaire qui avait tenu ses assises à Hawaï en octobre 1999 dont les jeunes ont offert, une première africaine et arabe, une stèle à la capitale du Royaume portant l'inscription “Que la paix règne sur terre”. Ces objectifs ont été définis par le premier Sommet du millénaire de l'ONU qui s'était tenu en septembre 2000 sous le thème “Nous les peuples, le rôle de l'ONU au XXI ème siécle”. Les défis sont immenses mais pas insurmontables. Le Souverain vient de les rappeler dans le discours Royal du 20 août dernier en appelant à “une mobilisation totale et une volonté de libérer les énergies et de prendre à bras-le-corps les problèmes lancinants de l'analphabétisme, de la pauvreté, du chômage, des jeunes, de l'aggravation des disparités sociales et inter-régionales”. Il s'agit de priorités pour lesquelles il urge de mettre en place des programmes de sensibilisation et d'éducation citoyenne, centrés sur un éventail de projets d'actions et de développement économique et social dans la perspective de remporter la bataille de “la modernisation démocratique”. Des signaux encourageants ont été donnés dans ce sens, notamment la décision Royale d'abaisser l'âge de vote à 18 ans, permettant à cette catégorie sociale de peser de tout son poids démographique sur l'issue des processus électoraux, au plan national et local, où les effectifs de représentation connaissent un sérieux coup de lifting. A noter que, pour la première fois, les attentes et problèmes des jeunes sont pris en considération et que des études d'envergure nationale ont été lancées pour en appréhender tous les volets significatifs, ce qui permet à nos décideurs de mieux connaître le terrain et d'agir en conséquence en arrêtant des décisions opportunes. Sur ce chapitre, signalons que le Haut Commissariat au Plan publiera, en novem-bre prochain, le rapport annuel 2003 de la population qui sera entièrement consacrée à la jeunesse. Parmi les thèmes d'enquête, outre les questions inhérentes à l'éducation et à l'insertion socioprofessionnelle, figure le volet sensible ayant trait aux “Jeunes, tabagisme, drogue, violence et loisirs”. Redonner confiance à une jeunesse en “crise” Pour revenir au forum national, soulignons que cette rencontre caresse l'ambition de mettre en œuvre une nouvelle approche de la gestion de l'espace jeunesse dont les principes directeurs se traduisent, selon Driss Guerraoui, coordinateur du Forum national, par “la diffusion des valeurs essentielles qui fondent les grands choix de société pour lesquels notre pays a opté conformément aux Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et qui sont la défense de l'unité de la Nation et de son territoire, le renforcement de l'édifice démocratique, de l'Etat de droit, la promotion des libertés individuelles et collectives, la modernité, l'ouverture éclairée et maîtrisée sur le monde extérieur et l'attachement aux racines culturelles et civilisationnelles”. Néanmoins, les grands discours anticipent souvent des réalités qui demeurent en net retrait par rapport aux idéaux prônés. Nos décideurs nationaux n'en font point un mystère pour admettre, sans complaisance ni langue de bois, que “la culture dominante aujourd'hui au Maroc est une culture de crise qui promeut le pessimisme et une vision noire de l'état de la société et de son avenir”. En effet, si vous faites un tour à Bouznika, un phénomène “galopant” qui touche bien évidemment les autres régions du pays, vous serez frappés par la vue de ces clochards, “chemkaras”, mendiants et marginaux de toutes sortes qui forment les rangs des “jeunes exclus sociaux”. N'est-ce pas là , aussi et surtout, l'une des toutes premières priorités que la nouvelle politique de la jeunesse devra s'attacher à résoudre ? Il y a là assurément matière à urgence pour une réparation des dommages causés à une fraction de la population nationale que déplore leur situation de “victimes expiatoires” d'un système qui reste peu attentif à ses doléances. Et pas seulement au Maroc car un chômeur sur deux dans le monde est jeune. La recherche de l'espérance passe par la réconciliation de notre fine fleur nationale avec les qualités de combativité, d'initiative, d'innovation, de solidarité entre générations et de patriotisme. Il faut absolument redonner confiance à une jeunesse minée par les incertitudes en éclairant sereinement son itinéraire par une contribution volontariste à la reconstitution " des élites d'un niveau de compétence et d'excellence à la mesure des défis" lancés par le Royaume.