Au décompte des voix recueillies par le Maroc, dix au total, on se demande quel a été le travail de l'Association Morocco 2010 présidée par Saâd Kettani et l'apport de l'Américain Alan Rothenberg recruté à prix d'or pour nous baliser le terrain dans les pays du CONCACAF ? À la lecture des votants pour le Royaume, on se rend tout de suite compte d'une évidence : les 4 Européens (France, Espagne, Belgique et Turquie), les 4 Africains (Cameroun, Mali, Tunisie et Botswana) et les 2 Asiatiques (Qatar et Corée du Sud) sont tous des pays “amis ” du Maroc qui vouent une grande estime à son Roi, S.M. Mohammed VI, et ne manquent jamais de lui témoigner leur soutien et leurs encouragements dans la voie qu'il a donnée au Royaume. Et pour être plus direct : ces voix, le Maroc les doit à son Souverain. Et uniquement à son Auguste personne. Le tapage des grandes campagnes hypermédiatisées de l'Association Morocco 2010 qui ont coûté en temps et en argent énormément n'ont débouché sur rien. Sinon un fiasco qu'il faudra bien le plus rapidement chiffrer pour un début de clarté et de transparence dans ces opérations de pseudo séduction qui n'ont, apparemment, pas charmé beaucoup de monde. Et chacun sait comment les représentants de minuscules Etats votants marchent et à quels arguments ils sont sensibles. Quant au consultant américain Rothenberg présenté comme l'orfèvre en la matière pour nous donner la “ fatwa ” de la victoire finale au vu de ses remarquables performances dans son pays, eh bien il n'a convaincu personne. Pas même son compatriote Chuck Baker qui vote pour les Etats-Unis. Alors à quoi s'est résumée sa mission, rappelons-le, rétribuée à coup de millions de dollars ? On nous a tellement asséné de belles choses sur sa parfaite connaissance des rouages de la FIFA, ses introductions, son pragmatisme et tutti quanti qu'on s'est convaincu que la pauvre Afrique du Sud ne récolterait que des miettes. La nouvelle de son recrutement en mai 2003 par ladite Association avait, nous disait-on, fait couler beaucoup d'encre en Afrique du Sud tant le stratège Yankee inspirait la peur. Mais quand le Terminator finit en baudruche, il y a lieu de s'interroger sur ses forces réelles et son carnet d'adresses !… S'agissant de l'Afrique du Sud qui a été choisie par le président de la FIFA, Blatter, on ne peut s'empêcher de s'inquiéter sur son sort et de son audience sur son propre continent où elle n'a recueilli aucune voix. Nelson Mandela serait-il devenu impopulaire à ce point en Afrique où il incarnait le Zaïm charismatique de la lutte contre toutes les formes de ségrégation ? L'usure du temps sans doute. À moins que le sport n'honore que ses vrais héros de légende.