Consulat du Maroc à Rennes Rennes est l'une des quatorze villes de France à avoir un consulat du Maroc. A sa tête : une femme au caractère bien trempé, Faouz El Achhabi. Pour la Gazette du Maroc, elle a accepté d'ouvrir les portes de son consulat. Dans ce bel hôtel particulier, autrefois réservé aux familles rennaises nanties, elle vous accueille toujours avec la plus grande déférence, un large sourire aux lèvres. Elle, c'est Faouz El Achhabi ou comme on l'appelle Madame la consul. Elle est l'une des quatre femmes que compte l'histoire des Affaires étrangères marocaines, mais actuellement la seule sur les quarante-huit consuls en poste. “Quand on est une femme, il faut faire ses preuves et convaincre les décideurs”, lance-t-elle. Elle a embrassé la carrière diplomatique dans le droit-fil d'un parcours classique. “Diplômée en droit, j'ai été vice-consul à Montréal en 1978, puis à Bordeaux. J'ai aussi été chef de division des Ressources humaines à Rabat, fonction jamais occupée par une femme”. Faouz El Achhabi reste persuadée que “les mentalités ont changé. Les femmes ont toutes leur place dans la société marocaine”. Et de souligner : “mais pour faire ce métier, il faut avoir une très grande conviction et un grand cœur”. Nommée consul à Rennes en 2001, cette femme explique qu'elle souhaite mettre en place “un consulat de proximité. Etre constamment sur le terrain, martèle-t-elle. Cela réconforte la communauté”. Son aphorisme préféré serait donc que “le dialogue est le meilleur remède contre l'exclusion”. Pour faciliter les démarches administratives des 40 000 Marocains installés dans le Grand-Ouest, Mme la consul se déplace dans les principales villes de la région (Blois, Tours, Angers, Caen etc.). Des travailleurs qui ont émigré dans les années 60, happés par les besoins de main-d'œuvre des secteurs du bâtiment, de l'agroalimentaire et des services, y vivent. Ils rencontrent le personnel consulaire pour leurs démarches administratives, familiales voire conjugales. Selon Faouz El Achhabi, il était capital de “réconcilier les administrés avec l'autorité marocaine”. Mme la Consul, dont l'indulgence n'est pas la vertu cardinale, a motivé ses troupes : “je suis intraitable sur l'efficacité et l'amabilité de mes collaborateurs. J'ai appris à mon équipe à être courtoise envers tous nos visiteurs”. Fini donc la grogne, l'attente interminable et le mépris d'antan ? A Rennes, en tout cas, Faouz El Achhabi a réussi ce petit tour de force. Abdeslam Kadiri