Les résultats du sport marocain à l'échelon des sélections nationales procèdent plutôt du miracle que d'une quelconque préparation longue, minutieuse et méthodique. Cela pour une seule raison : les subventions allouées à cet effet arrivent souvent en retard, voire en fin de compétition internationale. Cela dépasse certes l'entendement et d'aucuns trouveront cette nouvelle inouïe, mais les faits sont là, implacables et répétitifs. Explications : en dépit de toutes les prévisions des fédérations concernées, le département de tutelle ne débloque les sommes que fort tardivement et par le jeu de l'acheminement administratif, lesdites subventions doivent transiter par la Trésorerie Générale avant d'atterrir dans les caisses de ces instances fédérales. Seulement, la lenteur administrative au Maroc étant ce qu'elle est, c'est avec des mois de retard que les fédérations touchent le pactole devant servir à la préparation de l'événement en question. D'où la résignation de la plupart d'entre elles à se lancer dans des replâtrages de fortune pour tenir en alerte leurs troupes, ce qui a pour résultat de démotiver et de démobiliser tous les rangs du groupe. L'exemple le plus triste de cet état de fait date de 1999, quand, à l'occasion du Championnat du monde de handball qui s'est déroulé en France, la FRMHB reçut sa subvention à la fin de la compétition, alors qu'elle était déjà sur le chemin du retour. Et si nous signalons ce cas affligeant, c'est qu'il risque de se répéter en 2003 au Portugal, à l'occasion du prochain Championnat du monde, pour lequel la sélection marocaine vient de se qualifier pour la cinquième fois. Comment, dès lors, attendre monts et merveilles d'une équipe, quand elle ne dispose même pas des moyens les plus élémentaires pour se préparer ? Evidemment, toutes les fédérations ne sont pas logées à la même enseigne, et celles qui disposent d'un président fort et respecté ne souffrent pas du même traitement infâme que les sports… orphelins. Au nom de l'égalité entre disciplines sportives représentatives d'un même pays, on devrait respecter la même procédure d'octroi des subventions, sinon l'injustice flagrante du système se répercutera de façon néfaste sur le rendement des mal loties. Allez, gageons que, cette fois-ci, le département de tutelle fera l'effort d'acheminer dans les délais les fonds à tout le monde.