Elections à la Fédération du tourisme Au fur et à mesure que les élections pour le renouvellement du bureau de la Fédération du tourisme approchent, le voile se lève sur les candidats à la course présidentielle. Si jusque-là plusieurs noms de candidats potentiels ont circulé, deux aujourd'hui sont officiels et la bataille risque de se limiter à eux. Quels que soient l'heureux élu et sa nouvelle équipe, du travail en perspective les attend au sortir des urnes à la future Fédération qui s'externalise de la CGEM pour avoir plus d'impact. C'est la date du 17 décembre qui a été prévue par le président sortant (en marge de la journée du tourisme à Rabat et consacrée à la préparation des assises nationales) pour la tenue des élections pour le renouvellement du bureau de la Fédération du tourisme. Le point de mire sera l'élection d'un nouveau président, Abdelali Benamour à la tête de l'instance depuis huit ans (1995), ne se représentera pas à la présidence. Depuis, beaucoup de noms de candidats potentiels ont continué à circuler dans le microcosme du tourisme national sans qu'on puisse y voir, jusqu'ici, un peu plus clair : les noms de Kamal Bensouda, président du CRT de Marrakech, Omar Kabbaj, président du CRT de Casablanca, Othman Chérif Alami, Pdg d'Atlas Voyages, et Jalil Benabbès Taarji, promoteur hôtelier à Marrakech, ont été les plus cités. Aujourd'hui, à moins d'une surprise, les choses se sont clarifiées. Le premier, à la fois à la tête du Conseil régional du tourisme de la capitale touristique du royaume et directeur général de Sotoram, a préféré se concentrer sur ses activités de base. Il s'agit de la fusion en cours de Sotoram avec Sogatour, filiale de la CDG et les défis touristiques de Marrakech, en dépit de la sollicitation de certains professionnels pour sa candidature. Le second, pour sa part, ne semble pas intéressé par le poste, du moins pour le moment même si sa candidature a été également sollicitée par certains de ses pairs. Quant aux deux derniers, après Jalil Benabbès Taarji qui a annoncé officiellement sa candidature, Othman Chérif Alami vient d'en faire autant. Nombreux sont déjà les professionnels qui estiment que la course à la présidence se jouera uniquement entre ces deux qui ont eu à diriger chacun, par le passé, des associations professionnelles. Nouvelle approche Quel que soit l'heureux élu qui présidera aux destinées de la Fédération, c'est du travail en perspective qui l'attend. Si jusque-là, la Fédération a eu le mérite d'asseoir un cadre de concertation à la fois pour les professionnels et les pouvoirs publics à même de donner plus de visibilité au secteur avec à la clé un accord-cadre découlant du contrat-programme, la “future Fédération” est appelée à avoir plus d'impact à l'instar des textiliens avec l'Amith (Association marocaine de l'industrie du textile et de l'habillement), dit-on dans la profession. Pour ce faire, comme prévu lors de la conceptualisation de l'accord-cadre, pour la première fois la Fédération du tourisme va s'externaliser de la CGEM en restant tout de même une “filiale” de cette dernière. D'une manière générale, l'objectif visé est de rendre la Fédération plus autonome, ce qui lui permettra de jouer pleinement un rôle fédérateur de ses différentes composantes pour une plus grande cohésion ainsi que la réunion de ses différentes sensibilités. “Si la Fédération ne trouve pas un moyen équilibré de représentativité des métiers (hôtellerie, agences de voyages, transporteurs), et les produits (Marrakech, Agadir, Casablanca, Fès et Tanger), il lui sera difficile demain de travailler dans le consensus et la quiétude ”, prévient un professionnel. Quoi qu'il en soit, le chantier sur la restructuration du dispositif des associations professionnelles représentatrices ainsi que celui de l'élaboration des nouveaux statuts, ont été lancés le 23 juillet 2003 et soumis à l'examen d'un groupe de travail. Il s'agit d'arriver à une structure fiable et crédible, fédérant le plus grand nombre d'opérateurs du secteur touristique, en vue d'être l'interlocuteur responsable accompagnant la vision 2010 dans le respect des obligations et des objectifs convenus. Déjà en septembre, une première proposition avait été faite par Amyn Alami de CFG Group. Celle-ci prévoyait d'aller vers une et unique fédération avec comme toile de fond une fusion-absorption de toutes les fédérations et associations existantes. Mais, ce schéma a été pratiquement rejeté unanimement par les professionnels en dépit de son approche révolutionnaire. A la place, le groupe de travail a trouvé le 25 octobre dernier, un schéma global de restructuration. Ce dernier semble agréer exclusivement les principaux acteurs (les grandes fédérations, les associations nationales et quelques représentants nationaux) et exclure les adhésions d'entreprises individuelles comme c'est le cas actuellement. Les conclusions de ce groupe de travail sont déjà sur le bureau du président sortant. Si l'on s'attend à ce que ces conclusions se prononcent sur certaines questions qui ont trait, entre autres, aux différents métiers et de leur champ d'action dans la future configuration de la Fédération, ainsi que des CRT qui comptent tous des élus locaux, celles-ci ne doivent pas non plus occulter la question du directoire. Selon une source proche du dossier, la Fédération s'achemine vers un directoire de vice-présidents de grande qualité pour que chacun d'eux puisse piloter des sujets (tourisme écologique, système d'information, image…). Tout cela suppose plus de moyens financiers pour la Fédération surtout du fait de son externalisation. Sans quoi, elle ne pourra pas disposer de permanents de grande qualité qui seront chargés de préparer les dossiers techniques pour la présidence. Comme quoi à grande ambition, gros moyens. Et même là, si le principe d'externalisation est acquis, il reste à en définir la procédure.