Investissement dans l'aéronautique Le fonds d'investissement maroco-canadien, Accès Capital Atlantique SA (ACASA), vient de prendre des participations dans une société de fournitures aéronautiques, SEFCAM, filiale de la française SEFCA. Il compte donner l'autorisation à 5 dossiers d'ici la fin de l'année. La société de capital-risque ACASA, mise en place par la Caisse de dépôt et de gestion québécoise et la Caisse de dépôt et de gestion, marocaine, vient de faire son baptême de l'air. Elle a pris des participations dans une société de sous-traitance dans le domaine de l'aéronautique qui vient de s'installer au Maroc. Le montant de l'investissement est d'environ 25 millions de DH. Mais il semble qu'ACASA ait trouvé là un excellent filon. En effet, bien qu'il s'agisse d'une nouvelle implantation, SEFCAM a déjà un marché qui existe et dont il a hérité de sa maison-mère. Cette dernière est spécialisée dans le traitement de surface (anticorrosion, résistance à la température, …) des matériaux produits par nombre de sous-traitants d'Airbus, basés notamment en France. A Casablanca, c'est Maroc Aviation, filiale du groupe EADS, qui devrait être le principal client de SEFAM. Car l'activité n'existant pas auparavant, les entreprises de sous-traitance étaient obligées de recourir à des fournisseurs français, comme l'explique Hassan Laâziri, irecteur Investissements d'ACASA. La société n'en est pas à son coup d'essai. Ayant démarré en 2001, elle a réalisé un premier investissement dès juin 2002. Il s'agissait alors d'une prise de participation dans HPS qui est une société spécialisée dans la monétique. HPS devrait d'ailleurs être le principal fournisseur du Centre monétique interbancaire devant gérer les transactions monétiques des quatre réseaux existants, à savoir Interbank, Banques populaires, Wafa monétique et BMCE Bank. C'est dire que la société HPS est promise à un bel avenir. D'ici la fin de l'année, ACASA devrait finir en cumulant depuis le début du fonds (DDF) un investissement total de 80 millions de DH grâce notamment au cinq dossiers ayant déjà eu l'autorisation du fonds. Cependant, à coup sûr, il s'agit d'investissement dans des entreprises saines. En effet, "nous sommes beaucoup plus sélectifs que les banques dans la mesure où nous ne demandons ni caution, ni hypothèque", explique Pierre-André Pomerleau, DG d'ACASA. Il s'agit d'une prise de risque qui est donc plus importante que celle du système bancaire et pourtant ce dernier souffre fortement de l'insolvabilité des entreprises. C'est pourquoi l'accent est mis sur le choix d'entreprise saine et bien géré afin d'espérer sortir après quelques années avec un niveau intéressant de valorisation du capital. Critères sélectifs En matière de choix des entreprises dans lesquelles des participations sont prises, "il y a principalement trois critères de choix", explique Hassan Laâziri. D'abord, il faut que l'entreprise soit dans un secteur d'innovation, comme c'est le cas de SEFCAM et de HPS. Ensuite, le second critère concerne la réalisation d'un chiffre d'affaires à l'exportation, ce qui peut témoigner de la mise à niveau de l'entreprise. Il n'est donc pas question de prendre des actions ou des parts dans une société ayant des problèmes d'organisation ou des difficultés par rapport aux normes élémentaires de gestion. Enfin, le troisième critère concerne l'éventualité de pouvoir tisser des alliances stratégiques avec de grandes entreprises notamment.Par ailleurs, le management de l'entreprise est aussi un élément tout aussi déterminant. "L'implication du dirigeant dans son affaire, sa motivation mais également son dynamisme, sont tout aussi importants", explique Pierre-André Pomerleau, directeur général d'ACASA.