Nominations au ministère des Affaires étrangères Le département des Affaires étrangères est en pleine réorganisation. 14 nouveaux directeurs, dont deux directeurs généraux, viennent d'être nommés. L'objectif : dynamiser l'appareil diplomatique. Dire que le département des Affaires étrangères est stratégique est une lapalissade. Il s'agit bel et bien d'un secteur-clé dont la réorganisation s'impose de façon régulière pour qu'il puisse répondre aux développements que le monde connaît. C'est dans ce contexte que l'on peut placer les dernières nominations intervenues à la mi-septembre au ministère. Des nominations qui concernent quatorze directions et dont l'objectif, nous ne le dirons jamais assez, est de redynamiser le département à un moment où le dossier du Sahara marocain entre dans une phase cruciale qui requiert du Maroc de fournir davantage d'efforts pour préserver ses droits au niveau des organisations internationales. Sachant que sur le terrain, rien ne peut plus changer. Rappelons que lors d'une précédente rencontre, Taïeb Fassi Fihri a fait un constat pour le moins instructif concernant l'évolution de la diplomatie marocaine. Le ministre délégué chargé des Affaires étrangères a ainsi précisé qu'au lendemain de l'indépendance, la diplomatie marocaine était une diplomatie aristocratique, puis elle est devenue bourgeoise. Maintenant, il faut qu'elle soit une affaire de professionnels. Tout est dit ou presque. Et là, on tombe à pic avec la récente réorganisation. Il s'agit maintenant d'une dynamique nouvelle qui a pour objectif la modernité de la gestion, le rajeunissement des cadres, l'adaptation des structures aux nouvelles exigences du contexte international. En effet, ces mesures de restructuration prises conformément aux instructions royales contenues dans le discours du 20 août 2002 qui a appelé à “rendre la diplomatie marocaine plus active et davantage entreprenante, rationnelle et persuasive ”. Les nominations des quatorze nouveaux directeurs, dont deux directeurs généraux, apportent un nouveau souffle aux Affaires étrangères et participent de la logique de la promotion interne et de la rotation entre les postes d'ambassadeurs et de directeurs. Avec en fin de compte, plus d'efficacité et d'optimisation des moyens humains et matériels. Et ce n'est pas tout puisque ces nominations devraient coïncider avec la mise en place du nouvel organigramme et d'un nouveau statut du personnel diplomatique et consulaire. Les deux nouveaux directeurs généraux sont Mohamed Loulichki, pour les Relations multilatérales et la coopération globale, et Youssef El Amrani pour les Relations bilatérales. Le premier s'est distingué en tant qu'ambassadeur chargé de la coordination avec la Minurso de 1999 à 2001, année où il a été nommé représentant permanent adjoint de la représentation permanente du Maroc à New York. C'est dire que Mohamed Loulichki connaît bien les dossiers dont il a, désormais, la charge. D'autant plus qu'il a été secrétaire des Affaires étrangères au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération de 1974 à 1977, puis secrétaire général des Affaires étrangères et conseiller de l'ambassade du Maroc à New York de 1981 à 1989. Quant à Youssef Amrani, il a été successivement secrétaire des Affaires étrangères et de la coopération de 1978 à 1980 et membre du cabinet du ministre des Affaires étrangères et de la coopération de 1981 à 1984. Il a été tour à tour directeur du département au Centre islamique pour le développement du commerce puis chef de cabinet au secrétariat d'Etat chargé de l'Union du Maghreb arabe jusqu'en 1992. Depuis, il a été nommé consul général à Barcelone, ensuite ambassadeur en Colombie, puis au Chili et, enfin, au Mexique depuis 2001. Sa nomination à la tête de la direction générale des Relations bilatérales coule donc de source. Parmi les directions importantes, vu leur lien avec le reste du monde, et qui ont vu la nomination de nouveaux directeurs à leur tête, la direction des Affaires américaines, la direction des Affaires européennes, celle des Etudes et de la coopération sectorielle et l'Agence marocaine de coopération internationale. Pour les Affaires américaines, c'est Salahddine Tazi qui a hérité du poste. Ambassadeur à Lisbonne depuis 1999 et à Bangkok de 1994 à 1998, il a notamment été second à l'ambassade du Maroc à Washington de 1989 jusqu'à 1992. Secrétaire des Affaires étrangères, consul du Maroc à Marseille de 1973 à 1981, Salahddine Tazi a consacré son parcours professionnel au département des Affaires étrangères. Diplômé entre autres en Relations internationales, il est appelé à gérer un département des plus sensibles surtout dans la conjoncture actuelle. De son côté, Menouar Alem a été nommé directeur des Affaires européennes. Ce diplômé en sciences économiques d'Aix-en-Provence, a été secrétaire des affaires étrangères à l'ambassade du Maroc à Paris de 1981 à 1992. Année où il a rejoint le cabinet du ministre des AE en tant que chargé d'études. Un poste qu'il a occupé jusqu'en 1998 quand il a été nommé ambassadeur du Maroc à Copenhague. Il est clair que le parcours de Menouar Alem s'est presque entièrement déroulé dans les pays d'Europe, ce qui le prédispose au poste qu'il vient d'avoir. Karima Benyaïch est désormais directeur de la coopération culturelle, scientifique et technique. Cette diplômée d'études supérieures en sciences économiques de la faculté des arts et des sciences de Montréal, a débuté sa carrière professionnelle aux Affaires étrangères comme conseiller au Cabinet du ministre de 1989 à 1999, année où elle été nommée chargée d'études, avant de devenir directeur adjoint des affaires américaines en 2001. Le directeur des Etudes et de la coopération sectorielle est Mimoun Mehdi. Ambassadeur à Pékin de 1998 à 2002, il a été directeur de la Coopération économique bilatérale de 1993 à 1998 et chef de division de 1988 à 1993. Mimoun Mehdi a été également ambassadeur et conseiller des affaires étrangères. Secrétaire des Affaires étrangères de 1968 à 1970 et de 1971 à 1975, son parcours professionnel a été consacré aux affaires étrangères avec un bref passage au ministère du Tourisme de 1970 à 1971. Ce diplômé de l'ENAP, cycle supérieur, est outillé pour mener à bien sa nouvelle mission aussi délicate soit-elle. Un autre diplômé de l'ENAP, cycle supérieur, vient d'être nommé directeur de l'Agence marocaine de coopération internationale. Il s'agit d'Abdelkader El Ansari. Chef de division des Organisations arabes et islamiques depuis 2001, chef de service de la Coopération avec les pays africains de 1994 à 1995, il a été second auprès de l'ambassade du Maroc à Alger (1995-2001), et secrétaire des Affaires étrangères à l'ambassade du Maroc à Athènes de 1990 à 1992. A 41 ans, Abdelkader El Ansari peut compter sur son expérience dans les divers postes qu'il a occupés pour réussir le pari de la coopération internationale. D'autres directions et non des moindres ont connu la nomination de nouveaux directeurs, notamment la direction de la Communication ou encore celle des Affaires juridiques et des traités (voir encadré). En tout état de cause, cette restructuration vise à permettre à la diplomatie marocaine de jouer pleinement son rôle, promouvoir et défendre les intérêts du Maroc. Ce faisant, l'avenir s'annonce prometteur. • Direction générale des Relations multilatérales et de la Coopération globale Mohamed Loulichki • Direction générale des Relations bilatérales Youssef Amrani • Direction des Nations Unies et des Organisations internationales Zohor Alaoui • Direction des Affaires consulaires et sociales Jawad El Himdi • Direction du Protocole Samir Arrour • Direction des Affaires américaines Salahddine Tazi • Direction des Affaires juridiques et des traités Mohamed Majdi • Direction du Personnel et de la Formation Jilali Hilal • Direction des Affaires financières et des Equipements Mohamed Chraïbi • Direction des Etudes et de la Coopération sectorielle Mimoun Mehdi • Direction de la Coopération culturelle, scientifique et technique Karima Benyaïch • Direction des Affaires européennes Menouar Alem • Direction de la Communication Mohamed Maoulaïnine • Agence marocaine de Coopération internationale Abdelkader El Ansari