Prison centrale de Kénitra La peine de mort est toujours en vigueur au Maroc. 108 détenus vivent, actuellement, sous son épée de Damoclès à la prison centrale de Kénitra. Comment se déroule leur quotidien ? C'est ce que nous avons eu l'occasion de partager avec eux à l'occasion de ce rerportage. Récit. Comment vivent-ils ? Que ressentent-ils ? Quelle vision portent-ils sur eux-mêmes et sur les autres ? Une multitude de questions, nous taraudaient l'esprit à l'approche de l'heure fixée pour rendre aux condamnés à mort, incarcérés dans la prison centrale de Kénitra. Alors que les questions se chevauchaient, le grand portail de la plus célèbre prison du Royaume s'ouvrit devant nous. Un furtif regard sur la montre indique la rigueur de la ponctualité dans cet endroit. 15 heures précises. Nous franchissons l'entrée pour nous retrouver dans un autre monde où règnent d'autres lois et d'autres règles de conduite. A l'intérieur des murailles où trônent les postes d'observation, la vie carcérale obéit au temps, celui imparti à chaque prisonnier pour purger sa peine. Or, pour la catégorie des codamnés à mort, le temps s'arrête tant le moment de l'exécution les guette à chaque instant. Lors de cette incursion dans ce monde sordide, on nous signala que le directeur était absent. Tant mieux, nous sommes-nous dit, au fin fond de notre pensée. La tournée ne serait pas assujettie au protocole d'usage ni aux préparatifs qui précèdent généralement ce genre de visite. Peine perdue, puisque Abdelhadi Blouz, le directeur de la prison centrale de Kénitra, ne tarda pas à nous rejoindre. Cela ne devait, toutefois, pas changer grand chose, étant donné que la visite elle-même obéit à des règles préétablies. En compagnie donc du directeur et escortés par une vingtaine de gardes, nous traversâmes de longs couloirs entrecoupés de portes blindées et soigneusement gardées. Entre chaque porte et tout au long de la distance parcourue, les gardes tonnaient les ordres pour libérer le passage. A ce moment précis, nous saisissâmes toute la portée de l'adage marocain qui dit ; “Addakhel Mafkoud wal Kharej Maouloud” (Celui qui entre en prison peut être considéré comme disparu et celui qui en sort connaît une deuxième naissance). Durant ce long parcours, le directeur ne cessait de nous répéter que la prison marocaine s'est insérée dans la nouvelle vision démocratique, notamment en ce qui concerne l'amélioration du cadre juridique et humanitaire de la vie carcérale. Nous n'allions pas tarder justement à découvrir, lors de notre passage, des salles de sport bien aménagées, des espaces de lecture et de musique où les prisonniers s'adonnaient à leurs hobbies. D'ailleurs, profitant de notre présence, certains n'ont pas hésité à présenter leurs doléances au directeur qui les notait attentivement. Il faut bien dire que ce n'est pas tous les jours que pareille occasion se présentait pour eux. Bref, un instant volé de ce temps qui paraissait interminable et nous reprîmes le chemin du pavillon des condamnés à mort qui passe par le quartier B. Là-bas, au bout d'un long couloir, les pavillons I et II nous invitaient vers le monde de l'incertitude. La plupart sont jeunes Au premier contact avec cet espace, il apparut clairement que nous étions entrés dans une autre dimension de la vie carcérale. Un monde de silence où les détenus vivent complètement isolés, non seulement du reste de la prison, mais du monde extérieur. Certains condamnés à mort ont dépassé la soixantaine. D'autres, en revanche, nous paraissaient très jeunes. Renseignements pris, ces détenus ne dépassaient pas effectivement les vingt et un ans. Ces pavillons ou “couloirs de la mort” abritent 56 cellules auxquelles il faut ajouter 3 autres dont la construction venait à peine d'être achevée. Le règlement intérieur prévoit une cellule pour deux détenus. Mais la plupart des condamnés à mort préfèrent vivre seuls et affronter leur sort dans la plus grande solitude. Ce sont donc 108 condamnés qui croupissent là. Les cellules mesurent 3 mètres de longueur sur 1,5 de largeur. Et surprise, chaque cellule est dotée d'un téléviseur et d'un poste radio. En somme, un fil de contact avec l'extérieur dont les contours deviennent, au fil du temps, virtuels. Pour garder l'espoir et rompre avec la monotonie ambiante, certains s'adonnent au jardinage ou à l'entretien de chats ou de quelques oiseaux. En effet, devant certaines cellules, les détenus ont érigé des jardinières dignes des meilleures pépinières. C'est dire la passion pour la vie qui ne tient pour eux qu'à un fil bien fragile. Quoique surpris par notre visite, quelques détenus ont, par la suite, essayé de nous approcher pour nous souffler quelques messages ou présenter une quelconque requête. Des règles strictes Pour certains d'entre-eux, les années d'isolement leur ont fait perdre tout sens du contact humain. En effet, le règlement des visites des condamnés à mort est tout à fait récent. Auparavant, il fallait obtenir une autorisation spéciale de l'administration pénitentiaire. On justifiait cette disposition par la crainte de voir introduire des repas empoisonnés. De même que dans certains cas, la visite était quasi impossible surtout si le détenu était coupable d'avoir assassiné un membre de sa famille. Et des précédents sont enregistrés. Parmi ces damnés de la terre, figure le plus vieux condamné qui attend son heure depuis 1982. Donc, depuis vingt ans, ce sexagénaire vit dans un isolement total malgré les visites espacées que lui rendait jusqu'en 1998 sa mère, décédée depuis. Lâchant un profond soupir, il nous dit : “je n'ai que Dieu sur terre. Depuis le décès de ma mère, je ne vois plus personne”. Caressant sa barbe blanche et contemplant longuement le ciel, il se tourna vers nous pour dire : “j'avais une sœur, mais je ne sais pas si elle est encore en vie. Elle doit avoir aujourd'hui près de quatre-vingts ans”. Ce prisonnier condamné à mort pour un meurtre ne craint plus l'exécution, puisqu'il a bénéficié d'une grâce royale qui a commué sa peine en détention à perpétuité. C'est toujours mieux. Alors profitant de son statut de doyen, il collabore avec la direction de la prison en effectuant des travaux ou en faisant le coursier. De quoi gagner quelques dizaines de dirhams. Juste le strict minimum pour s'acheter quelques articles de première nécessité. Toutefois, le cas de ce prisonnier n'est pas rare. Il faut dire qu'au Maroc, 99 % des condamnés à mort voient leur peine révisée. Donc, l'espoir de tous ces prisonniers repose sur une éventuelle grâce royale qui intervient généralement à l'occasion des fêtes nationales ou religieuses. La mémoire tatouée Ainsi, l'application de la peine de mort au Maroc est sujette aux circonstances. Cette peine n'est pas abolie, mais elle est momentanément suspendue. En général, l'exécution intervient en cas d'ultime nécessité pour “raison d'Etat”. Cela a été le cas pour l'ancien commissaire Tabit, considéré comme le dernier des condamnés à mort à avoir été exécuté en 1993.Avant lui, ce fut le cas de Mustapha Moutachawik (surnommé le “monstre de Casablanca”) et de son complice Bouchaïb, fusillés en 1982. Depuis lors, les 108 pensionnaires de ces pavillons ont dû changer bon nombre de leurs habitudes. Même ceux qui en ont entendu parler vivent dans la hantise et se rappellent, souvent dans le détail, les circonstances qui ont précédé l'exécution de Moutachawik et Bouchaïb. Ces derniers avaient défrayé la chronique en 1978 avec leurs enlèvements d'enfants, qu'ils violaient sauvagement avant de les assassiner et les jeter ensuite dans un puits près de la forêt de Bouskoura. Certains gardiens se souviennent, encore, de cette journée tristement mémorable et ont du mal à en raconter les épisodes tellement leurs propos sont entrecoupés de profonds soupirs (voir encadré 1). Conformément à la loi, au moment de l'exécution de la peine, la présence du juge ayant prononcé le verdict est obligatoire. Il répète devant les condamnés les termes du jugement, en présence du directeur de la prison, du médecin, des avocats de la défense, d'un imam ou de deux adouls. Généralement, la direction de la prison ignore tout du lieu de l'exécution. Seule l'autorité compétente (ministère de la Justice et Gendarmerie Royale) est habilitée à le savoir (voir encadré page suivante). Entre Hollywood et réalité-show Au lever du jour, la nouvelle de l'exécution de Moutachawik et Bouchaïb a parcouru tous les couloirs de la prison centrale de Kénitra. Un long silence a régné dans les pavillons des condamnés à mort. Il est sûr que chaque prisonnier méditait tout le long des jours suivants sur son propre sort. Chacun devait guetter le moment où il serait conduit devant le peloton d'exécution. L'événement a complètement chamboulé leurs habitudes et leur comportement. Désormais, les détenus ne se couchent qu'à l'aube, sachant que l'ordre d'exécution est toujours donné dans la nuit. Les gardiens viennent chercher le condamné quelques heures seulement avant le lever du jour. C'est en quelque sorte pour éviter toute mauvaise surprise qu'ils ne ferment plus l'oeil. Dans ces conditions, il est normal que la tension monte. D'ailleurs, plusieurs gardiens nous ont confirmé que, pour des considérations sécuritaires, ils ont mis des mois avant de pouvoir rentrer à nouveau dans le pavillon des condamnés à mort. En effet, par le passé, certains gardiens avaient fait l'objet d'attaques violentes de la part des détenus frôlant la folie. Il y eut même mort d'homme quand un groupe de condamnés enragés a pris en otage un gardien qui a été délesté de son arme et des clefs des portes de surveillance. Un autre a eu plus de chance puisqu'il est resté vivant après avoir été pris en otage et blessé par balle. Mais, en tout cas, les gardiens, comme il nous a été donné de le constater, s'acquittent de leur mission convenablement, malgré les dangers et surtout malgré la faiblesse des avantages matériels dont ils bénéficient. Il est impératif de revoir d'urgence la situation de cette catégorie de fonctionnaires exposés aux plus grands risques. Un signal d'alarme rudimentaire Nous disions que les détenus commençaient à appréhender sérieusement l'heure de leur exécution. En effet, depuis le commissaire Tabit, qui a été exécuté quelques semaines à peine après sa condamnation, chaque détenu a eu recours à une sorte de signal d'alarme censé le protéger de la surprise fatale. Le procédé est très simple. Avant d'aller se coucher, le condamné à mort accroche à la porte de la cellule une petite barre de fer qui dénoncerait toute incursion discrète des gardiens. Ainsi, il ne sera pas pris au dépourvu au cas où on viendrait le chercher le jour “J”. C'est dire le climat de psychose latente et collective qui règne entre ces murs grisâtres. Mais ces dernières années, eu égard à l'évolution de la situation des droits de l'homme et surtout grâce à la collaboration de la direction avec l'Observatoire marocain des prisons, la situation commence à se détendre. Désormais, les détenus sortent peu à peu de leur isolement et peuvent déambuler librement à travers tous les quartiers de la prison. Ils sont même libres d'exercer leur sport favori et s'adonner à leurs loisirs. En somme, ils commencent à reprendre goût à la vie. Parmi les indices du changement positif, l'économe de la prison nous a informé que chaque détenu reçoit une prime quotidienne de 6 dirhams, à raison de 22 jours ouvrables. Ce qui donne un total de 132 dirhams à la fin du mois. Un pactole utile qui sert à acquérir quelques articles de toilette ou d'usage personnel. En ce qui concerne l'âge de ces détenus, il faut dire qu'il y a de grands écarts. Mais le dénominateur commun est que l'écrasante majorité des condamnés à mort ont été incarcérés alors que leur âge ne dépassait pas les vingt et un ans. A ce propos, le psychiatre Benazzouz confirme que cette tranche d'âge se caractérise par le fait que l'individu est extrêmement impulsif et ne se rend compte de la gravité de son acte qu'une fois condamné et incarcéré. C'est justement à ce moment-là que commence le processus d'auto-flagellation suivi de crises de remords qui ont tendance à pousser les détenus vers une dépression permanente dont les signes extérieurs font qu'ils se recroquevillent sur eux-mêmes et s'isolent. D'où la préférence pour les cellules individuelles. Le flou total Toutefois, aucune statistique quant au nombre d'exécutions au Maroc n'est disponible. Même la direction générale ne peut fournir une telle information et pour cause. Durant de longues années, la prison centrale de Kénitra a vu défiler plusieurs catégories de condamnés à mort : de droit commun, des détenus politiques mais également les militaires impliqués dans les deux tentatives de coup d'Etat. Dans de nombreuses occasions, nous a dit un gardien, la direction de la prison était prise au dépourvu quand débarquaient des éléments de la Gendarmerie royale et donnaient l'ordre d'embarquer tel ou tel groupe de détenus. Personne ne savait vers quelle destination ils étaient acheminés. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que personne ne sait exactement ce qu'il en est. Mais cela relève de l'histoire, nous a-t-on assuré. L'espoir demeure Désormais, la plupart des détenus affichent plus de sérénité. Certains disent même que l'actuelle époque ne permet guère d'exécuter la peine de mort, d'autant plus que le pays s'efforce d'être en conformité avec les législations internationales en matière de droits de l'homme. Nombreux sont les optimistes quant à la commutation de la peine. C'est pour cela que le nombre de suicidés parmi les détenus a sensiblement diminué. Ce phénomène avait enregistré une recrudescence juste après l'exécution de Moutachawik et de Bouchaïb. Mais depuis lors et même après l'exécution de Tabit, aucun suicide n'a été signalé. Malgré les remords qui les rongent et malgré l'auto-persécution, les détenus ne nient pas leurs actes. Au fil du temps et avec le recul nécessaire, nombreux sont ceux qui justifient leur crime soit pour motif de vengeance soit pour vol. Ainsi en est-il de ce soldat qui a mitraillé deux de ses collègues à cause des persécutions qu'il subissait de leur part. Et malgré la gravité de son crime, il caresse l'espoir d'être grâcié et de recourer la liberté. Une lueur d'espoir qui s'estompe graduellement à chaque fois qu'il croise le plus vieux détenu du pavillon qui, lui, a passé vingt-sept ans entre ces murs. Mais ne dit-on pas que tant qu'il y a la vie, il y a l'espoir ? En tout cas, à comparer la situation actuelle avec ce qui prévalait dans les années soixante et soixante-dix, l'évolution est perceptible. Le Maroc a changé et ses prisons aussi. Un air de liberté souffle également sur les couloirs des pénitenciers, y compris ceux de la mort. Il est important, à ce propos, de signaler la contribution des ONG et de quelques mécènes qui apportent un soutien précieux à la direction pour que l'atmosphère dans ces lieux devienne sereine. Après tout, ces condamnés à mort demeurent des citoyens et le resteront jusqu'au moment où un Imam leur demandera d'exprimer un dernier vœu. Moment qui est de plus en plus espacé dans le temps. Le mystère du lieu de l'exécution Plusieurs rumeurs circulent au sujet de l'opération d'exécution des condamnés à mort. Mails il faut dire que le secret est bien gardé et que les témoins qui ont été obligés d'assister de par leurs fonctions, éprouvent une énorme gêne pour en parler par la suite. Ils se sentent quelque part responsables de la mort d'un être humain, fut-il coupable de crimes abominables. Ils préfèrent donc enfouir la scène au fond de leurs souvenirs. Toujours est-il que certains affirment que le lieu d'exécution des condamnés à mort se trouve sur la plage Chlihet, non loin de Mehdia. Ils s'appuient sur le fait que ce site sert de polygone d'entraînement pour l'armée. Autre rumeur qui circule au sujet de l'exécution : parmi les soldats du peloton d'exécution, il se trouve au moins un dont l'arme est chargée à blanc. Ainsi, aucun soldat ne se sent à 100 % coupable d'avoir personnellement tué le condamné. Le bénéfice du doute allège sa conscience. Bref, l'imagination des uns et des autres est alimentée souvent par les épisodes des productions hollywoodiennes. Mais ce qui est sûr, c'est que le corps est livré par la suite à la famille et que l'enterrement se fait dans la plus stricte discrétion. Comme ce fut le cas du dernier exécuté, le commissaire Tabit, enterré à la sauvette par un après-midi ensoleillé de l'été 1995, au cimetière Arrahma à Casablanca, qui venait tout juste d'être aménagé et dont il fut l'un des premiers hôtes. Trois questions à... Abdelhadi Blouz, directeur de la prison centrale de KENITRA La Gazette du Maroc : y a-t-il un traitement spécial pour les détenus condamnés à mort ? Abdelhadi Blouz : Oui, effectivement, la situation de ces détenus requiert un traitement spécial. Je peux même dire que chaque détenu requiert un traitement à part. La première des choses est de rendre confiance à ces personnes et de les préparer pour garder l'espoir malgré leur peine. Il y a, à ce sujet, l'espoir de commutation de la peine soit pour la perpétuité soit pour une peine limitée. Ces détenus vivent une situation psychologique précaire et certains pensent qu'ils seront exécutés du jour au lendemain. C'est pour cela que notre mission est difficile et notre chemin est semé d'embûches. Alors, nous étudions la question au cas par cas pour être en mesure d'apporter les solutions appropriées. Quelles sont les dispositions particulières que vous prenez ? Tout d'abord, nous avons tendance à supprimer certaines interdictions qui frappaient les condamnés à mort, surtout en ce qui concerne les visites. Par le passé, nous avions craint que certains détenus soient pris pour cible, soit par vengeance soit par règlement de compte. Mais aujourd'hui, rien ne justifie l'interdiction des visites. Ces condamnés sont placés, actuellement, au même niveau que les autres détenus et bénéficient des mêmes droits. Mieux, ils bénéficient de 175 grammes de viande rouge quotidiennement, du poulet et d'un litre de lait. Qu'en est-il du phénomène du suicide parmi ces détenus ? La diminution des cas de suicide est due essentiellement à l'allègement de la réglementation. Aujourd'hui, ces personnes peuvent exercer un sport, s'adonner aux arts, d'autant plus que la peine de mort est suspendue. Les condamnés à mort bénéficient également de cellules individuelles sachant qu'ils ont tendance à l'isolement. Donc, nous satisfaisons leurs doléances à 90% et nous espérons atteindre un seuil maximum. Le climat s'est beaucoup amélioré et nous avons constaté une nette diminution de querelles entre les détenus. C'est encore le résultat de l'effort de rééducation que nous entreprenons. Je ne veux pas dire que nous avons réalisé la prison idéale, sinon quel sens aurait encore la punition ? Toutefois, l'ouverture politique du Maroc et les avancées démocratiques ont contribué à humaniser davantage la vie carcérale. Désormais, les détenus sont perçus comme des êtres humains qui ont également des droits à côté des obligations.